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Nous vous faisons découvrir le futur label national qui permettra aux consommateurs de savoir si les supermarchés, restaurateurs et professionnels des métiers de bouche ont mis en place une démarche anti-gaspillage alimentaire concrète.
Un classement de 1 à 3 étoiles permettra aux consommateurs de savoir si leurs magasins habituels font des efforts, ou pas. Nous vous expliquons tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau label national de la chaîne alimentaire française.
Ce nouveau label a été introduit avec la loi PACTE votée en 2020, elle vise un objectif de réduction du gaspillage alimentaire de 50% pour les professionnels de l'alimentation. Il entrera en vigueur à l'orée 2025 dans la distribution alimentaire, les métiers de bouche (boulangeries, boucheries, poissonneries, primeurs, etc..) et la restauration collective puis d'ici 2030 pour la restauration commerciale et l'industrie agro-alimentaire.
Le label national anti-gaspillage alimentaire, c'est son nom complet (étonnamment ils n'ont pas trouvé de sigle, ils sont d'habitude efficaces là dessus) s'appliquera donc dans la restauration et les métiers de bouche, chez les producteurs alimentaires et dans les enseignes de la distribution dans les années à venir.
Vous aurez un logo qui sera affiché sur les portes des magasins et restaurants avec un visuel plus ou moins vert (voir juste après), selon que le distributeur ou restaurant met en place plus ou moins de leviers pour éviter et réduire le gaspillage alimentaire, il se verra attribuer un nombre d'étoiles.
Le classement des étoiles :
1 étoile : engagement
2 étoiles : maîtrise
3 étoiles : exemplaire
Le niveau « 1 étoile » indique que l'entreprise a pris conscience du gaspillage et a initié une démarche dans le but de le réduire. Le niveau « 2 étoiles » indique que l'établissement a engagé une réduction du gaspillage ciblée sur la durée, qu'il maîtrise cet aspect et présente des résultats probants.
Le niveau « 3 étoiles » indique lui que l'enseigne est déjà pleinement engagée pour réduire le gaspillage alimentaire au sein de son établissement, qu'elle a mis en place des dispositifs pérenne pour atteindre ses objectifs. Alors c'est un résumé bien entendu, mais en gros vous avez 17 critères à remplir qui vous permettent d'obtenir des points.
Si un établissement obtient un score inférieur à 30 points, il ne sera pas labellisé. Quand son score se situe entre 31 et 60 points il obtient 1 étoile, si le score se situe entre 61 et 90 points il obtiendra 2 étoiles et si le score est supérieur à 91 points l'établissement sera labellisé 3 étoiles.
À noter également que les établissements obtenant plus de 120 points pourrons obtenir une mention d'excellence décernée par l'état, la note maximale étant de 172 points. Mais il y a des critères différents en fonction des catégories d'établissements et de leur taille, donc c'est assez complexe à expliquer en quelques lignes.
La certification des établissements a été confiée à un tiers, à savoir l'organisme Bureau Veritas Certification. L'obtention du label est valable pour une durée de 3 ans, un audit de suivi et de contrôle est prévu une fois par an (mais peut être réalisé à distance).
Précisons que pour une fois l'état fait preuve d'une grande transparence puisque la page de présentation sur le site du ministère de l'écologie est très complète et donne toutes les informations. Y compris les liens vers les référentiels et autres informations, un geste à saluer car c'est rarement le cas et donc si vous souhaitez en savoir plus vous pouvez aller y consulter les documents.
Car en France on se contente trop souvent d'un joli discours de façade sans aucune transparence derrière, comme vu récemment avec les logos des viandes françaises. Ici vous avez donc accès à pleins d'informations et pouvez voir comment seront classés les établissement qui seront prochainement soumis à ce label.
Voilà donc une mesure vraiment intéressante qui émane de la fameuse loi PACTE et qui semble de premier abord sans compromis, ce qui n'est pas le cas de toutes les autres mesures malheureusement. Une information simple à comprendre et intéressante pour les consommateurs que nous sommes, voilà une bonne idée.
On s'étonne bien de voir que ceux qui produisent de l'alimentation aient plus de temps que ceux qui la distribuent pour se mettre aux normes, mais c'est ainsi. Pour une fois que nous n'avons pas de vrais reproches à faire, profitons en pour féliciter celles et ceux qui ont permis la mise en place de cet indicateur fiable d'informations aux consommateurs.
Alors bien entendu, il faudra rester vigilants et attendre de voir ce qu'en disent les experts et les associations de consommateurs une fois qu'il sera entré en vigueur. Mais les bases semblent plus saines et contraignantes que ce qui est fait habituellement dans ce domaine, alors on dit bravo.
Car on a cette fâcheuse tendance depuis quelques années à vouloir faire des logos et des labels pour tout et n'importe quoi, plutôt que d'apporter de réelles améliorations à nos modes de production et de consommation. En effet, les derniers labels que nous vous avons présentés ne nous ont pas donnés satisfaction.
Comme par exemple avec le label HVE, que nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises d'épingler déjà pour son peu d'exigences. Ou le logo du Fabriqué en France lancé par le lobby de l'industrie avec la bénédiction du gouvernement, mais que personne ne contrôle et que nous avions étrillé lui aussi à son lancement.
Et plus récemment le logo « Trimestre anti-inflation » lancé par le ministère de l'économie pour (soit disant) nous aider à repérer les produits à prix coûtant des enseignes de la grande distribution, faute d'avoir pu imposer un vrai panier anti-inflation. Un habile tour de passe passe marketing pour sauver la face, mais qui n'apporte aucune garantie aux consommateurs.
Bref, il y a souvent du pas terrible et parfois du bon, c'est semble t'il le cas de ce label national anti-gaspillage alimentaire bienvenu. Reste à savoir si les commerçants n'ayant qu'une ou deux étoiles l'afficheront, et si les consommateurs le prendront en compte.
Et le cas échéant, combien changeront de commerçants si ceux qu'ils ont l'habitude de fréquenter ne font pas assez d'efforts en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ce qui sera sans doutes plus simple en centre-villes que dans les campagnes, mais encore une fois ne tirons pas de conclusion trop hâtive et attendons de pouvoir juger sur pièces.