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Actus : l'édito conso et revue de presse du mois de novembre

Entre le salon du Made in France et le Black Friday nous avons pris un peu de retard dans l'écriture de notre édito conso du mois de novembre, qui arrive début décembre mais les problèmes et sujets que nous allons aborder n'ont de toute façon pas été résolus ces derniers jours.

Bien au contraire, nous allons voir quelles sont les révélations qui sont passées inaperçues dans les grands médias alors qu'elles sont pourtant d'une importance primordiale pour les consommateurs. En effet, nous allons aborder des sujets qui touchent tout le monde : notre pouvoir d'achat, notre santé et la qualité de l'information dans ces mêmes médias.

 

Notre édito conso : tous les sujets brûlants du moment

Quels sont les sujets qui nous ont le plus énervés ces dernières semaines, quelles révélations nous impactent au quotidien mais n'ont pourtant que très peu été relayées par les médias, qui ne veut pas du bien aux consommateurs français ? Ce sont finalement toutes ces questions que nous allons nous poser à travers cet édito.

Au menu de cette revue de presse nous allons aborder trois sujets importants : le prix des carburants pour savoir comment il se fait que nous payons toujours le litre 20 centimes plus cher qu'il y a 2 ans alors que le prix du baril est revenu à un tarif similaire à celui de 2014. Qui se sucre sur notre dos ?

Ensuite nous évoquerons la colère des agriculteurs mais surtout à travers cette crise, l'état de l'eau car un rapport gouvernemental qui a fuité révèle l'ampleur de la pollution aux pesticides de l'eau potable. Pourquoi certains pointent du doigt les normes et l'OFB alors que les vrais coupables sont ailleurs ?

Puis nous en remettrons une couche pour attaquer les propriétaires des gros médias, non contents d'en détenir plus de 80% déjà, les milliardaires s'attaquent désormais à la base de l'information en rachetant une école de journalisme. L'information sera t'elle encore indépendante dans quelques années ?

 

Le prix du carburant baisse un peu, mais pas assez !

C'est l'UFC Que Choisir qui nous informe sur l'évolution du prix des carburants, mais surtout sur qui aide à la baisse des prix et qui au contraire en profite pour faire rentrer du cash dans ses caisses.

Sans surprise malheureusement, si les prix des carburants restent toujours en moyenne 20 centimes plus cher au litre qu'avant 2022 malgré une baisse des prix (soit +10€ pour un plein de 50 litres), ce n'est pas à cause du prix du baril.

En effet, si entre 2014 et 2021 le prix du gazole à la pompe variait de 1,30€ à 1,40€ par litre, il est en ce moment en moyenne aux environs de 1,60€ à 1,70€ en station, avec des disparités entre les régions et les distributeurs.

Pourtant, le prix du baril est similaire aujourd'hui à ce qu'il était en 2014 et ce n'est donc pas ici que se trouve la différence. Certes, les coûts de production ont augmenté en 10 ans, mais en décomposant le prix à la pompe Que Choisir nous dévoile qui en a profité pour augmenter ses marges.

Il y a deux coupables dans cette histoire, à commencer par le gouvernement français qui en a profité pour augmenter les taxes d'une dizaine de centimes par litre, qui représentent désormais à elles seules jusqu'à 94 centimes par litre !

Et comme déjà évoqué l'année dernière, l'autre profiteur ce sont les distributeurs qui après avoir baissé leur marge en 2022 pour contenir le prix à la pompe aux environs de 2€ le litre, se rattrapent depuis 2023. Leurs marges atteignent un nouveau record en 2024 avec plus de 30 centimes par litre distribué.

Sachant que leur marge moyenne pendant la période 2014 à 2021 était en moyenne de 15 centimes par litre ils ont certes fait un effort au plus fort de la crise, mais ont déjà largement rattrapé le manque à gagner en doublant leur marge ensuite.

Finalement donc et comme nous l'avons déjà évoqué, les grands patrons qui faisaient le tour des plateaux télé tels des Zorro pour vanter leurs opérations prix coûtant et la protection des consommateurs, ont déjà récupéré le manque à gagner et en profitent maintenant pour s'en mettre plein les fouilles sur notre dos.

Au final donc quand vous achetez 1 litre d'essence E10 à 1,70€ en vérité vous payez 42 centimes de carburant, 34 centimes de marges et 94 centimes de taxes à l'état. Pour 1 litre de gazole à 1,60€ c'est 42 centimes de carburant, 30 centimes de marges et 88 centimes dans les caisses de l'état.

Une belle manne financière pour certains, une perte de pouvoir d'achat pour les autres !

capture d'écran du tableau comparatif de l'UFC Que Choisir

capture d'écran du tableau comparatif de l'UFC Que Choisir

Crise agricole 2 : de faux coupables tous trouvés !

Les agriculteurs sont de retour pour manifester, contre pas mal de choses et ils ont bien raison de le faire car comme nous à l'autre bout de la chaîne alimentaire ils sont victimes des intermédiaires et spéculateurs qui génèrent des bénéfices sur notre dos à tous.

Pour autant et comme déjà évoqué dans un précédent édito, nous ne pouvons que regretter qu'ils érigent en bouc émissaire les normes et instances de contrôle comme l'OFB (Office Français de la Biodiversité) ou bien encore l'INRAe (Institut National de la Recherche Agronomique) plutôt que de remettre en question un modèle agroalimentaire néfaste.

Certes il y a sans aucun doute des choses qui peuvent être simplifiées pour leur faciliter la tâche au quotidien, que ce soit par exemple pour entretenir les haies ou curer les fossés qui sont des exemples parfois pris par les agriculteurs. 

Bien entendu il doit être possible de coordonner les services pour que plusieurs structures effectuent leurs contrôles en même temps sur une exploitation, plutôt que chacune ne le fasse de son côté même si en vérité ils semblent être bien moins fréquents que dénoncé par certains syndicats.

Mais ce n'est pas là que se trouve le vrai problème déjà, et en plus on s'attaque à travers les normes environnementales non pas aux coupables, mais aux victimes que nous sommes toutes et tous face aux dégâts de l'agro-industrie.

Le sondage réalisé par l'association Shift Project nous apprend d'ailleurs sur Franceinfo par la voix de son président, qu'un tiers des agriculteurs est très préoccupé par l'impact des produits phytosanitaires sur la biodiversité, et un sur deux pour leur propre santé, on ne les entend pourtant jamais.

l'eau de 20% des nappes phréatiques n'est plus potable ©pixabay

l'eau de 20% des nappes phréatiques n'est plus potable ©pixabay

Car un rapport gouvernemental qui a fuité, alors que comme toujours nos dirigeants ont essayé de le garder secret pour que nous ne soyons pas informé(e)s, déplore l'état de l'eau et sa contamination aux pesticides.

En effet, le rapport consulté par Le Monde précise que 5,3% des captages d'eau potable ont été abandonnés sur ces 5 dernières années à cause de leur contamination aux engrais et aux pesticides. Ce qui représente tout de même 1763 captages d'eau dont nous devons nous passer.

Pire encore des analyses menées sur les captages d'eau potable ont décelé la présence de résidus de pesticides dans 97% des cas, et elle dépassait les normes dans 20% des captages d'eau (normes qui avaient pourtant déjà été relevées il y a quelques années).

Sachant que la plupart des pesticides ne sont pas analysés et que l'on trouve pleins d'autres types de polluants notamment issus de l'industrie (PFAS, métaux, hydrocarbures, etc...), la situation est grave et les dangers pour notre santé bien réels.

Pourtant, alors que l'état du réseau de distribution de l'eau est dans un état lamentable aussi, le gouvernement Barnier n'a rien trouvé de mieux que de prélever 130 millions d'euros dans le fond des agences de l'eau qui financent ce type d'installations, pour renflouer les caisses de l'état.

 

Après les médias, les ultra riches s'offrent les écoles de journalisme

Alors que plus de 80% des médias : journaux et magazines, chaînes TV et radios sont désormais détenues par des milliardaires français. Les ultra riches continuent de s'approprier l'information et s'attaquent désormais aux journalistes, dès l'école.

En effet RFI nous apprend au détour d'un article que Vincent Bolloré (Canal+, Cnews, Europe 1, Capital, RFM, Paris Match, Le Journal du Dimanche, etc...) à la tête d'un consortium de milliardaires, vient de racheter la plus ancienne école de journalisme française : l'ESJ Paris (école supérieure de journalisme).

Sont également cités Bernard Arnault (LVMH, Challenges, Le Parisien, Les Échos, etc...) Rodolphe Saadé (CMA CGM, BFM, RMC), François Morinière (Bayard Presse, La Croix, Notre Temps, etc...), Éric Trappier (Dassault, Le Figaro, Valeurs Actuelles, etc...) ou encore Vincent Montagne (Média Participations).

Le communiqué des acquéreurs ne laisse planer que peu de doutes sur leurs intentions puisqu'ils annoncent vouloir créer : « un centre de formation de référence où se dessinent les contours du journalisme de demain ».

Autrement dit plutôt que de devoir se battre avec les rédactions à chaque rachat d'un titre de presse ou d'une chaîne info pour y imposer leur idéologie, ils veulent désormais directement former des journalistes à leur image pour qu'ils rentrent dans le moule.

C'est bien entendu particulièrement inquiétant pour la qualité et l'impartialité de la presse, la déontologie des journalistes qui pourraient être formés des leurs études à défendre les intérêts d'une poignée de milliardaires conservateurs.

D'autant plus que si l'ESJ Paris est la plus ancienne école de journalisme française elle n'est déjà plus reconnue par la profession, contrairement par exemple à l'ESJ Lille qui fait référence. Vous trouverez les écoles de journalisme reconnues sur le site de la CEJ.

Néanmoins le grand public est il capable de faire la différence entre une école de journalisme reconnue et une autre qui ne l'est pas, entre un journaliste formé pour être indépendant et un autre formé pour relayer une idéologie ?

Ajoutez à cela les centaines de toutologues (article de l'Humanité) qui campent sur les chaines infos pour donner leur avis sur tout et n'importe quoi à longueur de journées, et dont chacun(e) voit les limites sur ses propres sujets d'expertise, ça n'augure rien de bon pour la suite.

après avoir acheté les médias, les milliardaires s'attaquent aux journalistes ©CEJ

après avoir acheté les médias, les milliardaires s'attaquent aux journalistes ©CEJ

Voilà pour ces quelques sujets qui nous ont fait réagir ces dernières semaines et n'ont quasiment pas été évoqués sur les grands médias nationaux, alors qu'ils sont tous particulièrement inquiétants pour notre pouvoir d'achat, notre santé ou notre information.

Je ne suis d'ailleurs moi même pas journaliste mais un ancien chef de cuisine reconverti, alors je ne peux que vous encourager à vous informer sur divers types de médias (de droite comme de gauche) si vous souhaitez vous forger votre propre opinion sur un sujet, quel qu'il soit.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous intégrons toujours des liens vers d'autres sites dans nos articles, quand au contraire la plupart d'entre eux évitent de le faire pour que vous restiez bien chez eux, sinon leurs revenus publicitaires s'envolent.

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Tout est dit dans cet article de Franceinfo : https://www.francetvinfo.fr/economie/crise/blocus-des-agriculteurs/temoignage-colere-des-agriculteurs-ce-ne-sont-pas-les-normes-qui-tuent-les-paysans-c-est-le-manque-de-revenu-selon-un-eleveur-membre-de-la-confederation-paysanne_6933569.html
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