des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Il y a deux mois, après l'échec du projet de panier anti-inflation commun aux distributeurs, le ministre de l'économie lançait en grande pompe l'opération « Trimestre anti-inflation » censée venir en aide aux ménages les moins aisés promettant de réduire le prix de produits de première nécessité en supermarché. Ce trimestre est déjà bien entamé, il est donc temps d'en faire le bilan.
À mi chemin c'est la ministre déléguée au commerce (Olivia Grégoire) qui a le 10 mai annoncé la bonne nouvelle sur l'antenne de RTL, assurant que le prix des produits du Trimestre anti-inflation affiche une baisse de 13% pour un panier entièrement composé de ces produits. Un chiffre confirmé ensuite sur BFM TV par le ministre de l'économie, Bruno Lemaire.
Un gain de pouvoir d'achat de 13% quand on va faire ses courses, c'est une excellente nouvelle pour les consommateurs. Sauf que suite à cette annonce l'UFC Que Choisir a également fait le calcul, l'association de consommateurs elle n'arrive pas du tout aux mêmes résultats.
Ils ont relevé les prix d'une large sélection des produits composant ces paniers anti-inflation, ou du moins indiqués comme tel en magasin dans les différentes enseignes participant à l'opération, pour voir leur évolution entre le 23 mars et le 10 mai. Les résultats ne correspondent pas vraiment aux annonces gouvernementales, et même vraiment pas du tout.
Selon l'UFC Que Choisir non seulement les prix n'ont globalement pas baissés, mais ils ont même plutôt eu tendance à légèrement augmenter dans la plupart des enseignes. Sur les 5 enseignes étudiées, celles qui font le mieux sont Auchan avec une baisse de 0,3% et Carrefour dont les prix n'ont pas bougés entre les deux dates.
Pour les autres enseignes qui participent au Trimestre anti-inflation par contre les prix sont en hausse : de 1% dans les magasins Système U, de 1,4% pour Casino et de 1,5% chez Intermarché. Nous ne savons pas qui dit vrai, mais avons plutôt tendance à faire confiance à l'association de consommateurs pour ces choses là.
En tous cas il y a un gouffre entre le gouvernement qui claironne dans les médias que les consommateurs auraient gagné jusqu'à 13% de pouvoir d'achat sur les produits de ce Trimestre anti-inflation et l'UFC Que Choisir, qui au contraire indique que les prix ont plutôt tendance à augmenter ou au mieux stagner sur ces mêmes produits.
En vérité nous ne sommes pas surpris de ces résultats puisque dans notre article sur le lancement des paniers anti-inflation, nous expliquions déjà que c'était juste un coup marketing. Et qu'il était particulièrement malhonnête de la part des distributeurs de faire une opération de communication à moindre coût pour attirer le chaland. Si l'on en croit les calculs de Que Choisir, nos prévisions se révèlent exactes.
Alors sans doute que les ministres ne vont pas faire leurs courses régulièrement dans les mêmes enseignes que nous, mais dans notre Super U nous avons également constaté que bien souvent les produits signalés du fameux logo n'ont pas baissé, au mieux en effet ils n'ont pas augmenté. Pire ils sont souvent sur des formats plus onéreux, comme par exemple sur des biscuits emballés par deux, plus chers au kilo que le même paquet de biscuits en vrac.
Au final si je prend mon cas personnel, je n'ai quasiment jamais acheté un seul produit indiqué faire partie de la fameuse sélection « anti-inflation » car il y a quasiment toujours moins cher juste à coté, ou ce sont des produits que je n'ai pas l'habitude d'acheter ou qui restent trop onéreux même au prix bloqué.
Comme nous l'indiquions dans notre article paru juste avant l'annonce du Trimestre anti-inflation, non seulement les hausses de prix sur les produits premier prix et de MDD (marques de distributeur) étaient déjà passées. Mais en plus les négociations qui se terminaient alors et nous promettaient un « mars rouge » concernaient uniquement les marques nationales, ou comment jouer sur les peurs pour promouvoir ses propres marques distributeurs.
Pire encore les cours des matières premières étaient déjà à la baisse au moment du lancement de cette opération de marketing, et cette baisse se confirme mois après mois. Au final c'est comme pour le carburant, quand les cours flambent on augmente les prix quasiment immédiatement pour les consommateurs.
Mais quand ils baissent on nous explique qu'il faut attendre quelques mois avant que ça suive, car vous comprenez il y a ceci ou cela à prendre en compte. Puis un peu plus tard, quand vient le moment d'annoncer les résultats financiers des multinationales, on se rend compte que les milliards pleuvent sur les actionnaires.
Donc de là à penser que non seulement ce coup marketing du gouvernement et des distributeurs n'a pas permis de faire gagner du pouvoir d'achat aux consommateurs les moins aisés, mais qu'il aura en plus coûté de l'argent au contribuable, il n'y a qu'un pas. Parce que nous imaginons que la création d'un logo et d'affichages pour promouvoir un Trimestre anti-inflation à moitié bidon n'aura pas été gratuit, ou comment jeter l'argent public par les fenêtres.
Nous pouvons par conséquent conclure exactement comme notre premier article, il y a déjà plus de deux mois, car la seule vraie question reste toujours : combien de temps (encore) devront nous attendre pour que les prix baissent significativement en rayon, alors que les cours des principales matières premières sont à la baisse depuis plusieurs mois déjà ?
Bon Plan : les sites et applis pour faire ses courses à moindre coût
Conso : les meilleures astuces pour des cuissons économiques
Découvrez toutes les actualités du point de vue des consommateurs