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Si vous devez désormais être familiarisés avec la "shrinkflation" qui s'est développée ces deux dernières années avec l'inflation, connaissez vous la nouvelle technique de l'industrie alimentaire pour vous faire payer toujours plus cher, la "cheapflation" ?
L'association de consommateurs FoodWatch qui dénonce cette pratique vient de révéler trois nouvelles marques qui l'utilisent et les produits qui ont été victimes de cheapflation, découvrons de quoi il s'agit !
Déroulé de l'article :
Alors que le gouvernement après de nombreuses années à ne rien faire et des mois d'inflation dans le milieu alimentaire, a semble t'il enfin décidé de s'attaquer à la shrinkflation (nous y reviendrons par la suite).
Les industriels de l'agro-alimentaire ont déjà trouvé une nouvelle technique pour continuer à faire payer toujours plus cher les consommateurs, la cheapflation qui s'accompagne d'ailleurs souvent de shrinkflation pour faire d'une pierre deux coups.
La shrinkflation c'est le fait de réduire la quantité de produit tout en augmentant son prix, ou au mieux sans le baisser. C'est par exemple une plaquette de beurre qui va rester au même prix, mais au lieu de faire 250 grammes elle passe à 225 grammes, sans en informer le consommateur bien entendu.
La cheapflation elle consiste à modifier la recette pour réduire le coût de production sans changer le prix de vente en magasin, donc à augmenter sa marge bénéficiaire en toute discrétion. C'est la contraction de « cheap » (bas de gamme) qui s'accompagne d'une inflation masquée.
Vous allez par exemple remplacer l'huile de tournesol par de l'huile de palme moins onéreuse, quitte à participer à la déforestation de l'Amazonie pour faire plus de profits. Vous allez réduire la quantité de poisson ou de viande dans votre plat cuisiné, et allez les remplacer par plus de chapelure pour réduire le coût de revient, etc...
Alors que la qualité du produit est souvent dégradée, l'emballage va lui au contraire arguer d'une nouvelle recette « encore plus savoureuse » par exemple. Si son Nutri-Score passe après le changement de recette du vert au rouge ça ne pose pas de problème, il suffit de l'enlever de l'emballage puisque son affichage n'est pas obligatoire.
Ces techniques relèvent clairement du domaine de la tromperie envers les consommateurs, mais sont légales et faute de trouver en face des dirigeants prêts à faire respecter nos droits, les industriels s'en donnent à cœur joie.
Ajoutez le frenchwashing avec ses drapeaux tricolores et cartes de France à tout va sur les emballages, des allégations de santé et nutritionnelles sans fondement, des visuels de fruits frais sur des produits qui n'en contiennent pas (ou très peu), etc...
Vous avez un petit aperçu des différentes techniques utilisées par l'industrie agro-alimentaire, qui tente par tous les moyens de vous tromper pour mieux vendre et faire toujours plus de profits. Votre santé leur importe peu, mais votre portefeuille par contre les intéressent beaucoup.
La cheapflation n'est bonne ni pour la santé des consommateurs, ni pour l'environnement. Son seul et unique avantage, c'est de permettre aux industriels qui l'utilisent d'augmenter leurs marges et donc leurs bénéfices !
Alors maintenant que les présentations sont faites, voyons les marques et produits épinglés par l'association de consommateurs FoodWatch qui dénonce cette pratique depuis plusieurs mois. Pendant ce temps notre gouvernement semblait plutôt lui occupé à protéger les intérêts des multinationales de l'eau en bouteille.
La cheapflation s'accompagne d'ailleurs généralement en plus de la technique de shrinkflation, les produits sont modifiés avec une recette moins généreuse, leur quantité réduite et en plus leur prix augmente, un tiercé gagnant pour les industriels (mais pas pour les consommateurs).
Nous l'avions évoquée dans notre revue de presse du mois de février 2024, FoodWatch ayant déjà épinglé 6 premiers produits victimes de cheapflation en début d'année.
Nommons les puisque FoodWatch (contrairement à nos administrations) pratique le « name & shame » : After Eight (chocolats), Bordeau Chesnel (rillettes au poulet rôti), Findus (colin d'Alaska à la Bordelaise), Fleury Michon (le Moelleux), Maille (mayonnaise) et Milka (choco sensations).
La plupart de ces marques appartiennent sans surprise à des multinationales de l'industrie agro-alimentaire : Mondelez, Nestlé et Unilever !
À ces 6 premiers produits épinglés par FoodWatch pour cheapflation, 3 nouvelles références viennent s'ajouter pour avoir utilisé la même pratique. Nous avons même une marque récidiviste, nous vous donnons les détails dans la suite de notre article.
L'association de consommateurs FoodWatch a trouvé trois nouveaux produits victimes de cheapflation, dont la qualité et/ou le poids ont baissé alors que leur prix lui a fortement augmenté. Voyons quels sont les produits incriminés et ce qui leur est reproché.
Les nouveaux produits victimes de cheapflation :
Le Gaulois : l'escalope cordon bleu poulet
Siggi's (Lactalis) : skyr vanille
Fleury Michon : les hachés à poêler au jambon
Dans le cas des cordon bleu Le Gaulois (groupe LDC) la quantité de viande et d'emmental a baissé et ont été remplacés par plus de chapelure, pourtant le prix du produit a augmenté de 25% entre avril 2022 et mars 2024.
Pour le récidiviste Fleury Michon, la quantité de jambon dans ses hachés est passée de 48% à 35% et le filet de porc remplacé par de la viande de porc (sans doute reconstituée mais nous ne connaissons pas sa nature).
Du colorant a été ajouté (caramel) et en prime la quantité a baissé de 2x200 grammes à 2x190 grammes, le prix lui par contre a augmenté de 23%. Cheapflation plus shrinkflation, c'est un carton plein !
Chez Lactalis qui semble traîner des pieds pour rémunérer les agriculteurs à leur juste valeur si l'on en croit la difficulté à trouver un accord sur le prix du lait lors des récentes négociations, on aime bien le sucre par contre.
Leur Skyr vanille a vu sa quantité de sirop d'agave augmenter de 0,4%, ce qui n'a rien de bien méchant malgré tout par rapport aux autres, mais son tarif a lui tout de même bondi de 13% en rayon. Le problème vient plus pour FoodWatch de la mention « recette simple, moins sucrée » affichée sur le paquet qui est trompeuse.
Vous trouverez les détails dans le dossier cheapflation partie 2 sur le site de FoodWatch qui dénonce ces pratiques, il est vrai peu glorieuses, mais tout à fait légales puisque nos lois autorisent ces tromperies.
D'ailleurs l'arrêté censé encadrer la shrinkflation devait entrer en vigueur fin mars 2024, le ministère a un peu trainé des pieds mais il s'appliquera finalement au 1er juillet 2024. Le dispositif comprend un simple affichage en rayon pendant 2 mois, charge donc aux distributeurs d'informer les consommateurs.
Sauf que les industriels ne semblent pas avoir l'obligation d'informer les distributeurs, le dispositif devrait néanmoins les dissuader de continuer à utiliser cette pratique, anticipé par les industriels et déjà remplacée par la cheapflation vous l'aurez compris.
Pour qu'ils réglementent la cheapflation il faudra sans doute là aussi plusieurs années d'alertes et de combat aux associations de défense des consommateurs, ce qui est assez regrettable.
Foodwatch a aussi lancé une pétition pour faire cesser les magouilles de l'industrie agro-alimentaire et de la grande distribution (qui n'est pas mieux), en partenariat avec d'autres associations de consommateurs : la CLCV, l'UFC Que Choisir et Familles Rurales.
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