Conso : comment éviter les sites internet douteux, nos conseils et astuces

Nous revenons cette semaine sur un sujet que nous avons déjà évoqué dans plusieurs articles, pour aller un peu plus loin avec les éléments à vérifier quand on doute de la sincérité d'un site internet.

En effet, ce ne sont pas les sites frauduleux qui manquent sur la toile et ils sont de plus en plus ressemblants aux vrais sites : qu'ils soient gouvernementaux, d'entreprises, informationnels ou autres.

Alors comment éviter les sites douteux, c'est ce que nous allons vous expliquer dans cet article.

Déroulé de l'article :

• les mentions légales obligatoires
• exemples de sites douteux
• les autres informations à vérifier
• comparatifs et test de produits
• produit validé par une association
• nos conseils et conclusion

Introduction et types de sites douteux

Alors il faut déjà dissocier deux types de sites douteux, ceux qui ressemblent aux sites administratifs, d'une banque ou toute autre entreprise de ce type. Ce sont des sites frauduleux auxquels vous accédez généralement après avoir reçu un mail ou un SMS (phishing).

Mais ce ne sont à notre avis pas les plus dangereux puisque cette technique est déjà bien connue et les conseils largement diffusés.

En cas de doute ne cliquez pas sur les liens du mail ou SMS et rendez vous sur le site comme vous en avez l'habitude (onglet favoris, moteur de recherche) pour vérifier si vous retrouvez le message sur votre compte.

Mais certains sites tout aussi factices se retrouvent dans les premiers résultats de recherche de nos navigateurs, c'est surtout de ceux là dont il faut se méfier.

Car il est courant si l'on a pas les bonnes armes de se faire abuser par un site qui se fait passer pour une référence dans un domaine, alors que c'est juste une vitrine qui a pour unique but de gagner de l'argent.

Enfin, ce sont les personnes qui ont mis en place le site qui en gagnent, pas vous bien entendu.

Nous vous expliquons tout ce qu'il faut savoir dans cet article, à commencer par les réflexes à avoir et les vérifications à faire en cas de doute (et même si on en a pas spécialement).

Les mentions légales obligatoires d'un site internet

Le plus simple à vérifier ce sont les mentions légales, puisque la loi française impose certaines obligations afin que les internautes puissent prendre connaissance d'éléments importants, permettant d'identifier qui se cache derrière un site internet.

Que ce dernier soit tenu par un particulier ou une entreprise, les mentions ne sont pas les mêmes mais tout site internet se doit de respecter ces obligations.

Y compris les blogs, les comparateurs de prix, les sites de tests et d'avis, de bons plans, les influenceurs, etc...

Et nous n'évoquons pas ces types de sites internet par hasard, car ce sont les plus dangereux pour les consommateurs à notre avis.

Nous verrons pourquoi en seconde partie d'article, mais revenons en aux mentions légales obligatoires.

Quand vous cliquez sur l'onglet « mentions légales » d'un site internet vous devez pouvoir identifier qui l'administre, le nom et le prénom pour un particulier ou la raison sociale pour une entreprise, ainsi que l'adresse soit du domicile soit du siège social.

Pour le reste tout dépend du statut, pour un particulier vous devez avoir à disposition : l'adresse postale complète du domicile, l'adresse mail et/ou le numéro de téléphone de la personne qui édite le site internet pour pouvoir la contacter.

Pour une entreprise cela dépend de son activité, mais vous devez avoir au moins leur numéro d'immatriculation au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) ou RM (Registre des Métiers) afin de pouvoir vérifier si la société existe vraiment, et quel est son domaine d'activité déclaré.

Par exemple, si vous nous cherchez sur Google vous allez trouver facilement sur les sites spécialisés (infogreffe, Société.com, etc...) les informations pour vérifier qu'elles correspondent bien à notre activité et qu'elle est officiellement enregistrée.

Vous trouverez la forme juridique et le numéro de SIRET, qui prouvent que nous sommes bien enregistrés auprès des autorités (et donc soumis au droit français).

Mais aussi le code NAF qui nous a été attribué, vous pourrez vérifier que nous sommes bien classés dans la catégorie "5813Z" qui correspond à l'édition de journaux.

Pour le reste des mentions légales, c'est assez complexe et dépend de l'activité de l'entité ou de l'entreprise.

Vous trouverez ci-dessous un tableau récapitulatif et le lien vers la page d'information sur le site du Ministère de l'Économie pour plus d'informations.

Source : Ministère de l'Économie

• Prenons un exemple de site internet douteux

Sur la toile il faut être vigilant, car il est très facile de se faire avoir par un site qui semble à première vue être une référence dans son domaine, mais aussi de grands sites d'actualités malheureusement.

Notamment dans le domaine des achats en ligne, en effet si vous cherchez un produit en particulier vous allez avoir la plupart du temps dans les premiers résultats de recherche des pseudos sites spécialisés, dont il faut tout particulièrement se méfier.

Alors que ce ne sont souvent juste des vitrines pour vous envoyer acheter sur Amazon, ou un autre gros site de vente en ligne.

Nous prenons l'exemple du e-commerce car c'est celui que nous connaissons le mieux, mais les conseils que nous vous donnons sont valables pour l'ensemble des sites internet.

Par exemple, vous souhaitez acheter un appareil de petit électroménager.

Disons un multi cuiseur qui est un bon exemple, puisque pas assez cher pour que vous fassiez un gros comparatif vous même, mais suffisamment quand même pour que ce soit rentable de monter un site internet bidon.

Dans les résultats de recherche de votre navigateur vous avez les sites marchands (Amazon, Boulanger, Cdiscount, etc...), mais aussi bien souvent des sites qui se disent spécialisés dans ce domaine (mais qui ne le sont pas vraiment).

Ils se présentent comme des comparateurs et leur nom de domaine va par exemple être du genre « www.comparatif-multicuiseur.org » ou « www.test-avis-autocuiseur.fr » (noms de sites qui n'existent pas, imaginés pour l'exemple).

Leur nom de domaine ultra spécialisé leur permet souvent d'être en première page de résultats sur les moteurs de recherche, pour un peu qu'ils soient bien conçus et optimisés pour le référencement.

Ou alors, ils payent pour être dans les résultats sponsorisés en haut de recherche Google. Mais si ils semblent à première vue être de bons conseils, ce n'est pas souvent le cas.

Car si l'on cherche un peu plus loin, on se rend vite compte que le seul but de ces sites n'est pas de vous conseiller, mais de vous faire acheter sur Amazon ou chez un autre marchand pour toucher une commission sur vos achats.

• Pourquoi ne pas diffuser ces comparatifs sur de grands médias ?

Pire encore, désormais ces comparatifs peu scrupuleux sont mis en ligne aussi sur les sites de grands médias mainstream : BFM TV, 20 Minutes, Femme Actuelle, etc...

Comme nous l'indiquions dans un précédent article, quasiment tout le monde peut acheter un article sponsorisé sur ces sites. Il suffit de payer quelques milliers d'euros pour s'offrir une grande visibilité, et recommander des produits à acheter.

Vous les reconnaissez car en général en haut d'article vous avez un petit encart qui indique que "la rédaction de 20 Minutes (ou autre site), n'a pas participé à la rédaction de l'article".

Des contenus trompeurs, mais qui rapportent gros à ces médias à but purement lucratif !

Comme les annonces sous forme d'articles à lire en bas de page, mais c'est une autre histoire et nous l'avons déjà aussi abordée dans de précédents articles. Comme quoi, c'est utile de nous lire régulièrement pour se tenir informé(e)s de toutes ces pratiques.

• à lire aussi : quand les sites et médias d'actualité dérapent

Les autres informations importantes à chercher et vérifier

Si la première chose à regarder sont les mentions légales, pour voir si vous pouvez identifier qui se cache derrière le site internet, il faut aussi s'assurer qu'il soit possible de les contacter et de les trouver. Pour se faire, l'adresse est obligatoire.

Il suffit donc de copier l'adresse postale et de la chercher sur Google, puis de jeter un coup d'oeil sur la visualisation à 360° du géant américain, pour voir si vous avez bien une entreprise du même nom à l'adresse indiquée.

Si ce n'est pas le cas, méfiance. Mais ça peut aussi être des bureaux ou une habitation, car désormais nous sommes des milliers de petits entrepreneurs qui travaillent à domicile, tout dépend du secteur d'activité.

En cas de doute, vous pouvez aussi tout simplement envoyer un mail et voir si on vous répond. Si ce n'est pas le cas, on peut douter du sérieux de la personne ou de l'entité qui gère le site.

Si vous ne pouvez pas trouver ces informations : qui gère le site, quelle est leur adresse et comment les contacter ? Vous pouvez immédiatement quitter le site internet.

Car il ne respecte déjà pas les obligations fondamentales et ne souhaite pas que vous puissiez les contacter !

Attention de ne pas confondre l'hébergeur du site, et la personne ou l'entité qui le gère. Par exemple notre site est hébergé par Overblog, mais ils ne sont pas responsables de son contenu.

• voir les mentions légales de notre site pour comparer

• Comparatifs et tests, attention à leur véracité

Il y a d'autres aspects qui ne trompent pas sur les sites peu recommandables, en général ils ne vous renvoient que vers Amazon quelque soit le produit recommandé.

Leurs tests et comparatifs se contentent d'énumérer la liste des caractéristiques et se basent uniquement sur ces dernières, pour définir selon eux quel est la meilleure friteuse ou le meilleur purificateur d'air.

Il n'y a que des photos officielles, celles disponibles sur le site de vente en ligne et sur internet (souvent sur fond blanc).

Pour tester ou comparer des produits, il faut les avoir eu en main et les avoir vraiment essayés, sinon ça n'a aucune valeur.

Si vous voyez des tests ou des comparatifs sans aucune photo ou vidéo du produit en utilisation, mais uniquement celles fournies par le fabricant il est obsolète et possiblement frauduleux.

En général il y a sur ces sites peu scrupuleux de nombreux tableaux qui vous renvoient directement sur Amazon sous forme de « comparatif », « meilleures ventes » ou « promos du moment ».

Quand vous n'avez pas le choix entre plusieurs marchands et que la sélection se limite aux produits vendus sur Amazon, c'est que le seul but du site est de vous envoyer vers le site marchand afin de déposer un cookie sur votre ordinateur et ainsi récupérer une commission sur vos futurs achats.

• Les produits recommandés par une association de consommateurs

Autre moyen utilisé par certains sites, plutôt d'actualités ou de bons plans, c'est d'affirmer que le produit qu'ils veulent vous faire acheter est adoubé par une association de consommateurs.

Le titre est bien accrocheur, par exemple : "La meilleure crème anti rides selon 60 Millions de Consommateurs" ou encore "Le phare à paupière le mieux noté par l'UFC Que Choisir".

Nous voyons ce type d'articles très régulièrement dans Google Actualités, mais là aussi attention car ils ne disent pas toujours toute la vérité et leur but est plus de vous faire acheter que de vous informer.

Car les associations de consommateurs souvent ne font pas de classements, elles analysent les références de cosmétiques (ou d'autres produits) en fonction de certains critères.

Mais rarement sur l'ensemble des éléments qui rentrent en compte dans la décision d'achat des consommateurs, et quand elles le font l'accès est soumis à un abonnement.

Par exemple, l'UFC Que Choisir édite sur son site un comparatif des substances toxiques dans les cosmétiques sur lequel vont s'appuyer ces sites, pour affirmer que l'association de consommateurs recommande le produit.

Pour autant, ce comparateur ne prend en compte que la composition du produit, mais pas son prix de vente (et donc son rapport qualité/prix).

Ni non plus le lieu de fabrication, son conditionnement (flacon plastique ou matériaux durables), son efficacité, ou encore si les matières premières sont Made in France ou importées d'Asie.

Les sites qui se contentent de mettre en avant uniquement un seul aspect d'un produit et en font des caisses pour affirmer que c'est le meilleur en s'appuyant sur une entité de confiance, mais oublient d'aborder les autres aspects qui ont de l'importance, ne sont généralement pas très honnêtes.

Vous verrez d'ailleurs sur la capture d'écran ci-dessous, que tous les sites revendiquent que c'est 60 Millions de Consommateurs qui indique que c'est la meilleure crème anti-rides, mais que chaque site met en avant un produit différent (cherchez l'erreur).

• à lire aussi : cosmétiques industrielles, n'y a t'il pas de vraies alternatives ?

Nos conseils pour vérifier la fiabilité d'un site internet

Voila pour les différentes techniques utilisées par les sites douteux et les éléments à regarder de plus près avant d'accorder sa confiance à un site qui a l'air de faire référence dans un domaine.

Récapitulons pour que ça rentre bien dans vos esprits, car ce ne sont que quelques bonnes habitudes à prendre finalement.

Liste des points à vérifier pour définir si vous pouvez avoir confiance :

• vérifiez les mentions légales (identification, adresse et contact)

• Y a t'il plusieurs e-commerces répertoriés ou est-ce que le site vous renvoie toujours sur Amazon ? Ou un autre site, mais en général c'est Amazon puisque le leader et le plus simple à mettre en place

• Y'a t'il de nombreux tableaux et classements sur toutes les pages, qui vous envoient acheter sur Amazon à chaque fois que vous cliquez dessus ?

• Y'a t'il de vrais tests et avis avec des photos ou vidéos des produits en utilisation, autres que celles fournies par le fabricant et les sites marchands ?

• Le site aborde t'il tous les aspects du produit qu'il recommande ? Ou se contente t'il d'affirmer que c'est le meilleur pour une raison ou une autre ? 

Nous avons vu lors de nos recherches quelques exemples qui ne trompent pas, par exemple dans les mentions légales d'un site une entreprise dont le siège social est indiqué en France mais qui est immatriculée en Allemagne (il faut choisir).

Des sites qui se contentent d'indiquer les données de l'hébergeur du site, avec leurs données de contact pour faire croire que c'est un site sérieux. Mais en fait vous ne savez pas qui édite le site et n'avez aucun moyen de les contacter.

Des tests et des comparatifs très bien écrits, mais obsolètes puisqu'ils se contentent de lister les caractéristiques du produit avec quelques visuels du fabricant. Sans jamais aucune photo ou vidéo prouvant qu'ils ont bien effectivement testé les produits qu'ils vous recommandent.

Nous avons surtout pris l'angle du e-commerce car c'est un domaine que nous maîtrisons bien, et parmi les plus lucratifs pour les sites peu scrupuleux et cupides.

Ces conseils sont valables pour tous les sites internet quels qu'ils soient, et comme nous disons tout le temps votre meilleure arme sur internet est l'observation.

La précipitation n'est pas votre amie, donc prenez le temps de comparer et de vous renseigner avant de vous décider, c'est la clé d'un achat réussi !

Vous trouverez d'autres articles pour comprendre les techniques frauduleuses et arnaques ci-dessous, car il est impossible de tout expliquer en un seul document.

Nous pourrions aussi évoquer le "greenwashing" (faire croire qu'un produit ou un service n'a pas d'impact sur l'environnement), ou le "frenchwashing" (faire croire qu'un produit est Made in France).

Les techniques du e-commerce pour vous pousser à acheter en urgence, le fonctionnement des sites de comparateurs de prix à but lucratif, etc... Ce ne sont pas les astuces qui manquent pour vous faire cracher au bassinet.

NDLR : article écrit en 2019, mis à jour en 2023

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