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Une nouvelle enquête de l'association de consommateurs CLCV vient de paraître, elle analyse les prospectus publicitaires et mails promotionnels des principales enseignes de grande distribution. Quels sont les produits les plus mis en avant, sont ils bons pour la santé, bénéficient t'ils de labels de qualité ?
Plongeons dans les résultats de cette étude menée par la CLCV pour mieux comprendre les rouages des promotions faites par nos supermarchés, et en tirer les conclusions qui s'imposent. Si nos titres ne laissent pas planer un grand suspense sur les bénéficiaires, ils méritent d'être expliqués.
Déroulé de l'article :
Encore une pierre dans le jardin déjà bien décati des distributeurs et industriels de la lamentable industrie agro-alimentaire, car une enquête de la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) révèle comment les promotions et communications de la grande distribution mettent en avant la malbouffe.
Les chiffres sont sans appel : dans les prospectus publicitaires et les newsletter promotionnelles envoyées par 5 enseignes de la grande distribution sur les premiers mois de l'année 2024, ce sont les aliments mauvais pour la santé qui sont le plus souvent mis en avant dans les communications commerciales.
Alors essayons de voir tout ça plus en détail pour mieux comprendre de quels produits il s'agit, à commencer par un comparatif des produits mis en avant sur la base de leur Nutri-Score, un indicateur d'ailleurs souvent absent des prospectus.
Ce qui s'explique facilement puisqu'il n'est pas obligatoire et que les promotions sont principalement faites sur des produits dont la consommation est à limiter : 56% des promotions concernent des produits ayant un Nutri-Score de C à E !
Mais il faut aussi retrancher celles ayant un score A ou B (44% des promos) qui n'ont pas pour autant un grand intérêt en matière de régime alimentaire, par exemple 20% des promotions affichant un Nutri-Score B concernent les infusions, le thé et le café.
Pire encore, 69% des promotions mettent en avant des produits ultra transformés contre seulement 31% de produits peu ou non transformés comme les ingrédients primaires : farines, sucres, huiles, etc...
Le premier enseignement que nous pouvons tirer de cette enquête, vous l'aurez compris, est que les promotions ont tendance à plus mettre en avant des produits que nous devrions consommer avec modération que ceux que nous devrions privilégier.
Même constat si l'on se réfère aux thématiques des opérations spéciales orchestrées par les distributeurs, dont les promos sont négociées en amont avec les industriels : 51% promeuvent principalement (et même parfois exclusivement) des produits trop gras, trop salés et trop sucrés ayant de piètres qualités nutritionnelles !
Elles ont aussi trop souvent tendance à cibler les jeunes publics à travers des opérations spéciales « petit déjeuner » ou bien pour le « goûter » mettant en avant des gâteaux, pâtes à tartiner, sodas et sucreries. Encore une fois nos enfants sont la principale cible de la malbouffe, une attitude déplorable qui avait déjà été épinglée par FoodWatch l'an dernier.
D'autant que si les 49% d'autres périodes commerciales ne sont pas principalement axées vers la malbouffe, ça ne veut pas dire pour autant qu'elles promeuvent uniquement de bons produits. Seulement 21% des opérations de communications mettent en avant principalement des aliments sains.
La CLCV épingle également les nombreux messages de recommandations qui émaillent les catalogues publicitaires des enseignes de la grande distribution, les fameux « mangez 5 fruits et légumes par jours » et consorts.
Car ces messages intégrés aux catalogues promotionnels se baseraient sur des recommandations faites dans un arrêté datant de 2007 pour encadrer la communication autour des denrées alimentaires, sauf que ces recommandations ont largement évoluées depuis 17 ans et ne sont plus à jour (donc parfois fausses).
Si notre santé n'est pas leur priorité (mais ça nous le savions déjà), ce n'est pas tellement mieux en matière d'environnement non plus, puisque la CLCV révèle également que près de la moitié des promotions promeuvent des produits d'origine animale (48%).
En effet, si l'on prend maintenant les promotions par famille de produits, ceux qui sont le plus mis en avant sont les produits laitiers qui représentent à eux seuls 15% des promotions. Mais produit laitier c'est un terme générique, hors plus de la moitié des promos de ce rayon concernent les fromages (52%) et 30% des yaourts sucrés et desserts lactés.
Il ne reste donc plus beaucoup de place pour les produits laitiers sains, mais nous vous laisserons lire l'enquête de la CLCV dans son intégralité pour voir tous les chiffres en détails car nous ne pouvons pas tous les reprendre ici.
Source : enquête de la CLCV (septembre 2024)
Outre les produits laitiers, les autres gros postes publicitaires sont les charcuteries (10% des promotions), 8% pour les viandes et 8% également pour le poisson, suivis par les plats traiteurs à base de viande ou de poisson (7%).
Voilà donc comment on arrive à 48% de promotions mettant en avant les produits d'origine animale, mais enfin là encore c'est un terme générique et il existe plusieurs qualités, alors les produits labellisés sont ils au moins plus mis en avant que les autres ?
Bien entendu la réponse est négative, l'enquête de la CLCV révèle que seulement 17% des promotions concernent des produits labellisés. Et encore si l'on enlève les labels les moins fiables, on tombe même à 10% des promotions seulement.
Les deux labels les plus mis en avant dans les opérations de communication des enseignes de la grande distribution sont le label AB (6,4% des promotions) suivi par le label IGP / AOP (4,2% des promotions) et le label MSC prend la troisième place du podium avec seulement 1,6% des promotions.
Rajoutons même si c'est notre analyse et non pas un raisonnement de la CLCV que les labels les plus contraignants sont aussi parmi les moins présents dans les promotions : le Label Rouge ne représente que 1% des offres, c'est 0,3% pour le label Max Havelaar et seulement 0,1% pour le label Fair for Life.
Bref, il nous semble qu'il n'est pas nécessaire de décrypter outre mesure cette enquête puisque ses résultats parlent d'eux même. Non seulement les promotions font la part belle aux produits ultra transformés, mais en plus elles privilégient les produits de piètre qualité et ciblent les plus jeunes.
Une autre association de consommateurs, à savoir l'UFC Que Choisir vient d'ailleurs aussi de sortir une enquête sur les confiseries en caisse qui pullulent de nouveau et ciblent elles aussi les enfants. Alors les beaux discours des patrons des enseignes de la grande distribution sur les plateaux télé, comme on dit : c'est du flan !
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