des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
La promesse d'un internet à haut débit semblait tenue, 10 ans après le lancement du grand plan national pour faire de la France une puissance ultra connectée. Sauf que, comme trop souvent quand on gratte un peu sous l'affichage enjoliveur des autorités, la réalité est moins belle qu'elle n'y paraît.
On nous dit d'un côté que c'est tout bon, nous avons tous ou presque accès au très haut débit et de l'autre que c'est loin d'être le cas sur le terrain. Qui croire dans cette nouvelle bataille de communication et de chiffres, que révèle notre propre expérience ? La réponse est à découvrir dans cet article.
Décidément les autorités françaises fanatiques de la communication victorieuse, et l'UFC Que Choisir qui essaye d'établir les faits pour rétablir la vérité, n'en finissent plus de se chicaner. Alors après la bataille de chiffres autour du Trimestre Anti-Inflation voici venue celle de la couverture internet haut débit sur le territoire français.
Et encore une fois étant des consommateurs avertis, nous donnerons raison à l'association de consommateurs. Imaginez, ce plan a été lancé en 2013 et 10 ans plus tard on se félicite de son large succès. Sauf que le succès n'est que de façade et que sous le tapis on cache la réalité du terrain, une communication hors sol pour ne pas changer.
Selon France Stratégie qui pilote le Plan France Très Haut Débit dont nous n'avons même pas pu consulter le site internet qui est hors service et non sécurisé (c'est quand même un comble), 100% du territoire est couvert par le très haut débit et plus de 80% des français ont accès à un réseau internet ultra rapide de dernière génération.
Comme pour l'inflation l'association Que Choisir a voulu vérifier, mais n'arrive pas aux mêmes résultats. Et tout comme quand nous allons faire nos courses au supermarché, quand nous allumons l'ordinateur nous ne constatons pas nous non plus les améliorations claironnées par nos dirigeants.
La raison est simple, nous sommes basés dans une petite ville de 6.000 habitants en région Centre Val-de-Loire et la fibre est en train d'être déployée, mais n'est pas encore disponible à proximité immédiate du centre ville. Pire nous n'avons même pas une connexion digne d'un débit normal, nous sommes donc de ceux qui n'ont pas en 2023 un accès internet satisfaisant.
Il y a un bureau de poste, une gare, deux supermarchés, etc... Mais toujours pas la fibre, ni même un accès internet normal. Nous avons utilisé l'outil de test du débit internet mis à disposition par l'UFC Que Choisir et les résultats sont sans appel puisque nous sommes loin, mais alors très loin du haut débit.
Seulement 2,64 Mbps en réception alors qu'en ADSL (notre offre) le débit minimal recommandé est de 8 Mbps et le fameux haut débit dont se targue le gouvernement est au minimum de 30 Mbps (et 200 Mbps recommandé). Nous avons donc à une connexion internet 4 fois moins rapide que la normale et 10 fois moins que la promesse du Plan France Très Haut Débit énoncé il y a 10 ans.
Nous avons testé notre éligibilité sur le site de Orange qui confirme que la fibre est en cours de déploiement dans notre commune mais pas encore disponible. Nous ne sommes pas en pleine cambrousse comme on pourrait le penser mais habitons dans une petite ville à 15 kilomètres de Blois, la préfecture du département du Loir-et-Cher.
Quand l'autorité en charge du déploiement de la fibre claironne et crie victoire, se réjouissant d'un « formidable succès » du Plan France Très Haut débit, nous pensons à toutes ces actualités et reportages sur les installations de fibre catastrophiques faites à l'arrachée par des sous traitants mal formés des opérateurs cupides. Avec des villages entiers coupés du réseau internet depuis des semaines, des usagers coupés pour brancher quelqu'un d'autre, etc...
Comme nous sommes dans la vie réelle et que nous ne sommes toujours pas éligibles nous même (voir visuel ci-dessous), nous voyons bien que ce n'est encore une fois que de la communication bien huilée. Comme c'est pour tout ça commence à bien faire, nous n'avons plus un gouvernement mais à une agence de communication qui distribue des communiqués de presse relayés par des députés "playmobil" sur les plateaux télé.
Crier victoire en grandes pompes c'est comme gifler (encore une fois) environ 20% des français qui selon l'UFC Que Choisir n'ont toujours pas accès un internet haut débit (et 40% qui n'y sont pas abonnés), des foyers qui payent pourtant le prix fort pour avoir un service dégradé et qui n'ont pas d'échappatoires.
Les deux études :
On se demande qui c'est ce France Stratégie et si ils sont bien compétents, pour décréter que les objectifs sont atteints alors même que leur rapport prouve le contraire. En effet on peut clairement lire dans leur présentation de janvier 2023 que 60% des foyers ont des abonnements très haut débit (donc que 40% de la population est encore en bas ou moyen débit) et on tombe à seulement 32% pour ce qui est des entreprises.
Si ça ce n'est pas une victoire je ne sais pas ce qu'il vous faut, il y a bien de quoi se faire mousser un peu. Le problème vient sans doutes que si ce rapport à été réalisé par un conseil scientifique sérieux, sa rapporteuse est elle diplômée en science politique et en économie. La présentation semble plus être politique avec une conclusion faussement victorieuse, plutôt que de faire un constat impartial pour dire la vérité aux citoyens.
Alors oui, nous pouvons vous le confirmer face à ce genre de batailles de chiffres, mieux vaut toujours croire les associations de consommateurs plutôt que les autorités politiques. Entre le gouvernement qui claironne 100% du territoire couvert et les études qui donnent à peine 60% de foyers en bénéficiant réellement (et encore sans compter les problèmes rencontrés), ce n'est pas la même histoire.
Pire encore comme nous en avions marre de recevoir tous les 3 mois des augmentations de 2€ sur nos différents forfaits (chez Bouygues), nous avons voulu changer d'opérateur. Une fausse bonne idée car nous pensions que l'opérateur historique fournirait un service de qualité, quelle déception de nous rendre compte qu'en fait Orange a sans doutes le pire réseau internet de France.
Il est tombé bien bas le fleuron français de la téléphonie, et il se permet en plus moins de 2 mois après avoir signé le contrat de déjà faire passer une augmentation de 2€ sur le forfait internet. Qui nous l'avons vu plus haut est à chier (désolé mais c'est le mot qui convient) avec moins de 3 Mbps de débit pour un abonnement qui va donc passer à 40.99€ par mois.
Entre un réseau cuivre à l'abandon et un réseau fibre pas encore fini d'installé et déjà à moitié pourri, la fracture numérique est loin d'être un mauvais souvenir. Il ne fait que peu de doutes que les problèmes vont s'accumuler dans les années à venir, vu comme sont faits les raccordements et l'augmentation des tarifs incessants on ne s'achemine pas vers une victoire totale bien au contraire.
Découvrez plus d'actualités, du point de vue des consommateurs