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Conso : le e-commerce est il un désastre pour l'environnement ?

De nombreuses voix s'élèvent contre la surconsommation et l'impact écologique de la vente en ligne, qui serait désastreuse pour l'environnement. Mais est-ce une réalité ou des éléments de communication hasardeux ?

C'est ce que nous avons essayé de comprendre et de définir, nous vous faisons découvrir toute la chaîne de distribution et allons essayer de comparer la vente en ligne avec la vente traditionnelle dans des lieux physiques.

Cela dit elle aussi est attaquée puisque les grandes surfaces et zones commerciales sont dans le viseur comme le e-commerce par certains qui militent pour un tout centre-ville qui serait meilleur, mais dans lequel il faudra aller faire ses emplettes en transports en commun... Qu'en est il des consommateurs dans tout ça ?

 

La chaîne de distribution et ses impacts entre commerce et e-commerce :

- L'arrivée des produits sur notre territoire :

Déjà avant la vente on peut estimer qu'il n'y a pas de grandes différences, les marchandises arrivent du monde entier par containers via nos ports et la route à base de gros camions alors que le train est bien plus écolo mais là il n'y a pas grand monde pour s'opposer aux nuisances de ces derniers.

Ils arrivent chez des grossistes qui répartissent les marchandises entre les petits magasins pour le commerce de proximité ou des centrales d'achats qui répartissent entre les supermarchés. On peut se demander si il est plus éco-responsable de livrer des grandes surfaces ou de faire le tour de dizaines de petits commerçants de centre-ville pour répartir le stock de marchandises.

Sur ce point donc les géants de la vente en ligne semblent moins polluants puisque les containers arrivent directement aux entrepôts de distribution, il n'y a pas un grossiste ou une centrale d'achat au milieu qui décharge les containers, dispatche les produits et les renvoie par camions aux revendeurs.

Ensuite il faut stocker les produits puis les présenter aux consommateurs pour les vendre, la mise en rayon dans les magasins physiques contre la création de fiches produits pour la vente en ligne et d'un réseau de distribution, qui est un des points les plus décriés que nous verrons ensuite.

Quel est l'impact d'un petit magasin de quartier, d'un supermarché, d'une petite boutique de e-commerce et d'un géant de la vente en ligne ? Impossible à dire d'autant que pour comparer vente physique et vente en ligne il faudrait pouvoir faire une moyenne des deux côtés.

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crédit image : pixabay - ThomasWolter

- Les produits en eux même :

Pour ce qui est des produits on peut tout acheter sur internet, aussi bien des produits chinois que du Made in France et même des produits écoresponsables puisqu'il y a des boutiques en ligne spécialisées dans chaque secteur.

Au supermarché ce n'est pas beaucoup mieux et ce sont plus ou moins les mêmes produits, par exemple ce n'est pas un secret la quasi totalité de la high-tech ou des vêtements viennent d'Asie qu'ils soient vendus en ligne ou en magasin.

Dans les rayons on trouve aussi bien des produits fabriqués en France qu'ailleurs avec dans la majorité des supermarchés des produits Bio mais aussi un rayon de produits du monde, idem pour la vente en ligne avec des catégories qui permettent de trouver des produits spécifiques.

Si l'on veut trouver la même offre dans le commerce de proximité il faut plusieurs petits magasins spécialisés : un dans l'alimentation, un pour la quincaillerie, un pour la high-tech, un pour la mode, un pour les produits écoresponsables, etc...

Au final sur ce point ce sont les consommateurs qui font la différence en fonction de ce qu'ils achètent, la demande créée l'offre et les marchands proposent à la vente ce que les gens achètent. Pour être le plus complet possible il faudrait évoquer également les chaînes du froid.

En effet pour les produits frais et surgelés il faut les maintenir à température avec des chambres froides positives ou négatives géantes afin de les stocker, mais également des présentoirs réfrigérés pour équiper les rayonnages qui sont alimentés 24/24, 7/7 et 365/365.

Dans le e-commerce il faut les mêmes chambres froides et des camions réfrigérés pour les livraisons, eux ne refroidissent pas en continu mais uniquement le temps de faire leurs tournées, ils consomment par contre du carburant issus d'énergies fossiles.

Malheureusement et comme c'est le cas de beaucoup de points au final tout cela est complexe et donc particulièrement difficile à chiffrer et comparer, néanmoins la vente en ligne de produits frais n'est pas encore très développée.

Mais qu'est-ce qui est le moins impactant : acheter sur internet et se faire livrer, faire une recherche sur internet puis se déplacer en magasin ou carrément partir à l'aventure faire plusieurs magasins spécialisés pour voir sur place ?

 

- Leur transport jusqu'à chez vous :

Une fois les produits achetés il faut les faire aller du point de vente au lieu de consommation, chez nous donc. Les particuliers pour la plupart prennent leur voiture pour aller faire leurs courses, les colis eux arrivent chez vous par le biais d'un transporteur.

Certains transporteurs comme La Poste compensent le bilan carbone de leur activité de livraison, l'impact écologique n'est donc pas le même d'un transporteur à l'autre pour la vente en ligne, et d'un consommateur à l'autre selon son véhicule et la distance parcourue pour aller faire les courses.

Là encore on ne peut pas chiffrer tout ça précisément mais sommes nous beaucoup de consommateurs à compenser notre bilan carbone comme le font certains transporteurs ? Et du coup qui est le moins polluant : celui qui prend sa voiture ou celui qui se fait livrer ?

On peut se demander si une tournée de distribution bien organisée pour livrer les consommateurs depuis l'entrepôt du e-commerce est plus polluante que la multiplication de consommateurs qui se rendent individuellement en voiture au supermarché ou dans plusieurs commerces de proximité.

Clairement on peut par contre donner l'avantage à la vente physique sur le point du conditionnement puisque côté vente en ligne on a un suremballage créé par le colis qui sert au transport des produits et de l'autre des sacs cabas, que l'on voit souvent jetés aux poubelles d'ailleurs malheureusement.

D'autant plus qu'il faut prendre sa voiture pour apporter les cartons à la déchetterie afin qu'ils soient recyclés, ce qui n'est pas neutre et augmente le bilan carbone global de la vente en ligne. Tout comme les achats hors UE et les importations de produits.

La chaîne est donc très complexe avec énormément d'éléments à prendre en compte de la fabrication du produit à sa consommation avec de nombreux modes d'approvisionnement, de stockage et de transport qui rentrent dans la chaîne de distribution.

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crédit image : pixabay - AnnaliseArt

- L'impact de l'internet et de la communication :

Pour être complet il faut également prendre en compte l'impact du réseau internet, lui aussi décrié pour sa consommation en énergie et il est vrai qu'il a un impact puisque les Data Center sont gourmands en énergie et émettent beaucoup de chaleur.

Il faudrait alors pouvoir comparer l'impact énergétique d'un supermarché qui chauffe ou climatise son magasin et ses locaux avec celui d'un e-commerce qui fait tourner des serveurs et dispose d'un entrepôt de stockage, encore un point difficilement vérifiable.

D'autant que les grands groupes de vente physique utilisent internet pour leur communication, ils mettent en ligne leurs promotions qui sont également imprimées sur papier et distribuées en boîte aux lettres, voir proposent aussi de la vente sur internet.

La question du drive se pose également alors qu'il est plébiscité en France puisque nous sommes les champions d'Europe des courses en drive, on a un aspect internet avec la préparation de la commande et un aspect transport pour aller récupérer ses achats.

Dans ce domaine donc les moins impactant sont bel et bien les petits commerces de proximité, sauf que si il faut multiplier les trajets pour s'y rendre et trouver ce que l'on cherche ce n'est pas forcément beaucoup mieux au final.

Certes c'est faisable assez facilement dans les grandes villes puisque la densité de magasins propose un maillage assez complet, mais à la campagne si il faut prendre la voiture et faire le centre-bourg de deux ou trois agglomérations voisines pour tout trouver la question se pose encore.

 

- L'impact économique et social :

Le dernier aspect est celui de l'impact économique et social avec notamment l'épineuse question de l'emploi et des impôts, deux points sur lesquels les leaders sont souvent attaqués. Il est vrai que les géants américains ou d'autres nationalités font tout ce qu'ils peuvent pour payer le moins d'impôts possible en France.

Mais les grands groupes français défiscalisent, délocalisent et menacent de plans de restructuration quand ils n'obtiennent pas gain de cause, au final seuls les petits commerçants n'ont aucun moyen d'y échapper et paient l'ensemble des charges sociales et patronales.

On passe donc notre temps à essayer de taxer ce qui marche pour subventionner ce qui ne marche pas, on veut redynamiser les centre-ville tout en éliminant les voitures, autant d'initiatives vouées à l'échec car elles vont à contre-sens de ce que plébiscitent les consommateurs.

Pour ce qui est de l'économie nous ne sommes pas spécialistes de ces enjeux donc nous ne sommes pas compétents pour comparer les différents impacts des différentes formes de commerce, et il en est de même pour l'impact social.

En effet il semble bien compliqué de définir combien d'emplois sont réellement détruits par les nouvelles formes de consommation pour combien ont été créés, si il est plus intéressant de travailler dans de petits structures ou des grandes.

C'est pourtant un des points mis en avant par les détracteurs du e-commerce, on nous refait le coup des grandes surfaces qui ont détruit les centre-ville et la vente en ligne les achève, mais personne ne se demande pourquoi les consommateurs choisissent de changer de mode de consommation.

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crédit image : pixabay - Tusimu

Avis et conclusion :

Comme nous venons de le voir ce n'est pas si simple d'affirmer que la vente en ligne est une catastrophe pour l'environnement par rapport au commerce traditionnel, il est juste impossible de tout chiffrer pour pouvoir vraiment comparer.

Ceux qui utilisent de tels arguments pour abonder dans le sens de leurs idées le font sans savoir de quoi ils parlent, nous avons donc bien pris soin de ne citer aucun chiffre puisqu'ils n'existent pas ou sont très partiels et partisans.

Certains mettent en avant l'emploi pour décrier la vente en ligne mais le sujet est tout aussi épineux car il n'est pas simple de réellement savoir combien d'emplois disparaissent d'un côté pour combien sont créés de l'autre, et de quelle qualité ils sont.

En tous cas à part quelques associations et activistes qui s'en donnent à cœur joie nous n'avons jamais entendu des entités sérieuses se risquer sur ce terrain, c'est exactement le même débat que lors de l'apparition des grandes surfaces.

C'est le progrès pour certains et la destruction pour d'autres mais au final ce sont les consommateurs qui décident où et comment ils achètent, ce ne sont ni les bien pensants ni les politiques et encore moins les activistes.

Bien malin serait celui qui pourrait savoir qui du magasin ou du e-commerce consomme le plus d'énergie fossile ou rejette de CO² dans l'atmosphère sur l'ensemble de la chaîne tant elle est complexe, pour pouvoir l'affirmer il faudrait faire une étude très complète à grande échelle.

Selon les études il semble que 80% des achats de consommation courante se font dans les zones commerciales et les consommateurs ont fuis les centre-ville, la vente en ligne progresse fortement depuis plusieurs années.

Donc on essaie de freiner, d'interdire et de sommer le consommateur de prendre le bus ou le tram pour aller faire ses courses en centre-ville plutôt qu'en périphérie. Mais qu'en est il des autres qui n'habitent pas dans de grandes agglomérations ?

On veut redonner vie aux centre-bourgs et aux commerces de proximité sans leur donner les moyens de réussir, ils n'ont pas eux la possibilité comme les grands groupes d'alléger leurs charges par la défiscalisation ou de délocaliser leur production.

On décrie l'internet car il consomme beaucoup d'énergie mais on exhorte les petits producteurs et commerçants à s'y mettre, tout est contradictoire dans cette histoire et rien n'est prouvé par des chiffres irréfutables.

Peut-être serait il donc bien de commencer par chiffrer tout ça pour avoir un vision globale et pouvoir comparer les différents modes de consommation, de prendre en compte ce que veulent les consommateurs pour imaginer le futur plutôt que d'user de démagogie pour imposer sa vision du monde de demain.

En effet rien ne permet d'affirmer que la vente en ligne est plus polluante que le commerce physique, rien ne permet de dire que plus d'emplois sont détruits que créés. Il est indiscutable que le commerce de proximité est perdant et que les compétences nécessaires en matière d'emploi ont changées.

Mais si la volonté des consommateurs est d'aller vers une consommation regroupée dans des lieux dédiés ou en ligne est il pertinent de vouloir lui imposer le retour aux commerces de proximité contre sa volonté, d'interdire plutôt que d'inventer ?

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crédit image : pixabay - geralt

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