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Conso : dépenses contraintes, quelle sera l'inflation réelle en 2025 ?

Comme chaque début d'année désormais, nous faisons le point sur l'inflation réelle avec les principales hausses annoncées sur les dépenses contraintes. Mais également les quelques bonnes nouvelles, puisqu'il y en a aussi et c'est devenu bien rare (mais risque de ne pas durer longtemps malheureusement).

À quoi doit on s'attendre pour 2025, notre pouvoir d'achat sera t'il impacté ou préservé ? Essayons de répondre à ces questions en passant en revue les hausses et baisses de prix déjà annoncées, nous essaierons de voir un peu plus loin aussi pour nous projeter dans les années à venir.

Déroulé de l'article :

 

Prix de l'électricité : une bonne nouvelle en trompe l'œil !

Débutons avec un des principaux postes de dépenses, les énergies avec une bonne nouvelle éphémère, la baisse de prix sur le tarif réglementé de l'électricité qui entrera en vigueur à partir du mois de février 2025.

Une excellente nouvelle, mais rappelons le tout de même et l'avions expliqué dans un article de l'été dernier, en 2024 le tarif avait augmenté à deux reprises : une augmentation de 9,8% en février 2024 avait été suivie d'une seconde de 1% au mois de juillet. Le prix de l'électricité a quasiment doublé entre 2019 et 2024 !

Alors certes une réduction est enfin bienvenue, la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) annonce une baisse de 15% du prix de l'électricité sur le tarif réglementé en février 2024 dans un article de franceinfo.

Une bonne nouvelle puisque le précédent gouvernement évoquait plutôt une baisse de 9% à 10%, en profitant pour augmenter les taxes. Il faudra donc attendre ce que décidera le gouvernement lors du prochain plan de financement, dans tous les cas on restera donc bien loin des tarifs d'il y a 5 ans quoi qu'il arrive.

Précisons aussi que la baisse ne concerne que le TRVE (tarif réglementé), les clients d'offres à prix fixe eux n'en bénéficieront pas. Hors c'est là que nous devons apporter plus de précisions, car il est justement question de supprimer le tarif réglementé comme ça a été fait pout le gaz.

En effet, la totalité des associations de consommateurs alertent et implorent le gouvernement de ne pas mettre un terme au tarif réglementé (TRVE) qui est dans les tuyaux. De fait le supprimer comme l'explique par exemple l'UFC Que Choisir, exposera tous les consommateurs à la volatilité des prix de marché.

La CLCV de son côté fustige aussi le mépris de l'Autorité de la Concurrence qui plaide pour la fin du TRVE et a clairement décidé de se ranger du côté des fournisseurs alternatifs, allant même jusqu'à expliquer que les consommateurs étant au tarif réglementé (60% des foyers selon le dernier rapport de la CRE) sont victimes de « biais comportementaux ».

Vous pensez que le prix de l'électricité va baisser durablement ? Absolument pas, le prix va certes baisser un peu, puis remonter dans les années suivantes (même si de nouvelles catas ne nous tombent pas dessus).

Car un article de TF1 nous rapporte que la Cour des Comptes alerte sur un risque de flambée du prix de l'électricité d'ici 2030, en cause l'augmentation des coûts de stockage et distribution (TURPE) qui devrait sur cette période augmenter de 21%.

Reste donc un choix à faire pour les producteurs, mais surtout le gouvernement qui devra arbitrer si cette hausse sera supportée uniquement par les consommateurs, ou si éventuellement on peut reverser un peu moins de dividendes aux actionnaires pour en absorber une partie. Devinez vers quelle option vont pencher nos gouvernants ?

évolution du prix de l'électricité en France ©CRE

évolution du prix de l'électricité en France ©CRE

Prix du gaz, des carburants et de l'eau potable :

Passons aux autres énergies, qui nécessitent un peu moins d'explications que les tarifs de l'électricité (heureusement). Pour ce qui est du gaz, le prix repère a augmenté de 4,38% en janvier 2025 par rapport au mois de décembre 2024.

Mais là encore si on regarde un peu plus loin, pas de beaucoup juste de 5 ans on s'aperçoit que le prix du gaz (tarif réglementé puis prix repère) a suivi le même chemin. Il était en janvier 2020 pour le chauffage de 0,0550€ le kWh et est passé en janvier 2025 à 0,11845€, comme pour l'électricité le prix du gaz a doublé en l'espace de 5 ans !

Même constat pour les utilisateurs « cuissons et eau chaude » le tarif réglementé était en janvier 2020 établi à 0,0787 le kWh et le nouveau prix repère pour le mois de janvier 2025 est de 0,14135 (il a donc un peu moins que doublé).

Pour les carburants, nous l'avons déjà décrypté dans notre revue de presse du mois de novembre dernier, leur prix a baissé depuis le plus fort de la crise, mais ils restent plus hauts qu'ils ne devraient l'être vu le prix du brut.

En effet, le prix du baril est revenu au même prix qu'en 2014 mais pourtant à la pompe les carburants restent 20 centimes plus cher que ce qu'ils n'étaient avant 2022, ce qui représente tout de même 10€ de plus pour un plein de 50 litres !

Les coupables ont été désignés, deux acteurs en profitent pour s'en mettre plein les poches sur le dos des consommateurs : l'état français qui en catimini a augmenté ses taxes d'un côté, et les distributeurs qui ont doublé leur marge de l'autre pour compenser les gestes consentis au plus fort de la crise.

Ils se sont déjà largement remboursés mais continuent donc à se gaver sur le dos des automobilistes, pensez y la prochaine fois que vous les verrez faire de beaux discours sur les plateaux télé assurant qu'ils protègent votre pouvoir d'achat (la bonne blague).

Enfin pour ce qui est l'eau potable, là non plus les nouvelles ne sont pas bonnes avec des augmentations prévues dans la majorité des agglomérations mais elle ne sera pas la même pour tout le monde alors il nous est difficile de bien vous informer.

Si l'on regarde le prix moyen du mètre cube il était de 4,19€ au premier janvier 2020, il est en moyenne de 4,30€ en janvier 2025. Une augmentation contenue donc, mais avec de grosses disparités en fonction des régions.

Néanmoins là encore les nouvelles pour les années à venir ne sont pas bonnes, un article de 20 Minutes nous informe que selon France Eau Publique qui représente les régies publiques de l'eau, le prix de l'eau potable risque d'augmenter de 50% d'ici à 2030. N'en jetez plus, la coupe est pleine !

évolution de la composition du prix des carburants ©UFC Que Choisir

évolution de la composition du prix des carburants ©UFC Que Choisir

Assurances, banques et mutuelles santé : la flambée continue !

Vous n'en avez pas encore eu assez ? Alors on continue avec nos amis banquiers et assureurs, qui ne sont pas en reste et veulent aussi s'adjuger une part du gâteau (sauf que le gâteau, c'est nous).

Les frais bancaires vont cette année flamber avec une augmentation moyenne de 5% selon Franceinfo. Les frais de tenue de compte subiront la plus grosse augmentation avec +8%, pour atteindre un coût moyen annuel de 135€ à usage constant.

Les assurances elles aussi vont continuer d'augmenter chaque année, dérèglement climatique oblige (même si certains font le choix de ne pas y croire), mais vous le saviez déjà si vous nous lisez assidûment.

Dans le détail nous avons une augmentation de 5% sur les assurances auto (d'autres sources évoquent même de 6% à 9%) et la facture s'alourdit de 10% à 12% pour les assurances habitations pour ne citer que les deux principales.

Du côté des mutuelles santé attendez vous à une augmentation de 5,3% pour les particuliers et de 7,3% pour les salariés. Comme les autres, toutes ces dépenses contraintes vont continuer d'augmenter au même rythme au moins jusqu'en 2030 (et puis pourquoi s'arrêter en si bon chemin après tout).

Ce qui est intéressant à étudier, ce sont les causes avancées pour justifier ces augmentations : le vieillissement de la population déjà, c'est un fait. Mais aussi une augmentation des maladies chroniques, pas étonnant vu les doses de pesticides, plastiques et autres PFAS que l'industrie nous fait ingérer.

Mais aussi une hausse du coût des traitements innovants, ce qui nous fait penser à Sanofi qui a revendu sa marque Doliprane à un fond d'investissement américain, pour se concentrer justement sur les médicaments qui rapportent un max de fric (car oui, c'est bien ça la finalité).

Ce n'est pas tout, il faut aussi ajouter l'augmentation des consultations qui vont passer de 26,50€ à 30€ en 2025 et bien entendu aussi les économies décidées par le(s) gouvernement(s) qui baissent les tickets modérateurs petit à petit et donc le pourcentage remboursé par l'assurance maladie.

Sans oublier les franchises médicales dont le coût a doublé l'an dernier pour s'établir à 1€ par boite de médicaments et chaque consultation médicale (c'était 0.50€ avant) et à 4€ pour les transports sanitaires (soit 8€ pour un aller-retour), ou bien encore les dépassements d'honoraires qui sont devenus la norme dans certains secteurs. 

évolution des coûts et des cotisations de santé ©Sénat

évolution des coûts et des cotisations de santé ©Sénat

Retraites, taux d'épargnes et aides publiques :

La bonne nouvelle c'est que grâce à la censure du gouvernement Barnier, le pouvoir d'achat des retraités sera préservé (en tous cas pour un temps) avec une revalorisation de 2,2% pour tous nos aînés.

Rappelons que le projet de loi prévoyait de faire de grosses économies sur les retraités avec une augmentation de seulement 0,8% en janvier, puis une augmentation de 0,8% en juillet uniquement pour les petites retraites.

Pour les épargnants par contre les nouvelles ne sont pas bonnes puisque le taux des livrets sera revu à la baisse : le PEL passe de 2,25% à 1,75%, un article de Service Public annonce que le Livret A passera de 3% à 2,4% et le LEP accessible uniquement aux plus petits budgets devrait passer de 4% à 3.5%.

Sans oublier toute une série d'aides qui passent à la trappe : le bonus pour l'achat d'un vélo électrique est supprimé, tout comme la prime à la conversion qui a été effacée. Les dispositifs d'aide à la l'achat ou à la transformation de véhicules (bonus écologique et rétrofit) sont revus à la baisse également, tout comme les aides financières du dispositif CEE (certificats d'économies d'énergies).

les taux d'épargne revus à la baisse pour 2025 ©pixabay

les taux d'épargne revus à la baisse pour 2025 ©pixabay

Nous avons une question : à qui profite le crime ?

Si l'on reprend tous les chiffres nous avons donc une baisse de prix sur l'électricité et un tarif du carburant stable pour le moment, mais tous les autres postes de dépense eux vont augmenter de 4.4% à plus de 10%.

Si l'on regarde sur 5 ans, le prix de l'électricité et le prix du gaz ont tout simplement doublés, pour les autres dépenses nous n'avons pas calculé mais elles ont toutes fortement augmentés aussi. Les prévisions pour les prochaines années annoncent une augmentation soutenue et continue de l'ensemble des dépenses contraintes.

Tous ces chiffres illustrent bien ce que nous essayons d'imager depuis quelques années, l'inflation à moins de 2% est une fable que l'on nous compte pour éviter un retour de mouvements sociaux type « gilets jaunes ».

Il n'y a pas grand chose à y faire malheureusement si ce n'est d'essayer de s'adapter en réduisant ses usages, de s'équiper avec des récupérateurs d'eau et des panneaux solaires (si on a les moyens). Autrement dit, essayer d'être le plus autonome possible pour moins subir la boucle infernale du capitalisme néolibéral.

Car oui nous perdons bel et bien du pouvoir d'achat, du moins une majorité d'entre nous mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Selon l'Observatoire des Multinationales, les entreprises du CAC 40 ont engrangées 486 milliards d'euros de profits entre 2020 et 2023 (lire l'article).

Sur cette même période elles ont reversées 246 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, ce qui représente l'équivalent de 230.000.000 € reversés aux actionnaires chaque jour pendant 4 ans (week-end et jours fériés compris).

Alors vous êtes toujours prêts à vous serrer la ceinture un peu plus chaque année car il faut rembourser le déficit public, doit on continuer d'organiser la casse des services publics et la concurrence qui fait augmenter les prix continuellement, ou est il enfin temps de changer ce système néfaste et destructeur ?

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S
nous sommes pas encore sortie de l'auberge , le temps deviens de plus en plus dur ....a la banque postale il ont mis le feu au hausse ....
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