des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Vous en avez ras la casquette des nouveaux scores pour tout et n'importe quoi ? Vous n'êtes pas au bout de vos peines, voici venu le CyberScore que nous allons vous présenter. Ensuite nous ferons le tour de tous ces labels et logos, indices et scores afin d'essayer de comprendre leur réelle utilité pour les consommateurs.
Voici venu le CyberScore, qui devrait nous informer sur la sécurité et la fiabilité des sites internet. Une bonne idée car il n'est pas toujours facile, si l'on a pas les bons outils, d'arriver à définir un site fiable et un autre qui l'est moins voir pas du tout.
Le CyberScore ne sera pas comme le nouveau logo du Made in France une invention des industriels, car c'est une loi promulguée début mars 2022, elle entrera en vigueur au 1er octobre 2023. Espérons que les lobbys et cabinets de conseils n'iront pas trop fourrer leur nez dans les textes, sinon la déception risque d'être inévitable.
Alors justement que dit cette nouvelle loi ? Elle s'inscrit dans le code de la consommation et impose de nouvelles obligations aux géants du numérique, aux messageries instantanées et aux solutions de visioconférence. Ce sera une certification en cybersécurité pour les plateformes destinées au grand public.
Mais pas pour tous les sites puisque seuls les plus importants devraient être concernés, un arrêté devant venir fixer les critères d'admission des sites plus tard. Assez logique mais déjà une mauvaise nouvelle pour vous puisque la très grande majorité des sites seront exemptés, on voit que ce sont encore et toujours uniquement les GAFAM qui sont visés.
Bref les sites concernés devront afficher leur CyberScore à partir du mois d'octobre 2023, suite à un audit qui sera réalisé par un prestataire qualifié et répond aux exigences de l'ANSSI (Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information). C'est la bonne nouvelle, car apporte un aspect impartial et contraignant qui manque trop souvent.
Les détails des points à auditionner devront eux aussi être précisés dans un second temps, au cœur du dispositif se retrouveront la sécurité des données personnelles et leur localisation. Ce qui comprend donc aussi les prestataires externes, notamment pour les services de cloud.
Voilà pour ce que l'on en sait, habituellement on a une période de 3 à 5 ans avant la mise en place de ces scores, qui nous paraît bien longue alors qu'on en connaît déjà les paramètres. Ce qui nous étonne ici c'est que l'on a que les grandes lignes de ce futur score, mais qu'il doit entrer en vigueur dans à peine 18 mois.
N'y a t'il pas deux poids deux mesures selon que l'on veuille réglementer les entreprises françaises, ou les géants américains. Il est vrai que l'on a tellement attendu et palabré, qu'ils utilisent nos lois tellement mieux que nous pour défiscaliser et profiter de notre système au maximum, qu'il fallait agir.
Mais ils ne sont pas dans l'illégalité pour autant, et il serait naïf de croire que les grandes entreprises françaises se comportent mieux. Les tromperies et amandes pleuvent sur nos grosses sociétés aussi, mais on évite de trop le rapporter car il faut lutter contre les méchants américains qui veulent nous voler.
En attendant nous avons été bien contents qu'ils viennent nous secourir lors des deux premières guerres mondiales, et sommes encore bien content qu'ils assurent nos arrières alors que la troisième gronde au loin.
Si nos politiques n'avaient pas tellement voulu avantager les grands groupes français au détriment des consommateurs, les géants américains n'auraient pas pu s'engouffrer dans les brèches et profiter d'un système qui bénéficie toujours aux plus riches.
Alors comme beaucoup de consommateurs nous utilisons Google et Amazon, non pas parce que l'on n'aime pas la France bien au contraire, mais car ils sont plus avantageux et performants que leurs concurrents et que nous n'avons pas les moyens de nous offrir du haut de gamme Made in France.
Les scores s'empilent depuis quelques années et ce n'est que le début, après le Nutri-Score et le Ménag'score mais aussi le futur score environnemental de l'alimentation. Sans oublier l'étiquette énergie qui vient d'être revue, l'indice de réparabilité entré en vigueur l'an dernier pour les appareils électriques et déjà décrié qui sera accompagné en 2024 d'un indice de durabilité.
Mais il faut ajouter aussi les logos comme celui du Made in France que nous avons dézingué en fin d'année dernière, les nombreux labels que nous décryptons aussi pour vous régulièrement et sont rarement à la hauteur de nos attentes. Il y a tellement de labels...
Il n'en reste pas moins qu'avoir des labels est mieux que de ne pas en avoir du tout, idem pour les logos et plus les scores sont hauts mieux c'est également. Mais ils ne doivent surtout pas être votre seul indicateur au moment de choisir un produit plutôt qu'un autre, car tous ne se valent pas et ne sont pas aussi contraignants.
Apprendre à lire les étiquettes est primordial si vous souhaitez mieux consommer. Nous avons également écrit plusieurs articles à ce sujet : pour les étiquettes alimentaires, pour les chocolats ainsi que pour les étiquettes du vin ou les étiquettes des vêtements.
C'est un vaste sujet mais à force d'en rajouter toujours plus, souvent sans vraies contraintes même si ça part d'un bon sentiment et parfois sans aucun contrôle des autorités, le consommateur risque d'être de plus en plus perdu voir incapable de discerner les indices qualitatifs de la publicité.
Car bientôt vous aurez sur les emballages de l'alimentation des drapeaux bleu-blanc-rouge, des labels, un indice Nutri-Score plus un indice environnemental. Le tout accompagné du marketing intensif des marques, qui n'évoque que les rares qualités du produit bien entendu ajoutant ses propres logos et estampilles.
Hors il ne faudrait pas que toutes ces informations deviennent contre-productives, qu'il y en ai pour tout et n'importe quoi et qu'elles perdent leur valeur, elles sont déjà pour certaines toute relatives voir même plus trompeuses que de réels engagements.
C'est déjà notre dix-huitième article sur ces sujets et nous n'avons pas encore exploré l'ensemble de tous ces labels et logos, indices et scores. D'autres vont venir s'ajouter au fil des années, mais pour quelle utilité et quels résultats ?
Ce sont de bonnes idées, quand elles sont bien conçues et complètes, mais aussi contraignantes et contrôlées. Ce qui est de moins en moins le cas depuis que les lobbys et cabinets de conseils ont pris le pouvoir dans nos démocraties, qu'ils dictent les textes de nos lois aux politiques.
Sinon il faut en ajouter un second label, les associations de consommateurs révèlent des tricheries et leurs incohérences, donc nous ne sommes pas beaucoup plus avancés.
Dans le cas du CyberScore il est trop tôt pour le dire, on n'en connaît que les grandes lignes. Il faudra vérifier comment (et par qui) seront rédigés les arrêtés et décrets qui fixeront les règles et obligations, mais il ne concernera à priori qu'une poignée de sites donc restera très limité.
C'est dommage car ce qui nous aurait intéressé, c'est de savoir si les sites que l'on utilise au quotidien sont sécurisés comme il se doit, si ils n'abusent pas de nos données personnelles et de la monétisation sous toutes ses formes, et ce qu'elle que soit leur taille et leur origine.
Car il n'y a pas que les géants du net qui monétisent à tout va : les publicités ciblées s'insèrent partout, les comparateurs de prix n'affichent que les offres qui leurs rapportent de l'argent, beaucoup de sondages et concours ont pour seul but de siphonner vos données, etc... Sans parler des médias qui sont rachetés en masse par des milliardaires pour verrouiller l'information.
Cibler quelques géants est sans doute indispensable pour les raisons évoquées en fin de première partie d'article, mais ce n'est pas ça qui va changer nos vies car ils seront toujours plus performants que leurs concurrents, donc nous continuerons à les utiliser.