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Dans ce dossier nous nous intéressons aux labels de qualité dans l'alimentation : AOC et AOP, IGP, AB ou encore Label Rouge. Ils sont nombreux et ont chacun leur propre cahier des charges à respecter, pour pouvoir les apposer sur un produit alimentaire.
En première partie nous vous faisons faire un petit tour de tous ces labels de qualité, de ce à quoi ils font référence et quelles sont les obligations à respecter par les producteurs pour les obtenir, mais aussi comment les reconnaître en rayon grâce aux logos.
En seconde partie d'article nous essaierons d'aller plus loin pour décortiquer ces labels à travers notre expérience, puisque vous devez le savoir si vous êtes habitués de notre site, il a été fondé par un ancien chef de cuisine.
L'Appellation d'Origine Contrôlée est une certification française toujours en vigueur mais désormais moins utilisée au profit de l'AOP européenne, dont nous allons voir le détail ci-dessous puisqu'elles sont régies par les mêmes conditions d'obtention.
L'AOC est d'ailleurs devenue une des étapes à passer dans l'obtention de l'AOP pour les appellations de produits d'origine française selon le Ministère de l'Économie, mais reste un gage de protection des produits sur le territoire national.
L'Appellation d'Origine Protégée est donc une norme européenne qui est basée sur le modèle français de l'AOC qui régit les règles de territoire, l'AOP garanti que les produits vendus sous ce label proviennent bien d'un territoire géographiquement déterminé et protège leur nom en Europe.
L'AOP impose que les produits vendus sous appellation soient élaborés et transformés suivant un cahier des charges précis et dans le territoire délimité de l'appellation, mais ne garanti par contre pas que 100% des matières premières en soient issues.
L'Indication Géographique Protégée est un autre label européen qui devait compléter l'AOP, puisque le premier intègre une notion de territoire alors que l'IGP elle protège le savoir faire des producteurs.
Malheureusement, là encore les industriels ont pesé de tout leur poids pour que l'IGP ne soit pas trop contraignante : le produit doit être produit, élaboré ou transformé sur le territoire de l'appellation, mais il suffit de répondre à un seul de ces 3 critères pour y être éligible.
La Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) est un label, là encore européen, permettant de protéger la composition d'un produit. C'est à dire la liste des ingrédients de base (recette) ainsi que la méthode de fabrication et/ou de transformation.
Bien plus contraignante que les précédents labels, même moi qui suis un ancien cuisinier professionnel, je n'en avais que très peu entendu parler. Ce qui n'est pas étonnant puisque, la STG interdisant les additifs et autres saloperies, la majorité des producteurs se contentent des autres labels moins contraignants.
Celui-ci vous devez le connaître puisque le label AB garantit que les produits portant ce label sont issus de l'agriculture biologique, mais il y a une différence entre un produit brut et un produit composé de plusieurs ingrédients qui subit des transformations.
En effet, si vous achetez des fruits ou des légumes Bio ils ont été cultivés selon le cahier des charges de l'agriculture biologique et donc ne contiennent (normalement) ni engrais chimiques, ni pesticides, ni OGM.
Mais pour les produits préparés la norme est de 95% de produits bios, donc les fabricants peuvent ajouter 5% de ce qu'ils veulent et quand même obtenir le label AB.
Dans ce label AB (qui est français) il existe un sous label qui est lui européen et s'appelle l'Eurofeuille, il garanti que les produits ont été préparés selon le même cahier des charges que pour l'Agriculture Biologique, vous trouverez plus d'informations ici.
Enfin le Label Rouge qui est français également, vise à garantir que les produits répondent à des conditions de production strictes déterminées par un cahier des charges, plus complexe le Label Rouge doit faire l'objet d'une homologation.
Ouvert à tous les produits alimentaires et produits agricoles non alimentaires et non transformés le Label Rouge est ouvert à tous les produits, qu'elle que soit leur origine (même hors UE).
Les produits peuvent être contrôlés par l'INAO (Institut National de l'Origine et de la qualité) afin de vérifier qu'ils répondent au cahier des charges, il en existe 427 couvrant les différents types de produits pouvant demander l'obtention du Label Rouge.
Comme nous l'avons déjà en partie expliqué dans les présentations des différents labels de qualité, pour les produits alimentaires il y a bien longtemps que comme dans beaucoup d'autres domaines, ce sont les lobbys qui ont gagné la bataille et réussi à imposer leurs conditions d'obtention.
Pour la majorité d'entre eux ils ont veillé à pouvoir apposer les labels sur les produits industriels au même titre que ceux de petits producteurs locaux, ils sont pour la plupart incomplets et insuffisamment contraignants afin de laisser la porte ouverte à l'élevage intensif, aux additifs et autres conservateurs.
L'agro-alimentaire s'est assurée de bénéficier des labels protégeant un territoire, même en utilisant des matières premières venant de l'autre bout du monde. Ils n'hésitent pas à utiliser un affichage trompeur sur leurs produits à base de cartes de France ou autres drapeaux bleu-blanc-rouge, comme nous l'indiquions dans cet article relayant une enquête de l'association CLCV.
Il n'est par conséquent pas étonnant de voir de nombreux produits industriels fièrement arborer des labels d'origine géographique protégée ou qualitatifs, alors qu'ils n'ont rien à voir avec de vrais produits locaux issus de l'artisanat.
L'industrie pratique un marketing intensif et abusif autour des labels pour influencer les consommateurs, mais aussi vendre plus cher des produits de qualité assez médiocre.
Les labels plus contraignants puisqu'il y en a tout de même un ou deux qui sont plus restrictifs, sont quasiment inconnus puisque personne ne les met en avant ou à des niveaux très faibles, comme la STG (spécialité traditionnelle garantie) qui est pour le coup un vrai label de qualité.
Mais que l'on ne voit quasiment jamais puisque ceux qui ont les moyens de promouvoir les labels sont justement les industriels qui ne veulent pas s'imposer des cahiers des charges trop contraignants, et puis avec les autres labels ils ont largement de quoi habiller leurs paquets.
Comme toujours c'est une affaire de gros sous et ce n'est ni la qualité ni l'intérêt du consommateur qui priment, ce sont les lobbys de grands groupes industriels qui dictent leur loi aux politiques, qui se plient le plus souvent à leurs demandes.
Certes ces labels ont tout de même un certain intérêt, mais souvent trop laxistes ils sont loin de garantir une vraie bonne qualité des produits labellisés ce qui est bien dommage.
Mieux vaut donc ne pas entièrement s'y fier, un label c'est mieux que rien mais deux ou trois labels complémentaires apportent plus de garanties aux consommateurs.
Certains labels restent intéressants comme le Label Rouge et le label AB pour les produits bruts qui sont des labels français et pas européens, donc un peu plus restrictifs.
Le problème c'est que de nombreux labels privés ont vu le jour pour compléter la palette officielle et tenter de compenser leurs failles, multipliant et complexifiant les indications pour les consommateurs.
Par exemple le label Bleu Blanc Coeur est français, reconnu par l'état avec une charte garantissant la traçabilité des produits du producteur jusqu'au produit final. Les produits labelisés Bleu Blanc Coeur doivent respecter plusieurs normes environnementales favorisant la biodiversité.
Néanmoins quand on voit des jambons et autres aliments industriels nitrités arborer le logo Bleu Blanc Coeur, là encore on est en droit de se demander si la rigueur est vraiment de mise. Ou bien si comme d'habitude les lobbys ont imposé leur point de vue au détriment de l'intérêt du consommateur.
Nous avions également écrit un article sur les logos des viandes françaises, qui permettent de repérer plus facilement les viandes issues de nos territoires, même si eux non plus n'assurent pas la qualité et manquent parfois de fiabilité.
Au final les labels de qualité c'est bien mais il ne faut pas s'y fier les yeux fermés puisque quand on y regarde de plus près on se rend compte qu'ils ne sont pas aussi contraignants que l'on aimerait qu'ils soient en tant que consommateurs.
Si à l'époque le label AOC était un vrai gage de qualité depuis que l'Europe a instauré des labels européens il semble que les normes imposées aient été revues à la baisse, les labels ne sont plus un vrai gage de savoir faire et d'une production 100% locale.
Ils restent garants d'une certaine qualité par rapport aux produits qui n'en disposent pas, mais on reste loin du compte du point de vue du consommateur qui se fie à ces labels pensant soutenir les producteurs locaux et l'artisanat. C'est dommage !