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Alimentation : comprendre l’évolution du prix des fruits et légumes

Les fruits et légumes occupent une place centrale dans la recherche d'une alimentation saine et équilibrée. Pourtant, leur accès est de plus en plus difficile pour de nombreuses familles en France, principalement pour des raisons économiques. L’Observatoire du prix des fruits et légumes publié par Familles Rurales met en lumière une tendance préoccupante, puisque les prix augmentent bien plus vite que les salaires.

Alors reprenons les résultats de cette enquête afin de comprendre l'inflation et son impact sur notre alimentation au quotidien, qui rend l’atteinte des recommandations nutritionnelles officielles toujours plus difficile pour une grande partie des français. Ensuite nous explorerons des pistes concrètes pour mieux consommer malgré ces contraintes budgétaires, avec nos astuces pour réduire son budget alimentaire.

Déroulé de l'article :

 

Observatoire des prix des fruits et légumes 2025 : quels enseignements ?

L’étude réalisée par l'association de consommateurs Familles Rurales depuis près de 20 ans repose sur un suivi rigoureux des prix de paniers de fruits et légumes, réalisé chaque été dans 40 départements. Avant de voir les résultats rappelons la méthodologie, les prix sont relevés dans divers circuits de distribution : hypermarchés, supermarchés, hard-discounts et magasins bio.

Trois paniers de courses sont observés : un panier complet composé de 19 produits (soit 9 fruits et 10 légumes) en conventionnel pour le premier et en bio le second. Puis un autre panier restreint regroupant les 5 fruits et légumes les moins chers, qui reflète la stratégie d'achats de certaines familles des classes populaires.

L'énquête de cet observatoire montre une hausse limitée des prix sur un an, mais avec de grosses disparités. Les fruits connaissent une hausse de 7% en bio et de 2% en conventionnel, tandis que les légumes enregistrent une baisse de 1% en bio et de 3% en conventionnel.

Mais comme toujours, l'inflation sur une année ne reflète pas bien les hausses de prix sur des périodes plus longues, comme nous l'avons encore rappelé dans notre article sur l'inflation réelle paru en début d'été. Depuis le début du mois de juillet, nous avons vu la TVA passer à 20% sur les abonnements au gaz et à l'électricité par exemple.

Car ce relatif répit pour les légumes reste marginal au regard de l’évolution des tarifs sur une décennie. Ces 10 dernières années, le prix des fruits a augmenté de 59% et celui des légumes de 64% en moyenne. L’écart est considérable et illustre la difficulté croissante d’atteindre les recommandations officielles, qui nous enjoignent à consommer 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne.

Le coût pour une famille de quatre personnes est révélateur : un panier complet en conventionnel revient à 133€ par mois soit 9,4% du SMIC net, alors qu’en bio il atteint 254€ représentant 17,9% du SMIC. Le panier restreint est plus accessible, atteignant 62€ en conventionnel et 103€ en bio, mais il limite fortement la variété et donc in fine la qualité nutritionnelle également.

Évolution des prix sur 10 ans / salaires :

  • évolution du prix pour les fruits : +59%

  • évolution du prix pour les légumes : +64%

  • progression moyenne des salaires : +27%

L’évolution des prix des fruits et légumes révèle une contradiction profonde, d'autant que le SMIC lui a dans le même temps bien moins augmenté, ne permettant pas de conserver un pouvoir d'achat égal. On incite les consommateurs à manger plus de produits frais et de saison, mais leur coût croissant devient impossible à assumer pour de nombreux ménages.

relevé du prix des fruits à l'été 2025 © Familles Rurales

relevé du prix des fruits à l'été 2025 © Familles Rurales

Les recommandations de Familles Rurales :

Les conclusions de cet Observatoire rappellent que les recommandations nutritionnelles ne peuvent être réalistes que si elles s’accompagnent de mesures économiques cohérentes. Utiliser 10% de son salaire pour l'achat de fruits et légumes chaque mois est tout simplement irréalisable pour la plupart des français, d'autant qu'ils ne représentent qu'une partie du budget alimentation.

L’association de consommateurs appelle à une stratégie nationale qui puisse garantir un accès équitable à une alimentation saine et durable. Elle propose une transparence accrue sur les marges réalisées ainsi que la mise en place d’un panier à prix coûtant pour les produits essentiels respectueux de la santé, de l’environnement et du revenu des producteurs.

Familles Rurales plaide aussi pour une implication plus forte des professionnels de santé afin d’accompagner les parents dans l’éducation alimentaire dès l’enfance. L’ouverture des financements européens aux activités extrascolaires constitue une autre piste, afin de renforcer la sensibilisation des plus jeunes à une alimentation équilibrée.

Enfin, l’association recommande l’interdiction des publicités ciblant les enfants pour les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés en s’inspirant d’exemples internationaux comme l’Argentine, le Chili ou le Royaume-Uni. Des pays qui ont déjà réglementé le marketing des marques et des distributeurs, qui mettent toujours principalement en avant des produits mauvais pour la santé.

Ce qui n'est pas sans nous rappeler les conclusions de la lettre ouverte de 87 organisations qui dénoncent le projet de SNANC porté par le gouvernement français (Stratégie Nationale Alimentation, Nutrition et Climat) que nous avons déjà évoqué et au final, nous en arrivons toujours au même constat. 

Seule une politique publique ambitieuse serait en mesure de garantir un accès universel à une alimentation saine, tout en assurant un soutien aux producteurs et en réduisant les inégalités sociales. Tous ces politiques qui ont pris l'habitude de rejeter la faute sur les consommateurs à chaque fois, sont complètement hors sol (ou protègent des intérêts privés).

relevé du prix des légumes à l'été 2025 © Familles Rurales

relevé du prix des légumes à l'été 2025 © Familles Rurales

Comment mieux consommer malgré des prix élevés ?

Néanmoins, les consommateurs peuvent agir à leur niveau également : en privilégiant l'achat de produits de saison, en adoptant des astuces anti-gaspillage et en diversifiant leurs apports. Même dans ce contexte tendu, il existe des leviers pour maintenir une alimentation équilibrée sans exploser son budget, mais il serait illusoire de penser que ces efforts individuels suffiront.

Alors essayons d'explorer nos options pour réduire le coût des fruits et légumes. Déjà, si vous n'habitez pas dans une métropole, il est possible de glaner dans la nature quelques fruits et légumes gratuits à partir du printemps jusqu'à l'automne. C'est un sujet que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer, tout comme les plantes comestibles ou les champignons.

Mais ils ne suffisent pas à se nourrir, alors il faut acheter quand ce n'est pas cher et apprendre à les conserver. Les fruits et légumes de saison coûtent moins cher, car ils ne nécessitent pas d’importations coûteuses ni de cultures sous serres chauffées. En été les courgettes, tomates, melons et pêches sont plus abordables. Tandis qu’en hiver les carottes, choux, poireaux, pommes et poires constitueront des choix plus économiques.

Les circuits courts et marchés représentent une autre option intéressante. Les ventes directes à la ferme et réseaux de type AMAP permettent parfois d’acheter des produits locaux à des prix compétitifs tout en soutenant les producteurs. La récolte directe chez l'exploitant est également une option à explorer.

En parallèle, réduire le gaspillage alimentaire est un moyen simple et efficace de préserver son budget. On estime qu’un français jette encore en moyenne 30 kg de nourriture par an, dont une partie importante de fruits et légumes.

Il existe pourtant des astuces pour ne pas gaspiller, à commencer dans ce cas par les recettes anti-gaspillage : omelettes, quiches, rillettes, cakes, tartes, etc... Autant d'idées pour cuisiner les restes sans avoir l'impression de manger la même chose plusieurs fois.

Une meilleure conservation des fruits et légumes est également un aspect important pour réduire son budget : achetez les au moins cher et apprenez à les conserver. Dans ce domaine le mieux est d'avoir plusieurs cordes à son arc : la congélation (cru ou cuit, en compotes, en sauces, en poêlées, etc...), la lactofermentation, les confitures, la déshydratation, les conserves maison, etc...

Diversifier ses sources de fibres et vitamines est également une stratégie efficace. Quand certains fruits ou légumes deviennent trop chers, les légumineuses mais aussi les surgelés, voir les conserves sans ajout de sucre ou de sel permettent de maintenir un bon équilibre nutritionnel.

Enfin, comparer les prix au kilo ou au litre reste essentiel pour éviter les pièges des fausses promotions. Car certaines barquettes soi-disant « bon marché » reviennent parfois plus chères qu’un achat en vrac. Comme toujours donc, il faut du bon sens, mais aussi s'informer sur tous ces aspects pour mieux consommer.

Comment consommer malin au quotidien ?

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