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Ils n'auront même pas attendu la fin du mois d'octobre pour vous faire croire aux bonnes affaires du Black Friday, qui se déroulera comme chaque année le dernier vendredi du mois de novembre. Mais ce qui nous a le plus étonnés cette année, c'est que ce ne sont pas des marques qui tentent de profiter de l'événement (en tous cas pas directement) mais des grands médias de la presse écrite.
En effet, plusieurs utilisent l'événement depuis quelques jours déjà pour essayer de vanter des promotions, soient qui n'ont rien d'extraordinaire, soit qui sont littéralement des arnaques. Alors voyons qui joue ce jeu malsain et pourquoi, décryptons les rouages de ces manipulations.
Déroulé de l'article :
C'est le vendredi 24 octobre que nous avons vu arriver les premières alertes, d'une longue série à venir, pour faire la promotion des offres « pré » Black Friday 2025. Sachant que l'opération commerciale tant attendue débutera officiellement le vendredi 28 novembre, autant dire qu'ils ne sont pas en retard !
Mais si d'habitude ce sont des marques ou un distributeur qui lancent la machine des arnaques inventant des super promotions qui n'en sont pas, comme évoqué dans notre article de l'an dernier, nous avons été surpris de voir que cette année ce sont surtout des médias qui s'en donnent à cœur joie.
Plusieurs médias de premier ordre puisque nous avons trouvé des articles de 20 Minutes, de Ouest France ou de Le Parisien qui usent de titres pour le moins tendancieux pour vous vendre tout et n'importe quoi : des promotions sur Amazon, des aspirateurs, des consoles de jeu, des smartphones, des VPN, etc...
Mention spéciale d'ailleurs à Le Parisien puisque nous avons trouvé pas moins de 4 articles sur le sujet en l'espace de quelques jours sans chercher spécifiquement, avec toujours le même argument fallacieux : pourquoi attendre le Black Friday puisqu'il y a déjà des promotions en cours ?
D'autant que la variété proposée par le journal est assez impressionnante : un déstockage chez Conforama, pourquoi attendre le Black Friday ? Des promos sur les produits Apple, pourquoi attendre le Black Friday ? NordVPN fait une promo (comme tout au long de l'année), pourquoi attendre le Black Friday ? Un aspirateur est en promo, pourquoi attendre le Black Friday ?
Enfin à ce compte là on peut le décliner à l'infini, il y a des périodes commerciales bidons régulièrement comme les French Days qui se sont terminés il n'y a pas si longtemps, et des promotions toute l'année sur des milliers de sites. C'est d'ailleurs une technique qui est souvent utilisée avant le démarrage des soldes.
Il semble que la déontologie du journalisme s'arrête là ou débute l'envie de faire rentrer un maximum d'argent dans les caisses pour beaucoup de médias. Les statuts du métier précisent pourtant que les professionnels du secteur ont le devoir de respecter la véracité des faits, de ne pas faire de communication publicitaire. Mais en vérité, ce ne sont pas des journalistes qui écrivent tous ces articles, alors qui ?
Nous connaissions déjà les contenus sponsorisés qui sont eux aussi à la limite de ce qui est légal et d'ailleurs certaines des grandes régies publicitaires (Outbrain, Taboola, etc...) qui gèrent ces espaces ont été sanctionnées ces dernières années pour avoir franchi la ligne rouge. Mais absolument aucun média n'a arrêté de les diffuser pour autant, car ça rapporte un max de bénéfices facilement.
Nous avons vu les médias reprendre la technique des réseaux sociaux pour vous "laisser le choix" entre « accepter l'utilisation de ses données personnelles (sans aucune limite) » ou « payer un abonnement » afin d'empêcher que quiconque puisse lire un article sans rapporter de l'argent à l'entreprise.
Mais ça ne semble toujours pas suffire, alors maintenant nous avons le droit aussi aux fausses bonnes affaires, qui prennent la forme d'un article d'actualités comme les autres. Mais qui ne l'est pas, car en général ce ne sont pas des journalistes du média en question qui les ont écrit. Ce sont des spécialistes du marketing mandatés par des distributeurs ou des marques pour acheter des espaces de visibilité qui gèrent tout ça.
Hors, c'est là ou c'est fourbe et trompeur, car ce sont des annonceurs qui achètent une publication au format « article » pour faire la promotion d'une enseigne, des produits d'une marque ou dans ce cas d'une offre promotionnelle. Il n'y a rien de plus simple, il suffit d'aller sur un site spécialisé et d'acheter un article.
Dans le cas de Le Parisien qui semble en abuser sans vergogne, mais n'avons pas trouvé le tarif de vente de ces faux articles de presse. Ce n'est pas donné si l'on compare avec d'autres médias de même type (2 à 3.000€), mais n'est rien par rapport à la diffusion d'un encart dans les journaux du groupe dont vous pouvez consulter les tarifs.
Mais ce ne sont pas les seuls et une pratique généralisée dans les médias français, car en cherchant un peu nous avons trouvé des dizaines d'offres : Top Santé et Doctissimo (3.600€ l'article), Les Numériques (3.600€), PhonAndroid (2.600€), Sciences et Vie (3.600€), Téléstar (2.500€), Marie France (2.500€), Auto Plus (3.100€) etc...
Vous en trouverez pour toutes les thématiques, alors autant une fausse promo ça vous fait perdre un peu d'argent, autant on peut se demander quel est l'impact de ces articles sur des sites spécialisés dans la santé ou les sciences ?
Vous avez sans doute remarqué que de nos jours, quand vous visitez un site internet vous avez bien souvent en page d'accueil un déroulé de leurs parutions dans la presse : BFM TV et/ou RMC (2.100€ l'article), Actu.fr (1.990€), Le Point (1.900€), La Tribune (1.500€), Challenges (1.400€), Cosmopolitan (1.599€), etc...
En réalité ces marques ou sites n'ont pas fait l'objet d'un reportage ou d'une rubrique dans ces médias, ils ont juste acheté pour 20 ou 30.000€ d'emplacements pour faire publier des articles à leur gloire et s'en servent ensuite dans le but de promouvoir et vendre leurs produits ou services comme si ils étaient validés par les grands médias.
Alors certains médias sont plus regardants que d'autres sur le contenu des publications et tout n'est pas autorisé pour autant, les plus sérieux ajoutent une mention pour indiquer que « la rédaction n'a pas participé à la rédaction » ou équivalent, mais qui s'en soucie et connaît tous ces rouages ?
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que nous avons reçu hier matin un mail d'un site spécialisé nous proposant un lot de trois liens sur les médias BFM/RMC à un tarif avantageux (visuel ci-dessous). Vous remarquerez comme la présentation, sans pour le coup évoquer le Black Friday, y est parfaitement adaptée : pack "shopping média", "idéal pour les e-commerçants et les marques souhaitant promouvoir une offre ou un produit".
Voilà qui illustre bien comment tout un système se tient main dans la main pour nous soutirer de l'argent. Moteurs de recherche, réseaux sociaux, médias, spécialistes du marketing, distributeurs, fabricants et marques, etc... Ils sont tous coupables, et ils s'en mettent tous plein les poches sur votre dos !
Mais si ce sont cette année les médias qui ont frappés les premiers, ce qui ne va pas améliorer leur image auprès des français (qui n'est déjà pas bien glorieuse), les marques et les distributeurs sont eux aussi en embuscade et affûtent leurs armes : le marketing et la manipulation avec leurs dark patterns.
En effet, nous avons déjà reçu des mails de deux marques pour nous prévenir de futures opérations Black Friday, qui commencent début novembre dans leurs boutiques internes. Il s'agit des marques Acer et Xiaomi mais là encore, la déferlante qui s'apprête à s'abattre sur les consommateurs sera de grande ampleur.
Un ouragan médiatique de publicités qui se draperont du sceau du Black Friday pour attirer le chaland à la recherche d'une bonne affaire. Car au final si ça marche aussi bien et permet d'enrichir tout un système véreux, c'est aussi à cause des consommateurs qui regardent le pourcentage de la réduction au lieu de regarder le prix qu'ils payent !
Sauf que ce pourcentage est facilement manipulable en modifiant le prix affiché avant la réduction, une technique courante et qui est documentée à chaque période de soldes ou Black Friday. Nous avions décortiqué une arnaque du Black Friday sur un AirFryer l'an dernier justement, comme il en existe tant.
Nous vous conseillons fortement de consulter cet article qui explique les mécanismes utilisés par les distributeurs, eux aussi prêts à vous assaillir de promotions dans les semaines à venir pour manipuler les prix de base, afin de vous faire miroiter des réductions hallucinantes. Sauf que quand c'est trop beau pour être vrai, c'est que ça ne l'est souvent pas !
Article dans lequel nous pointions déjà le rôle des sites qui relaient ces offres bidon, car outre les médias que nous avons évoqué et Le Parisien n'avait une fois de plus pas manqué de relayer la fausse promotion, les sites d'actualités tech ou de bons plans eux vous incitent à acheter tout et n'importe quoi dans le but d'installer des cookies sur votre navigateur.
Cookies qui permettent ensuite de recevoir une commission sur les achats que vous avez effectués sur le site de vente en ligne, pour les remercier de vous avoir arnaqué et de leur avoir permis de faire plus de ventes. Elle n'est pas belle la vie de l'internet à but purement lucratif dans lequel tout le monde s'en met plein les fouilles ?
Alors au final, pour ne pas être des jambons, il suffit de s'informer et de ne pas acheter en fonction des économies que l'on espère réaliser. Il suffit de prendre deux minutes pour vérifier et comparer, de s'intéresser au prix que vous payez plus qu'aux incitations et aux manipulations mentales de tout un système qui n'a qu'un seul et unique objectif : vous soutirer le plus d'argent possible.