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Consommation : tout savoir sur les additifs dans l'alimentation

Les additifs alimentaires, c'est toute une histoire que nous allons vous conter. Mais surtout après en avoir fait la présentation, nous allons essayer de vous informer sur ceux qu'il vaut mieux éviter. Car ils sont partout, de l'alimentation aux produits de beauté en passant par les médicaments. Hors, si certains sont inoffensifs d'autres font froid dans le dos, apprenons à les reconnaître.

 

Les additifs, qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ?

Vous l'aurez compris au titre de l'article, nous allons surtout nous intéresser aux additifs que l'on trouve dans l'alimentation. Ils sont particulièrement nocifs car tout simplement nous les ingérons, mais vous trouverez dans cet autre article des informations sur les additifs dans les cosmétiques qui sont tout aussi problématiques.

Les additifs sont utilisés pour améliorer l'aspect dans l'alimentation comme les cosmétiques, ils servent par exemple à obtenir une texture mieux adaptée dans un dessert ou une crème solaire. Ils permettent pour certains également une meilleure conservation, pour d'autres à rendre le produit plus attractif (brillance, couleurs, etc...) ou encore à sucrer les aliments.

Vous avez donc des additifs de diverses sortes : antioxydants, colorants, conservateurs, texturants, sucrants, etc... Mais leur point commun est qu'ils n'ont absolument aucune valeur nutritionnelle, contrairement aux aliments qu'ils permettent de sublimer.

Pourtant dans les cuisines professionnelles comme à la maison on arrive à faire de bons (et beaux) petits plats sans additifs, alors pourquoi l'industrie alimentaire en a tant besoin ? Il y a un aspect conservation pour les produits frais, qui semble assez logique.

Mais la vraie raison de cette multiplication d'additifs est plutôt financière, car les colorants et autres texturants permettent surtout d'utiliser moins de matières premières coûteuses dans la préparation d'un produit cuisiné (ou plutôt transformé). N'avez vous pas remarqué que dans les céréales, le miel qui servait à les agglomérer a été remplacé par de l'huile de palme (moins onéreuse) ?

Par exemple si dans un plat ou une sauce vous rajoutez de l'eau et que vous corrigez la texture avec des additifs, ça coûte moins cher que de mettre des légumes ou de la crème. Si vos gâteaux ou vos yaourts manquent de fruits, il suffit d'ajouter du colorant pout donner l'impression qu'il y en a beaucoup, etc...

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zoom sur les additifs alimentaires (crédit image : pixabay - chaiyananuwatmongkolchai)

Certains additifs sont naturels comme par exemple les carotènes (E160, colorant orange) ou l'acide succinique (E363, régulateur d'acidité), d'autres sont chimiques comme par exemple l’aspartame (E951, édulcorant) et l'acide benzoïque (E210, conservateur). Mais la plupart des additifs peuvent être à la fois présents dans la nature et reproduits de manière chimique, ce n'est donc pas le point le plus important. Alors quels sont les dangers et comment les différencier ?

Si certains additifs sont interdits au fur et à mesure que l'on découvre leurs effets délétères sur la santé, beaucoup d'autres sont toujours autorisés, le principe de précaution ne s'appliquant pas souvent quand il est question de gros sous. Mais nous n'allons pas vous refaire notre paragraphe sur les lobbys industriels, vous savez ce que nous en pensons.

Sans même évoquer la notion d'« effet cocktail » qui peut faire des ravages sur notre santé, comme la biodiversité pour ce qui est des pesticides dans l'agriculture. Puisque quand on évoque l'alimentation il faut aussi prendre en compte l'aspect de la culture et de l'élevage des matières premières, alors quelles peuvent être les conséquences des ces additifs ?

Tous ne posent pas de problème et plus de 300 additifs alimentaires sont autorisés par les autorités européennes, mais tout est également une question de quantités absorbées. Si vous ne risquez pas grand chose en consommant quelques additifs de ci de là, les problèmes débutent quand on ingère en grandes quantités toutes sortes d'additifs.

Selon l'association CLCV qui reprend dans son article une étude de l’ANSES (autorité de santé), 78% des produits alimentaires transformés contiennent au moins un additif, on monte même à 95% pour les biscuits et gâteaux industriels. Sur les paquets vous voyez surtout la filière de blé française, le bon beurre ou les œufs frais, mais le reste est souvent moins appétissant.

Ingérés en grandes quantités, si vous ne mangez que des aliments ultra transformés les effets sur la santé peuvent être néfastes. On découvre au fur et à mesure que certains additifs sont allergènes, cancérigènes, perturbateurs endocriniens (dérèglement du système hormonal), mutagènes (mutations génétiques), reprotoxiques (affecte la fécondité/fertilité), etc... Ça donne envie non ?

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au menu aujourd'hui, un cocktail d'additifs (crédit image : pixabay - Darkmoon_Art, modifiée par nos soins)

 

Additifs : comment les reconnaître et savoir lesquels éviter ?

Les additifs sont classés par catégories, on les reconnaît à leur code qui débute toujours par un E suivi de trois chiffres. Le premier de ces chiffres indique la famille de l'additif : E1 pour les colorants, E2 pour les conservateurs, E3 pour les antioxydants, E4 pour les épaississants, E5 pour les anti-agglomérants, E6 pour les exhausteurs de goût et E9 pour les édulcorants, cires et gaz.

Il reste encore plus de 300 additifs autorisés dans l'alimentation, il n'est donc pas possible de tous les reconnaître et pas si simple d'apprendre à les repérer. L'association UFC Que Choisir propose sur son site un outil de recherche des additifs, tous sont classés de 1 (vert) à 4 (rouge) en fonction de leur dangerosité. Vous trouverez le nom de l'additif et son code EXXX, commencez par vérifier vos produits préférés déjà et voyez ce que ça donne.

Car comme d'habitude dans le domaine de l'agroalimentaire la transparence n'est pas de mise, les industriels essaient de brouiller les pistes en utilisant les différentes possibilités de les afficher dans leurs compositions d'ingrédients. Ils peuvent soit utiliser leur code EXXX, mais aussi utiliser leurs noms en toutes lettres si ils pensent que c'est moins compréhensible.

Sur les plus de 300 additifs de ce comparatif, on note qu'il est possible de les diviser en trois à parts à peu près égales : 120 sont classés en catégorie 1 (sans danger), il y en a 112 en catégorie 2 (tolérables) et 98 en catégories 3 ou 4 (peu recommandables dont 23 sont considérés comme dangereux donc à exclure).

Un exemple qui devrait vous parler car il a fait les gros titres ces derniers mois ce sont les nitrites utilisées dans les charcuteries, dont on sait désormais qu'ils sont cancérigènes. Ils sont bien entendu classés 4 (à exclure) mais pour autant les industriels font tout ce qu'ils peuvent pour continuer à les utiliser, pourquoi ? Parce que leurs bénéfices sont plus importants que notre santé.

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la classification des additifs alimentaires (crédit image : Adobe Stock - Dmitriy)

Hors, ces additifs nitrités peuvent prendre plusieurs dénominations sur nos paquets de jambons et autres charcuteries : salpêtre, E252 ou encore nitrate de potassium. Autant de possibilités donc pour tromper les consommateurs qui ne se seraient pas assez renseignées sur les différents noms que peut prendre cet additif décrié.

Ce n'est qu'un exemple mais on remarque que les marques utilisent cette même technique pour les autres additifs controversés, leur but est d'éviter que vous puissiez être en mesure de comprendre ce qu'il y a réellement dans leurs recettes. Mais vous pouvez utiliser l'application Quel Produit de Que Choisir qui scanne les codes barres (alimentation, cosmétiques et détergeant) et affiche si ils contiennent des substances qu'il vaut mieux éviter.

Le dernier additif à avoir été interdit, vous en avez peut-être entendu parler, c'est le dioxyde de titane (ou E171) qui s'est révélé être cancérigène et reprotoxique. Si la loi l'interdisant a été votée en 2018, il aura fallu que les associations de consommateurs se battent pour que cette interdiction devienne enfin effective deux ans plus tard en France (2020), et il n'a été interdit par l'Union Européenne qu'en 2022 (soit 4 ans plus tard).

Ce qui n'est pas sans nous rappeler l'affaire des néonicotinoïdes dans la culture de la betterave, ces insecticides tueurs d'abeilles et néfastes pour l’environnement pour lesquels la France comme d'autres pays passaient outre l'interdiction via des décrets depuis 2020 afin de soutenir la filière du sucre, jusqu'à ce que la justice siffle enfin la fin de la récréation il y a quelques semaines.

Tout ça donc pour souligner qu'en tant que consommateurs, nous devrions plus nous informer à ces sujets car trop souvent notre santé comme l'environnement passent après les intérêts privés de filières prêtes à tout pour s'enrichir. Leurs lobbys surpuissants imposent trop souvent leur loi à nos politiques publiques, c'est à nous d'être prudents et de ne pas se contenter des beaux discours.

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