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Conso : le Label Rouge fête ses 60 ans, comment a il évolué depuis 1965 ?

Le célèbre Label Rouge fête en 2025 ses soixante ans d'existence, l'occasion donc de le mettre en lumière et de voir comment il a évolué au fil des décennies. Quels sont les caractéristiques de ce label, quels produits peuvent l'arborer et comment est il attribué ?

Partons à la découverte de ce label officiel qui surnage dans la jungle des logos et allégations qui fleurissent sur les emballages de notre alimentation. Mais est il toujours aussi fiable aujourd'hui qu'il y a 60 ans, est ce le label qu'il faut rechercher en priorité ? Nous essaierons de répondre à ces épineuses questions également.

Déroulé de l'article :

 

Les origines du Label Rouge et ses caractéristiques :

Le Label Rouge est une certification officielle française créée en 1965, dédiée à la valorisation des produits alimentaires et non alimentaires pour leur niveau de qualité supérieure.

Le Label Rouge est né à une époque où l’agriculture française entamait une phase d’industrialisation et d’intensification, pour le meilleur comme pour le pire. Son ambition étant de préserver et valoriser des produits d'une qualité supérieure, permettant aux producteurs de faire face à une standardisation croissante.

Les enquêtes récentes montrent que le Label Rouge est identifié par 90% des consommateurs français et inspire confiance pour les garanties qu'il apporte. Il a pourtant évolué au fil des années, nous y reviendrons en seconde partie d'article et pour ce qui est de la standardisation en effet, elle est malheureusement devenue la norme.

Le Label Rouge est géré par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), un organisme public sous tutelle du ministère de l’Agriculture. Son objectif principal est de garantir des produits dont les caractéristiques organoleptiques (goût, texture, aspect) surpassent celles des produits courants.

Les caractéristiques du Label Rouge :

  • Conditions de production exigeantes : le Label Rouge répond à des cahiers des charges stricts (mode d’élevage, variété ou race sélectionnée, conditions de transformation, etc...).
  • Traçabilité et transparence : les producteurs et éleveurs labellisés sont soumis à des contrôles réguliers, effectués par des organismes indépendants.
  • Qualité gustative supérieure : le produit labellisé doit présenter des qualités sensorielles supérieures, démontrées via des tests comparatifs auprès de panels de consommateurs.
  • Identification officielle : les produits certifiés portent un logo rouge facilement reconnaissable, garantissant leur conformité aux critères définis.

Son logo bien établi doit être identique à celui que vous trouverez ci-dessous avec la mention "garantie qualité supérieure" et le numéro d'homologation du label qui prend la forme de "décret du 12.03.96" (date d'émission du décret). 

Car nous devrions plutôt évoquer les Label Rouge, chacun bénéficiant de son propre cahier des charges à respecter. En effet, on ne fixe pas les mêmes exigences pour une baguette de pain que pour une volaille.

label-rouge-logo-officiel
le logo Label Rouge officiel ©INAO

Chacun fait l'objet d'un long processus d'obtention, ce sont d'abord les producteurs qui se chargent d'écrire le cahier des charges de leur produit destiné à être labellisé.

le projet est ensuite soumis à un comité national pour approbation et quand le label est accordé, un arrêté ministériel entérine sa création (c'est cette date qui est mentionnée sur le logo). Des organismes certifiés veillent ensuite au respect des engagements pour son obtention et son maintien dans chaque exploitation.

Le premier produit labellisé a été le poulet des Landes en 1965, mais il existe aujourd'hui 427 Label Rouge homologués, avec donc autant de produits concernés et de cahier des charges édités. Il y en a au moins une centaine de plus qui sont actuellement en cours de création, ce chiffre est donc amené à évoluer.

 

Plus de 400 Label Rouge, mais la qualité est elle toujours au rendez-vous ?

Mais que veut dire qualité et est-ce que cette notion a évoluée au fil des décennies ? Car le Label Rouge se targue d'offir une qualité supérieure, mais par rapport aux produits similaires commercialisés. Sauf qu'entre les années 1970 et 2025, cette qualité médiane qui sert de comparaison n'est plus identique.

Depuis que le productivisme est devenu le principal enjeu de l'agro-business avec ses pesticides et produits phytosanitaires, ses élevages géants sous la forme de fermes usines et autres aberrations, l'agriculture a bien changée en quelques décennies.

Par exemple si l'on veut comparer la qualité d'un oeuf de base en 1970 et celui produit en 2020, ça n'a déjà plus rien à voir. Alors même si je ne suis plus tout jeune, je n'étais pas né à cette époque mais il se trouve que mes grand-parents avaient un élevage de poules pondeuses de plein air, non labellisé mais tout ce qu'il y a de plus classique.

Une vraie ferme à l'ancienne dont mes souvenirs d'enfance remontent aux années 90, mais qui n'a rien à voir avec les immenses poulaillers actuels où les poules sont entassées, quand elles ne sont pas carrément élevées en cages tels des prisonniers de la pire espèce. Il faut donc voir à quelle date a été accordé le label, les plus anciens étant sans doute plus exigeants que les plus récents.

Mais les nouveaux cahiers des charges évoluent aussi dans le bon sens, notamment pour intégrer les enjeux environnementaux (pesticides, empreinte carbone, bien-être animal, etc...) afin de répondre aux attentes sociétales actuelles, qui n'étaient pas encore identifiées il y a 30 ans.

Label Rouge : les filières alimentaires concernées

  • Céréales et farines : farines artisanales et pains
  • Fruits et légumes : asperges, pommes, tomates
  • Produits de la mer : coquillages, saumon fumé, truites
  • Produits laitiers : beurre, fromages
  • Produits transformés : biscuits, charcuteries, foie gras
  • Viandes : agneau, bœuf, porc, volailles (poulet, pintade)

Son extension aux filières non alimentaires et la diversification des produits qu’il certifie témoignent de son dynamisme, et de son rôle central dans la promotion de la qualité. Il existe également un Label Rouge pour les sapins de Noël, un autre pour les plants de rosier mais aussi pour pleins d'autres plantes ornementales et arbres fruitiers.

Néanmoins quand on voit le Label Rouge fièrement arboré par certains produits transformés dans les rayons de supermarché, sur des charcuteries ou du fromage industriels emballés dans du plastique, nous sommes en tant que consommateurs en droit de nous interroger sur sa réelle efficacité pour éclairer notre choix.

Car pour en savoir plus il faut ensuite aller se pencher sur le cahier des charges de chacun des plus de 400 Label Rouge, qui sont tous consultables sur le site de l'INAO. 

Alors le Label Rouge reste malgré ses limites un des labels les plus contraignants et est pour les produits bruts un bon repère d'une certaine qualité supérieure, tout dépend de supérieure à quoi finalement comme nous l'expliquions plus haut.

poules-pondeuses-poulailler
comment sont élevées nos poules pondeuses ? ©Pixabay

Néanmoins en tant qu'ancien chef de cuisine professionnel, je ne peux que vous conseiller de rechercher en priorité un autre label plus contraignant et signe de qualité : le label Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) qui lui impose que la recette d'origine soit respectée à la lettre.

Autrement dit, avec le label STG les industriels ne peuvent pas tricher en substituant des matières premières moins coûteuses (comme de l'huile de palme à la place du beurre par exemple) ou de l'eau et des épaississants pour réduire les coûts de fabrication. On ne le trouve d'ailleurs pas souvent en supermarché, ce qui est finalement un bon indicateur.

Au final il faudrait même pour s'assurer de la qualité des produits que vous achetez, du moins dans les grandes surfaces, qu'il y ai au moins deux des 5 labels officiels : AB, AOP et AOC, IGP, Label Rouge et STG. Nous leurs avons déjà consacré un article pour vous les présenter.

Car comme nous l'évoquons souvent, les labels ne sont pas l'alpha et l'oméga d'une bonne alimentation, mieux vaut même souvent acheter local auprès de petits producteurs en circuit court, plutôt que de chercher les labels sur des produits industriels.

Enfin, faites attention aux labels qui fleurissent pour tout en n'importe quoi et sont même parfois financés par des industriels, sous la forme d'associations inconnues par exemple comme révélé avec le cas des fraises labellisées "produit responsable" qui étaient vendues en plein hiver et ne l'étaient en fait pas du tout.

Car il existe des labels de qualité, des labels environnementaux, des labels équitables, des labels du Made in France, et ainsi de suite. D'autres sont même plus fiables que les labels d'état, généralement ceux d'ONG réellement engagées mais il est très difficile de s'y retrouver.

Que penser des nouveaux "sous-labels" imaginés par nos dirigeants qui participent aussi du brouillage de leur compréhension pour les consommateurs, comme le label HVE bien moins contraignant que le label AB par exemple (mais ce n'est pas le seul).

Il faut bien constater que finalement, ce qui a sans doute le plus changé entre 1965 et 2025 ce sont nos dirigeants politiques, désormais plus à l'écoute des attentes du secteur économique que de la santé de la population qu'ils sont censés représenter.

Christophe Gatay, auteur de l'article

Sans oublier les affichages environnementaux ou nutritionnels (avec leurs notes de A à E), pour lesquels nos autorités ont toutes les peines du monde à s'accorder au niveau français et surtout européen. Que penser enfin des traités de libre échange avec le MERCOSUR qui vient d'être signé, mais n'est que le dernier d'une longue lignée.

Alors à force d'ajouter des labels de toutes sortes et de laisser les lobbies nous dicter leur propre loi, les consommateurs doivent faire face à une multitude d'affichages, de logos et de labels en tous genres. Une véritable jungle dans laquelle même nous qui nous tenons informés sommes incapables de nous y retrouver.

Il est grand temps de faire du ménage dans tout ça et que nos dirigeants retrouvent leur boussole, celle de l'intérêt général !

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