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Deux associations de défense des consommateurs et une ONG bien connue s'allient pour demander au gouvernement d'ajouter dans son Plan National Nutrition Santé (PNNS) 100 produits alimentaires de première nécessité à prix coûtant.
Quels sont ces produits, pourquoi cette demande revient régulièrement et quel est le constat de notre alimentation aujourd'hui ? Faisons le point sur cette demande légitime même si comme d'habitude, il est peu probable que le gouvernement y soit favorable.
Déroulé de l'article :
Cette demande d'aliments à prix coûtant revient régulièrement dans le débat public, certains groupes politiques s'en saisissent de temps en temps avant les élections, mais rien ne se passe ensuite. Il en est de même quand ce sont des associations ou ONG qui poussent la mesure et n'allons pas vous mentir, il est peu probable que le gouvernement lève le petit doigt cette fois non plus.
À moins que, puisque les associations à l'origine de cette nouvelle demande ont mis une pétition en ligne, cette dernière ne connaisse un succès retentissant similaire à celle contre la loi Duplomb. Une mobilisation sans précédent obligeant l'assemblée à se saisir de la question, enfin à envisager de le faire avant de la rejeter (le peuple a un pouvoir dingue dans ce pays).
Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs comme le consacre l'expression, voyons qui demande quoi dans cette histoire ? Trois associations se sont alliées pour avoir plus de poids et faire cette proposition : Foodwatch (spécialisée dans l'alimentation), Familles Rurales et le Secours Catholique.
Elles partent du constat que près d'une personne sur trois ne mange pas à sa faim dans notre pays, 29% des personnes interrogées déclarant sauter un repas régulièrement. Un chiffre qui résonne d'ailleurs avec celui de la précarité énergétique dont certains grands médias se sont saisis ces derniers jours : 36% des foyers indiquent avoir du mal à payer leurs factures de chauffage.
Cette demande enfin se fait dans le cadre du SNANC (Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat) qui d'après la présentation du ministère de la santé : « vise à améliorer l'état de santé de la population en agissant sur l'un de ses déterminants majeurs : la nutrition ». Il aurait néanmoins dû être publié il y a déjà deux ans, mais se fait encore attendre.
Ce plan étant toujours à l'étape de la consultation (depuis le mois d'avril) et n'étant toujours pas officialisé, de nombreux acteurs de la société civile se mobilisent pour tenter de le faire pencher dans le bon sens. Nous l'avions déjà évoqué cet été, puisque pas moins de 87 organisations avaient fait des propositions pour l'améliorer et avaient jugé les mesures largement insuffisantes.
L'important est de comprendre que nous ne parlons pas de quelques fainéants qui ne veulent pas travailler comme ils sont souvent caricaturés, mais d'un tiers de la population française. Soit environ 20.000.000 de français : des enfants, beaucoup d'étudiants, des familles monoparentales, etc...
Le constat est alarmant, alors nous en venons à la demande formulée par Foodwatch, Familles Rurales et le Secours Catholique qui demandent à ce que 100 produits alimentaires soient vendus à prix coûtant par les distributeurs. Chacun(e) se fera son propre avis, mais voyons desquels il s'agit.
La demande concerne donc une liste de 100 produits alimentaires de première nécessité, car selon les associations à la manœuvre et celles qui avaient écrit une lettre ouverte cet été : beaucoup trop de foyers n'ont pas les moyens de suivre les recommandations faites par le PNNS et la SNANC en matière de nutrition.
En effet, le mantra « mangez 5 fruits et légumes par jour » et autres injonctions similaires sont bienveillantes, mais sont elles au moins soutenables financièrement ? Justement Famille Rurales a publié son observatoire du prix des fruits et légumes cet été et calculé le coût pour suivre les recommandations.
Ils ont calculé que pour une famille de 2 adultes et 2 enfants, le coût représente entre 133€ (conventionnel) et 254€ (Bio) par mois. Juste pour les fruits et légumes entendons nous bien, mais on ne mange pas que ça dans une journée. Permettre d'accéder à une alimentation nécessaire à prix coûtant est donc une proposition qui s'entend, mais de quels produits parle t'on ?
Nous n'allons pas tous vous les lister mais pouvez consulter la liste des 100 aliments dans ce fichier PDF édité par l'association Foodwatch. On retrouve bien entendu les fameux fruits et légumes : 13 produits frais adaptables selon la saison et 15 produits conditionnés (conserves, surgelés), 8 légumineuses (lentilles, haricots, pois cassés, etc..) et 4 références de fruits à coques.
C'est la base d'une alimentation saine et donc, la plus importante à rendre accessible. La liste compte également pas moins de 17 produits céréaliers (farine, pâtes, riz, pain etc...) et 10 produits laitiers (lait, yaourts, fromages, etc...).
Viennent ensuite les produits qui permettent de cuisiner, notamment 5 références d'huiles végétales saines mais aussi quelques vinaigres, du sucre ou du miel. La liste est complétée avec quelques références de poissons, œufs et boissons (café, thé, etc...).
Ne les oublions pas, la liste concerne aussi les enfants en bas âge avec 8 produits pour bébés : lait en poudre, purées de légumes et compotes de fruits, etc... Nous ne l'avons pas précisé, mais la sélection prend soin d'ajouter quelques références en Bio pour chaque catégorie et ne concerne pas uniquement l'agriculture conventionnelle.
Pour se convaincre du bienfondé de cette demande, il suffit d'analyser les publicités des supermarchés comme ça a été fait par un collectif d'associations au printemps, car le résultat est une nouvelle fois sans appel : seulement 12% des promotions concernent des produits bons pour la santé, 60% incitent à acheter des aliments déconseillés et 28% d'aliments jugés ni bon, ni mauvais.
Comme le rappelaient les différentes organisations mobilisées pour faire bouger les lignes dès cet été, c'est aux pouvoirs publics d'imposer une stratégie efficace aux distributeurs et industriels. Car sinon rien ne changera et la seule responsabilisation des consommateurs ne suffira pas à inverser la tendance.