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Nous continuons notre tour des labels, après les labels de l'alimentation et ceux du Made in France nous nous intéressons dans cet article aux appellations environnementales, une catégorie parmi les plus prolifique avec plus d'une centaine de labels dédiés.
Nous allons vous faire découvrir les plus utilisés et vous expliquer à quoi ils correspondent, un par un chacun des principaux labels environnementaux que l'on croise sur les étiquettes et emballages seront passés aux cribles pour comprendre leur utilité.
Il y a plusieurs dizaines de labels liés à l'environnement et ils se sont multipliés ces dernières années en même temps que l'intérêt des consommateurs montait pour les enjeux liés à l'écologie et au réchauffement climatique, mais tous sont ils équivalents ?
C'est une question qui se pose car il faut différencier les labels publics et les labels privés, tous doivent répondre à un cahier des charges précis mais pour autant certains semblent parfois plus servir d'argument commercial que d'engagement réel.
Rien ne vous sera épargné vous connaissez la musique avec des industriels qui sont prêt à tout pour vendre leurs produits, y compris à vous tromper volontairement comme nous l'avons vu d'ailleurs dans notre article sur comment lire une étiquette alimentaire.
Ils arrivent à apposer des logos bleu-blanc-rouge et autres mentions Made in France sur quasiment tous les produits, alors pourquoi ne pas ajouter un logo faisant penser à un produit respectueux de l'environnement ? Ventes garanties !
Encore une fois il est regrettable que nos politiques se laissent influencer par les lobbys et que l'on retrouve dans quasiment toutes les appellations protégées et labels, des largesses qui permettent aux industriels de se les approprier pour vendre toujours plus.
Nous vivons dans un monde où les intérêts privés de quelques gros industriels priment sur l'intérêt commun des populations, mais ce n'est pas le sujet alors qu'en est il des labels environnementaux et sont ils dignes de confiance ?
Nous allons passer au crible les principaux pour voir à quoi ils correspondent et si ils sont vraiment rigoureux ou si, comme beaucoup d'autres labels il a été fait en sorte qu'ils ne soient pas trop restrictifs pour permettre aux grands groupes industriels de les utiliser.
Comme il existe une bonne centaine de labels environnementaux nous n'allons pas pouvoir tous les examiner malheureusement, nous allons voir les principaux labels dans l'alimentation puis les principaux labels environnementaux hors alimentation.
Débutons avec le plus connu et utilisé qui a la particularité d'être décliné sous deux formes : le label AB français et le label européen qui lui utilise un logo en forme de feuille, le label AB français est géré par l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité).
C'est ce même organisme d'état qui gère la plupart des labels alimentaires (AOP, IGP, Label Rouge, etc...) et logiquement donc le label AB pour Agriculture Biologique a plus ou moins les mêmes failles que les autres déjà épinglés dans notre article dédié.
Nous l'avions déjà décortiqué à cette occasion d'ailleurs, pour résumer le label AB est un gage de qualité pour les produits bruts mais ne l'est pas pour les produits élaborés puisque seuls 95% des ingrédients d'une recette suffisent à apposer le label AB.
Par exemple une soupe AB peut être composée de 95% de légumes Bio et de 5% de produits peu recommandables et se barder du logo sans soucis, le label européen est identique puisque le dérivé du label français (comme beaucoup d'autres labels européens d'ailleurs).
Nous devons ce label au grenelle de l'environnement de 2008, il est géré par le Ministère de l'Agriculture et décerné par la CNCE (Commission Nationale de Certification Environnementale) depuis fin 2011.
Assez complexe avec 3 niveaux de certification il reconnaît et valorise non pas les produits mais les exploitations agricoles, ce qui n'empêche pas d'apposer le logo sur les produits issus d'exploitations détenant le label.
Elle vise à mettre en valeur les démarches environnementales autour de 4 thématiques : Biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et des ressources en eau mais aussi à améliorer l'image de l'agriculture.
Le soucis de ce label est que le niveau 1 consiste simplement à faire le bilan d'une exploitation, un agriculteur qui fait donc le bilan de son exploitation sans pour autant n'avoir aucune intention ensuite de l'améliorer peut obtenir le label de premier niveau.
Sauf que le logo ne précise pas le niveau de certification, certes la logique veut que l'exploitation qui entame la démarche le fait dans le but de s'améliorer et de passer les paliers, mais comme d'autres du point de vue des consommateurs elle n'est donc pas un indicateur 100% fiable.
Le label Bio Equitable en France a été créé par Biocoop et Ethiquable, deux entreprises coopératives française qui se sont alliées pour la création de ce label privé, en d'autres termes une marque et un distributeur.
Ce qui n'est pas du meilleur augure même si quand on va un peu plus en détail on retrouve bien des groupements de producteurs français et engagés, le label est tout récent puisque créé en mai 2020 avec un cahier des charges à respecter pour obtenir l'acréditation.
Il véhicule deux valeurs essentielles : une agriculture Biologique respectueuse de l'environnement et un commerce équitable à long terme, avec une certification par un organisme indépendant pour valoriser les producteurs français qui respectent ces engagements.
Il est trop tôt pour tirer des conclusions sur ce nouveau label qui est cohérent avec l'attente des consommateurs et digne d'intérêt, mais qui ressemble pour l'instant plus à un argument de vente qu'à une vraie démarche environnementale à grande échelle.
Il n'en reste pas moins que c'est une initiative qui met en valeur les agriculteurs français qui travaillent de manière écoresponsable donc il est difficile de leur jeter la pierre, mais est ce que ce type de label est la meilleure solution ? Nous n'en savons rien.
La démarche de Max Havelaar France, membre fondateur du mouvement international Fairtrade est différente, car c'est une ONG (Organisation Non Gouvernementale) qui ne subit pas les pressions des lobbys et n'a rien à vendre.
Des éléments importants puisqu'ils permettent aux ONG d'être bien plus fiables que d'autre organismes, d'autant plus que de sont des associations à but non lucratif, en bref Fairtrade / Max Havelaar est un vrai label indépendant.
Il met en valeur une démarche de commerce équitable au niveau international et a été créé aux Pays-Bas en 1988 avant de devenir un incontournable du modèle égalitaire dans un commerce mondialisé, il est présent en France depuis 1992.
Le label Fairtrade / Max Havelaar peut être obtenu pour 13 catégories de produits : bananes, cacao, café, coton et vêtements, épices, fleurs, fruits et jus de fruits, miel, noix et graines (huiles inclues), riz et quinoa, sucre de canne, vanille.
C'est un label indépendant géré par une ONG à but non lucratif et reconnu dans le monde entier qui a fait ses preuves, donc un vrai indicateur dans lequel vous pouvez avoir confiance pour vos achats de produits arborant ce logo.
Demeter est le label de l'agriculture Biodynamique, il impose un cahier des charges bien plus complet que celui du label d'état AB que nous avons vu ci-dessus et prend en compte l'ensemble de la surface d'un domaine agricole.
Demeter France est une association à but non lucratif qui fait partie d'un réseau international créé en Allemagne en 1928, elle délivre la certification aux exploitations agricoles et viticoles qui respectent leur cahier des charges.
Label indépendant il intègre des critères de Biodynamie qui prend en compte la terre comme un organisme vivant dans le but de l'exploiter de manière responsable, c'est assez complexe mais pour résumer il interdit tout ce qui peut dénaturer les sols.
Il réglemente également l'alimentation des animaux et interdit toutes pratiques pouvant être assimilées à un mauvais traitement de la vie animale, etc... Et plus généralement il impose une alimentation et une production au niveau local.
Bref nous n'allons pas rentrer dans les détails techniques mais là aussi le label Demeter reconnu à l'international semble digne de confiance comme le sont généralement les labels d'associations à but non lucratif, c'est un des logos intéressants à identifier sur les emballages.
Comme dans l'alimentation avec le label AB le premier label environnemental public hors alimentation est l'écolabel européen, facilement reconnaissable à sa forme de fleur dont les pétales sont les étoiles du drapeau européen.
Mais l'écolabel n'est pas juste un seul label puisqu'il diffère selon la catégorie de produits ou services, au nombre de 40 pouvant prétendre à être labellisés il y a donc en fait 40 écolabels différents répondants chacun à un cahier des charges.
Le label tourne autour de 3 axes principaux : l'impact environnemental, les performances et la fiabilité. Nous n'allons pas lister les 40 catégories mais on trouve des écolabels sur les meubles, la papeterie, les vêtements, les produits d'entretien, d'hygiène et de bricolage, etc...
Vous trouverez toutes les informations sur le site officiel de écolabels, il est souvent couplé au label NF Environnement qui est le label français correspondant et tous deux sont délivrés par l'AFNOR (association française de normalisation).
Le label Energy Star est une certification américaine dédiée aux appareils électriques, et donc logiquement à leur consommation énergétique en s'assurant que cette dernière ne soit pas excessive.
Le programme a été importé sur le vieux continent par la commission européenne avec la signature d'un accord et la mise en place de la norme Energy Star 5.0 et un affichage dédié sur les produits à destination du marché européen.
Les appareils certifiés Energy Star répondent à des normes de consommation électrique afin d'économiser l'énergie, réduire la production de chaleur et les gaz à effets de serre. Mais le label est critiqué car la certification n'est pas faite par des organismes indépendants.
En effet ce sont les fabricants qui sont en charge de mesurer la consommation énergétique et des associations ont relevé de grosses différences entre la consommation mesurée en interne et leurs propres essais, qui font penser aux tricheries des constructeurs automobiles européens.
Aux USA le label Energy Star s'applique aussi aux bâtiments mais ce volet du label n'a pas été importé puisque nous avons déjà en France un classement spécifique pour les logements connu sous le nom de Classe Énergie.
The Blue Angel ou Ange Bleu en français est le label écologique allemand qui donc en fait s'appelle Blauer Engel, plus ou moins équivalent à l'écolabel européen il concerne de nombreuses catégories de produits.
De l'équipement de la maison et du jardin aux vêtements en passant par la papeterie et les matériaux de construction, mais aussi pour les entreprises et collectivités il régie de nombreux aspects des installations professionnelles.
Il n'a donc pour une grande partie de ses attributions pas d'équivalent ni en France ni en Europe et ne semble pas être encore très employé hors des frontières allemandes pour l'instant, puisque nous ne l'avons jamais vu en rayons.
Nous n'avons donc pas cherché à le décortiquer malgré qu'il soit classé dans les principaux labels écologiques, vu le nombre impressionnant de produits qu'il couvre il doit y avoir autant de cahiers des charges que de catégories soit plusieurs dizaines.
Le label PEFC est le premier label écologique privé et signifie « Programme Européen des Forêts Certifiées » avec donc pour but de certifier une gestion écoresponsable et durable des forêts européennes.
L'organisation PEFC est une ONG comme nous avons vu plus haut, qui apporte donc un certain gage de qualité sur cette certification décernée à des exploitations forestières et par extension aux chaînes de fabrication et de distribution.
On peut donc retrouver le logo PEFC sur les articles de papeterie, les cartons et tous objets à base de bois issu des forêts agrées, assurant la traçabilité de la filière. Il est devenu mondial et a pris le nom de « Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières » pour le reste du monde.
Et pourtant c'est un autre label similaire que l'on trouve le plus fréquemment sur les emballages de nos produits de tous les jours, le label FSC (Forest Stewartship Council) qui est une association mondiale formée de différents acteurs (ONG, propriétaires, filière bois, chercheurs, etc...).
Le label FSC se base aussi sur une gestion écoresponsable des ressources forestières mais semble plus contrôlé que le PEFC, il se décline sous 3 formes : FSC 100% (100% fibres certifiées), FSC Recyclé (70% fibres recyclées + 30% fibres recyclées pré-consommateur) et FSC Mixte (70% fibres certifiées + 30% fibres recyclées).
Le label français privé Ecocert était à la base dédié aux produits d'entretien avec un cahier des charges précis, enfin ça c'était à ses débuts car il couvre désormais de nombreux autres domaines : changement climatique, responsabilité sociale des entreprises, textiles, produits d'entretien, etc...
Ils ont décliné leur label à toutes les sauces, car Ecocert n'est pas une association ou une ONG mais un organisme de certification (autrement dit une entreprise, qui aurait réalisé 70 Millions d'euros de chiffre d'affaire en 2019 - source : Wikipédia) pas très soucieux de ses salariés si l'on en croit un article de l'Humanité paru en 2015.
Comme pour la plupart des labels d'état Ecocert semble ne pas être trop restrictif pour toucher le plus grand nombre, d'entreprises entendons nous bien, puisque la page d'accueil de leur site internet n'est pas dédiée à l'information des consommateurs mais à l'accompagnement des professionnels qui souhaitent "valoriser leur travail".
Ils se targuent d'ailleurs dans leur historique d'avoir été créés par un groupe de membres ayant participé à la rédaction des premiers règlements français et européens en la matière, ceux là même qui prennent soin de laisser de la place aux industriels.
Plus inquiétant en leur qualité d'organisme de certification agréé par l'état français ils sont chargés de délivrer (ou pas) de nombreux labels écologiques et équitables : Agriculture Biologique, BioLand, Demeter, Fair for Life, GOTS, PEFC et FSC, etc...
En conclusion nous allons vous donner notre avis et quelques conseils pour repérer et déchiffrer les labels, environnementaux ou d'autre nature d'ailleurs puisqu'ils sont tous plus ou moins régis par les mêmes règles.
Déjà la question entre labels publics et privés se pose, si on pourrait penser de premier abord que ceux mis en place par les pouvoirs publics sont les plus restrictifs il n'en est rien, comme nous l'expliquions en introduction et l'avons démontré ci-dessus.
Les lobbys jouant de tout leur poids (et il est énorme) sur les politiques pour alléger les obligations de la plupart des labels, ils sont donc souvent trop peu exigeants pour être un véritable indicateur de qualité pour nous autres consommateurs.
Les labels privés eux ne sont pas tous égaux, certains sont vraiment intéressants et d'autres ont les mêmes failles que les labels publics. Tout dépend de qui les a mis en place et les gère, est-ce qu'ils sont là dans un but commercial ou purement informatif ?
Ce sont les questions que vous devriez vous poser si vous accordez de l'importance aux logos et labels présents sur les étiquettes des produits et aliments que vous achetez, nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas leur faire une confiance aveugle.
Ils sont pour les industriels des éléments de marketing au même titre que les autres arguments de vente, la plupart ne recherchent pas de réelles avancées environnementales mais à soigner leur image de marque pour vendre toujours plus.
Pour plus d'informations et découvrir tous les labels environnementaux nous vous conseillons de consulter la page dédiée sur le site de l'ADEME (agence de la transition écologique) qui liste tous les logos environnementaux pour chaque catégorie de produits, et les classe par intérêt.
Bon ça reste une organisation gouvernementale donc qui ne va pas aller contre les politiques défaillantes en matière de labels, pour eux tous sont soit « excellents » soit « très bons » mais ça reste une base d'informations intéressante qui recense l'ensemble des labels existants.
Elle permet d'aller un peu plus loin dans vos recherches si les labels sont pour vous des éléments importants dans les décisions d'achats, mais il faudra si vous voulez la vérité faire le même travail de recherche que nous avons fait pour les principaux labels.
Car comme expliqué il existe bien d'autres labels et certifications de toutes sortes comme par exemple le label GOTS pour les textiles et le label Cosmébio pour les cosmétiques, Nature & Progrès ou encore le label MSC (pêche durable) dans l'alimentation, etc...
Pour les labels du commerce équitable qui sont encore une autre catégorie vous pouvez vous rendre sur le site de Commerce Equitable France, ils ont publiés un livret sur les différents labels dans ce domaine et vérifient les différents points pris en compte ou non.
Autre élément important avec les logos du recyclage car il y en a deux qui semblent assez similaires et pourtant ne le sont pas du tout, le premier dit "anneau de Mœbius" indique bien des produits recyclables et pour certains composés à base d'au moins 65% de produits recyclés quand il y a un pourcentage en son centre.
Mais le second logo dit "Point Vert" indique lui simplement que le distributeur contribue au financement du programme Eco-Emballages (géré par une entreprise privée) mais absolument pas que l'emballage est recyclable.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Les labels et logos environnementaux sont devenus une vraie jungle entre labels publics et privés auxquels il faut ajouter les faux logos qui ne correspondent à rien mais pullulent sur les emballages avec des encadrés et des textes, le tout de couleur verte pour faire encore plus écolo que nature.
On en arrive au final toujours à la même conclusion, quel que soit le domaine il ne faut pas se fier à un seul indicateur mais en prendre plusieurs et en faire la synthèse pour définir quel produit choisir en fonction de plusieurs critères (et de l'importance que vous leurs accordez).
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