des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
La mention « mangez 5 fruits et légumes par jour pour rester en bonne santé » en prend pour son grade après une grosse enquête de l'UFC Que Choisir. Elle révèle qu'une quantité importante de ces produits "sains" est contaminée par des pesticides à risques : cancérigènes, perturbateurs endocriniens, etc...
Des révélations qui font froid dans le dos, d'autant plus que les lobbys de l'agriculture intensive profitent de la guerre en Ukraine et du risque de pénuries de céréales pour tenter de remettre en cause les interdictions déjà prononcées. Elles semblent pourtant à la lumière de ces révélations clairement insuffisantes pour protéger la santé des consommateurs, nous vous expliquons tout ça !
C'est bien connu, manger des fruits et légumes c'est bon pour la santé, plus vous en mangez et mieux c'est même. Sauf que dans notre société de consommation et de production, nous avons semble t'il perdu l'essentiel qui est le respect des consommateurs.
Certains industriels sont de nos jours prêts à mettre en danger notre santé juste pour faire plus de bénéfices, comment cela a t'il pu arriver ? Ce n'est pas la question qui nous anime aujourd'hui, mais elle devrait sans doute être posée aux dirigeants.
Car l'enquête publiée par Que Choisir le 22 mars 2022 arrive à une conclusion qui est alarmante : 50% des fruits et légumes testés seraient contaminés par des pesticides à risques. Mais c'est une moyenne globale et si on rentre dans les détails tous ne sont pas logés à la même enseigne.
Si l'on en croit les données analysées par l'association de consommateurs, les produits à éviter le plus sont : les cerises (91,2% sont contaminées), le céleri (91,9%), les pamplemousses (90,6%), les pêches et nectarines (89,7%), les thés et infusions (89,7%).
Ce n'est que la liste des fruits et légumes pour lesquels les tests trouvent des résidus de pesticides à risques révèlent un taux de contamination dans plus de 90% des cas. Mais la liste continue ainsi des piments aux choux de Bruxelles en passant par les pommes ou les fraises, une triste réalité qui met à mal leur réputation.
Il y a aussi les bons élèves et si l'on prend le classement dans le sens inverse nous pouvons conseiller les asperges (2,5% seulement sont contaminées), les kiwis (2,8%), le Manioc (3,4%), les noix (4,4%) ou bien le brocoli (8,7%) et les topinambours (9.1%).
Bref tout le classement est à votre disposition sur le site de Que Choisir, mais essayons d'apporter quelques autres précisions utiles. Déjà ce que l'on entend dans ce cas par « pesticides à risques », qui ne concerne pas tous les pesticides existant.
L'association précise qu'elle a étudié les analyses officielles de 14.000 échantillons et recensé 150 pesticides classés à risques et suspectés d'être : cancérogènes, mutagènes, perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques. Autant de produits chimiques qui ne sont pas encore interdits, comme le glyphosate qui est une des batailles que porte l'UFC Que Choisir.
Si tous les fruits et légumes ne sont pas égaux il en est de même pour les modes de production, dans l'agriculture intensive ce sont donc 51% des tests qui indiquent la présence d'au moins une substance à risques. Mais on en retrouve deux dans près d'un tiers des produits (30%) et des quantités non pas infimes comme on pourrait le penser, mais assez conséquentes pour être mesurées.
Le Bio qui connaît un net recul des ventes en France, là encore parce que certains distributeurs en profitent pour s'en mettre plein les fouilles (c'est toujours pareil), n'en reste pas moins la meilleure option avec un taux de contamination bien moins élevé.
Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin vous pouvez consulter l'Observatoire des pesticides également disponible sur le site de Que Choisir, qui lui traite de ces saletés chimiques d'une manière plus générale en analysant quelques 5000 produits.
Car bien entendu si notre introduction était volontairement agressive pour attirer l'attention, les fruits et légumes restent bel et bien les aliments les plus sains qui soient, et il faut en manger en grandes quantités pour être en meilleure santé.
D'autant que si même les produits bruts sont contaminés, vous vous doutez que toutes ces saloperies ne disparaissent pas dans les produits transformés. Au contraire les industriels ont plutôt tendance à en rajouter entre conservateurs et exhausteurs de goûts, agglomérants et autres joyeusetés.
Nous vous conseillons toujours, pour vous informer et vous faire votre propre avis, de lire des articles issus de plusieurs sources. Justement nous ne sommes pas les seuls à avoir été interloqués par le sujet, vous pouvez donc en complément consulter l'article de Libération qui évoque d'autres chiffres sur les pesticides (encore plus alarmants) provenant d'une ONG et de la DGCCRF.
Mais aussi l'article du Monde qui rapporte que la commission européenne vient de repousser l'entrée en vigueur de deux textes sur la transition vers une agriculture plus verte, cédant aux lobbys. Dans un de ces textes il était justement stipulé l'objectif d'une réduction de l'usage des pesticide de moitié à l'horizon 2030, qui passe donc à la trappe !
Le gouvernement français vient de permettre la mise en culture des jachères, qu'il va falloir arroser de pesticides et d'engrais pour ce faire, comme l'indique un article d'Europe 1. Hors ces produits sont en grande partie fabriqués en Russie à base de gaz Russe, alors on se demande si tout cela est bien raisonnable et nécessaire.
Mieux vaut donc privilégier des produits bruts, tout en essayant de choisir des circuits courts ou des produits Bio à chaque fois que c'est possible. Nous savons que ce n'est pas simple quand on a un budget très limité, c'est notre cas également, mais à chaque fois que c'est possible essayez de le faire.
Vous pouvez essayer aussi, c'est à la mode en plus, de cultiver vous même une partie de vos fruits et légumes maison. Nous le faisons depuis quelques années sur notre terrasse et même avec un petit espace on arrive tout de même à produire quelques kilos de légumes facilement.
Bref comme pour tout il n'est pas question ici d'affirmer qu'il faut tout changer du jour au lendemain, même si en vérité pour sauver l'être humain c'est ce qu'il faudrait faire (mais c'est sûrement déjà trop tard de toute façon), mais de changer au fur et à mesure ses mauvaises habitudes pour vivre mieux au quotidien.
Comparez et testez, c'est notre devise mais pourrait être aussi la votre dans plusieurs domaines comme le jardinage urbain que nous venons d'évoquer, les cosmétiques écoresponsables que nous avons testées cet hiver ou la Low-tech et ses bonnes idées pour les bricoleurs et amateurs de DIY.
Il y a pleins de choses à essayer, rien ne vous empêche de continuer si elles vous donnent satisfaction, ou de revenir à vos anciennes habitudes si vous n'y trouvez pas votre compte. Mais nous devons avouer que l'on trouve souvent une vraie satisfaction à mieux consommer, c'est bon pour le pouvoir d'achat et pour la santé donc tous bénéfices (mais pour les consommateurs cette fois).
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