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Conso : que retenir du rapport 2021 de la répression des fraudes ?

Tout beau tout chaud le rapport d'activité de la répression des fraudes (DGCCRF) sur l'année 2021 vient de paraître, nous allons vous faire découvrir les chiffres clés et quels enseignements il est possible d'en tirer de notre point de vue de consommateurs.
 

Rapport 2021 de la répression des fraudes : à quoi ça sert ?

Chaque année la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) met en ligne son rapport annuel, qui compile toutes les actions menées par cette administration majeure qui contrôle que les entreprises respectent le code de la consommation.

Ce rapport du point de vue des consommateurs que nous sommes, permet notamment de voir le comportement des entreprises et leur évolution. Mais rassurez vous il n'est pas nécessaire de lire les 64 pages indigestes du rapport de la DGCCRF 2021, nous allons voir les chiffres clés ci-dessous.

Car tout n'est pas facilement compréhensible et on peut vite être noyés sous la masse de chiffres et d'informations présentées. Mais aussi car en France et dans les médias mainstream, on aime bien taper sur les entreprises étrangères tout en cachant sous le tapis les nombreuses infractions de nos sociétés, qui ne sont pas vraiment plus respectueuses de la loi et il faut aussi le dire.

Déjà notons qu'en 2021 la répression des fraudes a réalisé plus de 133.000 contrôles dans plus de 90.000 établissements, elle a notifié 24.830 avertissement suivis de 7.875 injonctions. Plus de 4.000 dossiers ont été ouverts au pénal et ce sont 1.328 amendes administratives qui ont été dressées, pour un montant total de 38,5 millions d'euros.

Ce qui fait donc une moyenne de 22 infractions constatées par la DGCCRF chaque jour pour 364 contrôles effectués, soit 6% des entreprises qui n'étaient pas en règle. Mais on monte à environ 19% de contrôles qui ont donnés lieu à au moins un avertissement, c'est le premier enseignement qui ressort de ce rapport annuel.

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chiffres clés du rapport 2021 - crédit image : DGCCRF

 

Quels enseignements pour nous autres consommateurs ?

L'alimentation maintenant, sujet épineux s'il en est, a fait l'objet de près de 120.000 analyses et 16,2% des produits analysés ont été déclarés non conformes. Plus de 4300 produits alimentaires ont été retirés de la vente en 2021, pour plus d'informations sur cet aspect vous pouvez consulter notre article sur Rappel Conso.

C'est pire pour la vente en vrac puisque 756 établissements (épiceries, magasins bio, supermarchés, etc...) sur les 1493 contrôlés étaient en infraction, soit quand même plus de la moitié, notamment pour des problématiques d'hygiène (578 avertissements) ou d'affichages incomplets.

Pour les fruits et légumes ensuite, non contents d'être pleins de pesticides comme nous vous en informions au printemps suite à l'enquête de Que Choisir, le rapport de la DGCCRF rapporte que 26% des établissements contrôlés présentaient des anomalies. Notamment pour des pratiques commerciales trompeuses sur l'origine, indiquant qu'ils sont français alors qu'ils sont importés.

Du côté des activités commerciales en ligne ce n'est pas beaucoup mieux avec une explosion en 2021 des signalements, au nombre de 66.286 cette année contre seulement 17.687 pour 2020. On retrouve en tête des signalements : les e-commerces, le secteur des transports et celui des télécoms suivis d'un rien par les banques et assurances.

Rappelons que les signalements se font sur la plateforme Signal Conso à laquelle nous avions également dédiée un article en 2019, vous pouvez bien entendu vous aussi en cas de souci avec un professionnel le signaler à la DGCCRF qui si nécessaire déclenchera un contrôle après analyse du dossier.

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crédit image : DGCCRF

Il manque sans doute au niveau des signalement un secteur qui pourtant nous pose problème à tous et devrait revenir en force l'an prochain, celui des distributeurs d'énergies qui ne sont pas non plus de grands altruistes, comme en témoignent les super profits qu'ils réalisent sur le dos des consommateurs à chaque nouvelle crise.

Des profiteurs de crise que les politiciens ultra-libéraux ne veulent surtout pas ponctionner, normal ils travaillent pour eux quand ils ne sont pas dans le secteur public et passent de l'un à l'autre sans arrêt, mais ce n'est pas le sujet.

Plusieurs grandes sociétés françaises ont été sanctionnées pour des informations aux consommateurs insuffisantes ou alors des pratiques trompeuses. C'est le cas de Boulanger et de Darty côté e-commerces mais aussi d'Orange et de SFR dans le secteur des télécoms, qui sont toutes quatre citées dans le rapport.

Les réseaux sociaux ne sont bien entendu pas en reste, comme nous le dénonçons régulièrement et encore dans un article récent sur leur transformation en réseaux commerciaux. La DGCCRF consacre d'ailleurs dans son rapport un petit encadré à Nabilla, l'influenceuse a été condamnée à 20.000€ d'amende pour pratiques commerciales trompeuses sur SnapChat.

Vous pensez que c'est mieux quand il s'agit de bébé ? Détrompez vous, les contrôles menés par la répression des fraudes dans le domaine de la puériculture sont tout aussi alarmants : 5 berceaux sur 14 testés ne sont pas conformes, 4 lits à nacelle sur 13 ainsi que 1 porte-enfant dorsal sur 3 analysés se sont révélés dangereux !

 

Conseils et conclusion : s'informer pour mieux consommer

Au final donc on retrouve toujours les mêmes acteurs et leurs pratiques douteuses que nous dénonçons depuis des années, mais si certains se font prendre et écopent de sanctions (souvent dérisoires par rapport à ce que leurs tromperies rapportent), le meilleur moyen de faire changer les choses réside dans le comportement des consommateurs.

Pour plus d'informations vous pouvez bien entendu soit consulter le rapport en ligne, soit le télécharger au format PDF (le lien est en début d'article). Mais les chiffres sont sans appel et démontrent le fossé entre la communication et le marketing des entreprises et leurs réelles intentions, qui sont trop souvent de générer des profits quitte à flouer leurs clients et les consommateurs.

Comme nous le rappelons régulièrement, s'informer est donc la base si vous voulez mieux consommer, même si il ne faut pas non plus croire tout ce que racontent les médias qui défendent leurs intérêts comme n'importe quelle autre entreprise à but lucratif.

D'autant plus maintenant qu'ils sont concentrés aux mains d'une poignée de milliardaires, qui justement sont à la tête des grandes entreprises qui sont les premières à enfreindre les règles. C'est sans doute la raison pour laquelle on aime en France taper à bras raccourci sur les GAFAM mais qu'on évite d'évoquer les travers de nos entreprises, qui fraudent pourtant massivement.

Mieux vaut donc toujours consulter différentes sources d'informations pour se faire sa propre opinion sur des sujets de société et de consommation, les rapports comme celui que nous venons de décrypter sont une source d'informations fiable. Enfin quand ils ne sont pas manipulés par les politiques, vous pouvez bien entendu aussi faire confiance aux associations de consommateurs.

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crédit image : pixabay - Darkmoon_Art

Pour revenir à notre sujet du jour, le rapport de la DGCCRF montre bien que les entreprises françaises ne sont pas plus dignes de confiance que les autres. Beaucoup sont prêtes à toutes les bassesses pour s'enrichir et les consommateurs ne sont que des vaches dont il faut tirer un maximum de lait, elles veulent le beurre et l'argent du beurre pour rester dans des expressions thématiques.

Les nombreux scandales alimentaires (Buitoni, Kinder) et pire encore celui des EPHAD (Orpéa) démontrent si besoin l'était encore comment tout est financiarisé et prétexte à faire du fric. Des faits qui sont alarmants sur notre société, il serait donc temps que les consommateurs et citoyens s'informent sur ces sujets qui nous touchent tous et changent leur manière de consommer.

En tant que consommateurs il faut éviter de croire ce que les entreprises racontent, elles passent leur temps à cacher la vérité sous une couche de marketing qui vante leurs qualités sociales et environnementales. Des enjeux dont elles n'ont bien souvent que faire car les seuls indicateurs qu'elles prennent en compte sont les bénéfices générés et les dividendes reversées aux actionnaires.

Il faut bien différencier les grandes entreprises du CAC40 et multinationales de nos petites PME bien entendu, si nous dénonçons régulièrement les géants de l'industrie qui se moquent bien des consommateurs nous n'avons rien contre les petites entreprises et artisans bien au contraire, du moment qu'elles mettent le consommateur au centre de leurs préoccupations.

C'est le problème de notre société, l'intérêt général et les consommateurs ne sont plus au centre des préoccupations, tout tourne autour des profits et de la finance. Ce qui abouti à une société égoïste ou chacun ne pense qu'à soi, désastreuse pour la planète et donc ses habitants (c'est nous), pourtant malgré des changements climatiques désormais bien visibles rien ne change.

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