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Alors que l'indice de réparabilité commence à se démocratiser et à être compris par les consommateurs, il va disparaître au profit d'un nouvel indicateur : l'indice de durabilité. Ses contours se dévoilent, alors nous vous présentons le nouvel indice de durabilité qui va remplacer l'indice de réparabilité.
Enfin il faudra encore des mois et des mois avant que le nouvel indice de durabilité n'arrive chez les distributeurs : voyons déjà à quoi il ressemble, en quoi il diffère de l'indice de réparabilité, ses aspects positifs mais aussi ses limites à travers notre avis et quelques conseils pour bien l'appréhender.
Déroulé de l'article :
Son remplacement était déjà prévu de longue date et pourtant l'indice de réparabilité est entré en vigueur début 2021, il y a donc moins de 4 ans. Il va en fin d'année 2024 céder sa place à un indice de durabilité, censé être plus abouti et compréhensible.
Nous verrons ce qu'il en est juste après car les informations commencent à arriver sur ce nouvel indice. L'un comme l'autre ont donc pour but de mieux informer les consommateurs sur les aspects écoresponsables des produits que nous achetons.
Comme pour tout indice certains critères sont définis et selon que les produits y répondent ou non, ils obtiennent une note sur 10 qui défini donc leur réparabilité, et demain leur durabilité.
L'indice de réparabilité était d'ailleurs dès le début assez mal conçu puisque, comme nous l'écrivions dans nos articles de l'époque, il n'y avait que 5 critères valant chacun 2 points.
Du coup un produit qui avait une notice et un mode d'emploi remplissait un des 5 critères et avant même de savoir si il était bien réparable ou non, commençait automatiquement avec une note de 2/10.
Un autre problème de l'indice de réparabilité est que le gouvernement n'avait même pas prévu un site et le nom de domaine a été préempté par une entreprise, qui en profite sous couvert d'être informatif surtout pour vendre ses produits.
Espérons qu'ils ne feront pas les mêmes erreurs avec le nouvel indice de durabilité, que nous allons maintenant essayer de vous faire découvrir et nous allons voir que son lancement est tout aussi laborieux malheureusement.
Là où l'indice de réparabilité s'intéressait surtout à la possibilité de réparer un appareil en regardant si il était démontable ainsi que la disponibilité de pièces détachées, l'indice de durabilité reprendra ces indicateurs mais sera plus complet.
En effet, il intègre de nouveaux critères qui eux refléteront aussi la longévité des appareils. Autrement dit les appareils bien notés devraient avoir une durée de vie plus élevée que les appareils mal notés, du moins sur le papier.
L'indice de durabilité s'articulera autour de 3 axes : la robustesse de l'appareil, sa longévité (supposée) et donc la possibilité de le faire réparer. Il est censé mettre en avant les produits éco-conçus et facilement réparables, la note est établie sur 20 puis ramenée à une note sur 10 pour une meilleure compréhension.
Néanmoins quand on regarde le tableau des critères (visuel ci-dessous), on a du mal à retrouver tout ça car par exemple le critère « garantie de durabilité et processus qualité » ne compte dans la note que à hauteur de 0,5/10.
Par contre la disponibilité de la documentation déjà présente dans l'indice de réparabilité elle compte pour 1,25/10, il semble donc plus important d'avoir de la documentation que de s'assurer de la durabilité réelle du produit, ce qui est tout de même dommage pour établir un « indice de durabilité » justement.
Il y a aussi de vraies avancées et notamment avec le critère de « résistance aux contraintes et/ou à l'usure » qui comptera à hauteur de 2.5/10 dans la note finale. Les aspects positifs de l'indice de réparabilité, à savoir le démontage mais aussi la disponibilité et le prix des pièces détachées sont conservés.
Pour le reste on retrouve le même type d'affichage que pour l'indice de réparabilité avec un code couleur du vert au rouge et une note de 1 à 10, seul le logo change avec un autre visuel pour les différencier.
Mais comme il est plus complexe, sa mise en place semble difficile et seulement 2 appareils seront concernés en début d'année 2025 par l'indice de durabilité : les téléviseurs en janvier et les lave-linge à partir du mois d'avril.
D'autres produits devraient être concernés par l'indice de durabilité dans les mois suivants : les aspirateurs, les lave-vaisselle, les tondeuses ou encore les nettoyeurs à haute pression mais nous n'avons pas de calendrier précis.
Car c'est le gouvernement français qui est le seul décideur et comme souvent fait preuve d'une grande opacité, il dicte par décrets la réglementation du nouvel indice de durabilité.
Autre problème, on sait que l'indice de durabilité des smartphones a été abandonné car retoqué par la Commission Européenne, qui travaille de son côté sur un indice de durabilité européen avec des critères différents qui devrait arriver au printemps 2025.
Ce sont donc, comme pour l'alimentation, 3 indicateurs différents qui devront être affichés en rayon selon le type d'appareil, avec le risque de rendre l'information censée être simple à comprendre bien complexe à appréhender pour les consommateurs.
Sachant qu'après plus de trois ans l'indice de réparabilité ne concerne que 8 catégories de produits et que ces mêmes produits sont appelés à passer sur l'indice de durabilité, rendez-vous dans une ou deux décennies pour voir comment il va évoluer.
Les articles à lire sur ce sujet :
le pictogramme qui indiquera l'indice de durabilité (crédit : ministère de la transition écologique)
Comme rien n'est jamais simple avec l'administration française, l'indice de durabilité va donc arriver en début d'année 2025. Mais pas sur l'ensemble des appareils électroniques et d'électroménager, puisque comme pour la réparabilité seuls quelques produits seront concernés les premières années.
Ce sera le cas des téléviseurs à partir de janvier 2025 et des lave-linge en avril. Les autres produits devraient donc encore afficher l'indice de réparabilité en attendant de changer pour l'indice de durabilité dans les années à venir.
Sachant que l'ensemble des produits électroniques n'étaient pas encore couverts par l'indice de durabilité et qu'il faudra plusieurs années pour que l'indice de durabilité le remplace, les deux vont donc cohabiter pendant un moment.
Un bel exemple de la complexité des normes et lois françaises, même si sur le fond il est vrai que l'indicateur basé sur la durabilité prenant en compte plus de critères sera utile pour les consommateurs, c'est une avancée significative et bienvenue.
Le problème c'est que comme toujours, c'est aux fabricants de définir eux même l'indice de réparabilité et demain de durabilité qu'ils calculent pour leurs produits, l'affichage étant assuré lui par les distributeurs.
Hors comme souvent dans ce cas, les contrôles de la DGCCRF menés en 2022 ont révélés que 65% des établissements contrôlés ne respectaient pas la réglementation. Sur les 523 contrôles réalisés elle a dressé 256 avertissements, 89 injonctions et même 5 amendes administratives pour les manquements les plus graves.
L'indice de durabilité sera sans doute victime des mêmes dérives, donc dans plus de la moitié des cas pas ou mal affiché, facilitera t'il vraiment la tâche des consommateurs dans leurs décisions d'achats ?
Comme d'habitude avec ces indices, qui se multiplient, ce sont des informations à prendre en compte dans son comparatif d'achat, mais à regarder parmi un ensemble de données pour les achats d'un montant important.
Car on ne va pas choisir un lave-linge uniquement en fonction de son indice de durabilité, même si il aura une réelle importance. Mais aussi en fonction de l'espace dont on dispose, de sa consommation énergétique, de ses capacités, des programmes, etc...
De plus étant donné que les critères sont déterminés par l'ADEME mais sous l'égide du ministère de la transition écologique (donc de l'état français), comme pour le Bonus Réparation les critères risquent d'évoluer au fil des lubies de nos dirigeants (et/ou sur injonctions des lobbys), hors ça ce n'est jamais une bonne idée.
Il fallait déjà oser créer un indice de réparabilité dont on savait avant même son lancement qu'il serait remplacé 4 ans plus tard par un autre indice, qui après 4 ans de réflexions ne concernera donc que 2 appareils lors de son lancement.
Alors ça va dans le bon sens certes et c'est à saluer, mais alors qu'est ce que c'est laborieux !
Combien de fonctionnaires (et de cabinets de conseils) travaillent la dessus, combien ça coûte aux finances publiques pour arriver à sortir deux pauvres indicateurs sur quelques produits (et ensuite contrôler qu'ils soient bien calculés et affichés) ?
Mais encore une fois si certains aspects nous laissent perplexes il y a aussi des éléments intéressants, déjà car son affichage sera obligatoire alors que de nos jours c'est de plus en plus rare, les industriels de l'agro-alimentaire eux affichent des sores uniquement à leur bon vouloir.
Mais aussi car les calculs des industriels devront être accessibles pour les contrôles de la DGCCRF et devraient être consultables par les associations de consommateurs, ça n'empêchera pas la triche mais la rendra plus facilement repérable.
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