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Actus : les vraies raisons de l'inflation alimentaire enfin dévoilées !

Augmentation du coût des matières premières et guerre en Ukraine, flambée du prix des énergies, augmentation des salaires, etc... Les raisons pour justifier l'inflation sur les produits alimentaires ne manquent pas, mais c'est du flan !

Les associations de consommateurs dévoilent une toute autre réalité, celle de l'augmentation des marges et des profits engrangés par l'industrie agro-alimentaire, mais aussi les distributeurs.

Le constat est sans appel et affligeant, il est donc l'heure de sonner la charge et de demander aux pouvoirs publics d'arrêter les grandes annonces et d'agir vraiment. Voyons tout ça dans le détail, attention si vous avez l'estomac fragile, car c'est à vomir.

Déroulé de l'article :

 

Inflation alimentaire : derrière les grands discours, la hausse des marges

Pas moins de 4 des principales associations de consommateurs montent au créneau pour dénoncer le business de l'alimentaire, qui profite des crises pour justifier des hausses de marges d'une ampleur insoutenable pour les plus précaires.

Enfin les plus précaires, nous évoquons tout de même 43% des français qui ont renoncé à acheter certains produits alimentaires (et même 55% en milieu rural). Mais aussi 29% qui indiquent avoir sauté au moins un repas en 2023 faute de moyens, selon les chiffres la dernière enquête de Familles Rurales.

Ce qui représente plus de 29.000.000 de français(e)s qui basculent dans la précarité alimentaire, à cause d'une guerre ou des prix du pétrole, vraiment ?

Un petit peu c'est vrai, mais ils ont surtout bon dos pour masquer qu'en coulisse ce sont les géants de l'industrie agro-alimentaire et les distributeurs qui en profitent pour faire des marges et des bénéfices records.

Les chiffres viennent de tomber, l'OFDM (Observatoire de la Formation des Prix et des Marges des produits alimentaires) a beau ne publier que des moyennes pour ne pas trop gêner les néocapitalistes, le constat est sans appel.

Le rapport indique que la marge brute de l'industrie agro-alimentaire est passée de 28% entre la fin de l'année 2021 à 48% au 2ème trimestre 2023, bien loin du simple rattrapage qu'ils évoquent sous le terme de « reconstitution de leurs marges».

Pour mieux imager cette marge, quand vous achetez un paquet de gâteaux à 3€, vous payez environ 1,56€ de gâteaux et vous générez 1,44€ de bénéfices pour l'entreprise !

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Ce sont donc 4 associations de consommateurs qui montent au créneau ensemble pour dénoncer cette inflation entretenue par l'augmentation flagrante des marges de l'industrie agro-alimentaire : la CLCV, Familles Rurales, l'UFC Que Choisir et FoodWatch.

Elles lancent une pétition commune pour « en finir avec les profits excessifs de l’industrie agroalimentaire et des distributeurs ».

Car oui, contrairement à ce qu'ils affirment sur les plateaux TV, les distributeurs aussi profitent des crises pour augmenter leurs bénéfices.

Nous allons voir que tout le monde est dans le même panier et se sert de ces excuses toutes trouvées pour augmenter ses profits sur le dos des consommateurs.

Les communiqués des associations :

 pétition pour mettre fin aux profits alimentaires 

4 associations de consommateurs dénoncent l'inflation alimentaire

4 associations de consommateurs dénoncent l'inflation alimentaire

Selon la CLCV, à elle seule la multinationale Unilever a réalisé un bénéfice net de 7,6 milliards d'euros en 2022. En hausse de 26% sur un an et il serait encore en progression de 20% au premier semestre 2023.

Unilever distribue une trentaine de marques en France : Amora, Axe, Ben & Jerrys, Brut, Cajoline, Carte d'Or, Cif, Dove, Knorr, Magnum, Maille, Omo, Persil, Signal, Skip, Sun, Rexona, Viennetta, etc...

Quand vous achetez un produit de ces marques (mais des autres aussi), vous payez en gros la moitié du prix pour le produit et la moitié qui représente le bénéfice de la marque.

Et encore, il faudrait déduire encore la publicité incessante, les sponsoring et autres dépenses de marketing que vous payez aussi, sans oublier la marge du distributeur chez qui vous l'achetez.

Combien coûterait le même produit sans toutes ces dépenses et marges excessives ? Moins de la moitié de ce que vous le payez.

Ce n'est pas tout, à écouter les Michel-Édouard Leclerc (E.Leclerc) et autres Dominique Schelcher (Système U) qui ont fait leur nid sur les plateaux télé, leur seul objectif est de protéger la veuve et l'orphelin. Avec eux dormez tranquilles, l'inflation des méchants industriels sera limitée.

Pourtant les associations de consommateurs les accusent de triplement profiter eux aussi de l'inflation. Déjà grâce à la loi Egalim qui leur assure un minimum de 10% de marge sur l'alimentaire, quoi qu'il arrive et vient d'être prolongée.

Deuxièmement car ils profitent aussi de l'obligation des ménages à se rabattre sur les marques distributeurs, ce qui leur permet d'augmenter leurs parts de marché.

Troisièmement parce que ces marques aussi auraient participé à l'inflation en augmentant leurs marges bénéficiaires. L'association Familles Rurales note par exemple que son panier de fruits et légumes frais a encore augmenté de 16% entre 2022 et 2023.

Juste sur ce seul rayon, le bénéfice des distributeurs aurait été de 245 millions d'euros en 2021. Les associations en profitent pour dénoncer aussi le fait que les distributeurs augmentent leurs marges sur les produits sains : le Bio, les fruits et légumes, etc...

Alors vous y croyez encore à leur numéro de Zorro qui vous protège de l'inflation et mettent toute leur force dans la bataille face aux Goliaths de l'industrie agro-alimentaire ?

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les vrais raisons de l'inflation révélées (crédit image : pixabay)

 

Les annonces des pouvoirs publics et la complicité des médias

Le gouvernement n'a pas grand chose à envier aux entreprises côté communication grandiloquente pour affirmer qu'il agît, lui aussi pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens français, alors qu'il brasse surtout du vent.

Le flop du Trimestre Anti-inflation que nous avions analysé à peine annoncé, après la grande conférence de presse tenue devant les caméras des médias qui avaient relayé les yeux pleins d'amour les annonces de Bruno Lemaire.

La ministre Olivia Grégoire promet depuis plus d'un an qu'elle va mettre fin à la shrinkflation, faisant le tour des plateaux télé pour taper du poing sur la table et affirmer que c'est terminé et que les industriels vont devoir rentrer dans le rang.

Sauf qu'une fois les annonces faites en grand pompe et relayées par les chaînes info, que l'on devrait d'ailleurs plutôt appeler chaînes d'actualités car elles ne font pas un travail de journalisme et se contentent de commenter des actualités qui se succèdent (et reviennent régulièrement sur le devant de la scène).

Rien ne change et l'inflation s'est installée depuis plus de deux ans, ce qui nous amène donc à l'action lancée par 4 des principales associations de consommateurs françaises : la CLCV, Familles Rurales, l'UFC Que Choisir et FoodWatch.

Elles révèlent comme nous l'avons vu ci-dessus, les dessous du business de l'alimentaire. Une industrie que nous ne cessons pas de dénoncer aussi à travers nos articles, mais qui prospère à grands coups de marketing et de publicités.

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l'inflation est la conséquence de petits arrangements entre amis

 

Les associations de consommateurs demandent des actes !

Les associations de consommateurs demandent au gouvernement d'arrêter de brasser du vent et de passer à l'action. Elles viennent de signer une lettre commune à destination du président de la république et réclament trois actions immédiates.

Tout d'abord l'obligation de transparence sur les marges réalisées par les différents acteurs de l'industrie agro-alimentaire et de la grande distribution.

Ensuite la suppression de la marge minimale de 10% pour la grande distribution imposée par la loi Egalim, qui à elle seule serait responsable d'un surcoût pour les consommateurs de 1,6 milliards d'euros ces deux dernières années selon leurs calculs.

Enfin, la prise de mesures concrètes pour rendre impossible des marges excessives sur les produits alimentaires indispensables, sains et durables que ce soit au niveau industriel (transformation) ou de leur distribution.

Alors peut-être qu'en se mettant à 4 associations nous aurons une réaction du gouvernement, mais il risque comme toujours de faire de grands discours pour noyer le poisson.

Nous pouvons donc parier que l'an prochain nous dénoncerons à nouveau les profits records des multinationales de l'industrie agro-alimentaire et des distributeurs, et regretterons de voir la précarité s'installer dans notre pays.

Nous verrons les mêmes acteurs faire toujours le tour des plateaux télé pour affirmer qu'ils sont le bouclier des consommateurs, histoire de combler l'antenne entre deux pages de publicité pour les marques des multinationales de la malbouffe.

  • Qui sont les gagnants, quelles sont les victimes ?

Le constat est fait et il est sans appel, les consommateurs sont victimes de l'industrie agro-alimentaire et des distributeurs, qui se servent des crises comme excuse pour augmenter en douce leurs profits.

Les victimes aussi de l'inaction politique qui se cache derrière de grandes annonces dans les médias, médias qui gagnent leur vie en diffusant la publicité des industriels à longueur de journée et passent leur temps à interviewer tout ce petit monde.

Les victimes sont aussi les travailleurs qui n'arrivent même plus à remplir leur frigo, mais à qui on explique qu'on ne peut pas les augmenter à cause de la "boucle salaire-prix" infernale qui risque de faire augmenter les prix et l'inflation.

Les gagnants ce sont tous ceux qui tirent profit de ces marges indécentes, les grands patrons et les riches actionnaires qui n'en ont jamais assez, les politiques qui deviennent souvent leurs lobbyistes après leurs fonctions publiques, les distributeurs et les grands médias qui font leur publicité.

Mais les coupables ce sont aussi les victimes, car il suffirait que les consommateurs se réveillent et arrêtent d'avoir des marques préférées, arrêtent de croire la soupe qu'on leur sert matin midi et soir entre marketing et annonces vides de sens.

Car au final si nous arrêtions d'acheter de la merde au prix fort et que l'on retrouvait un peu de bon sens, ce système s'effondrerait comme un château de cartes. Mais ne rêvons pas, le lavage de cerveau est d'une telle ampleur que ce n'est pas prêt d'arriver.

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