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Conso : l'association CLCV a enquêté sur l'alimentation (et c'est moche)

Quand une association de consommateurs enquête dans le domaine de l'alimentation, le problème c'est qu'elle trouve toujours très facilement beaucoup de choses qui ne vont pas. CLCV a enquêté pendant 5 ans sur la composition et les emballages de près de 900 produits, découvrons le résultat.

 

Alimentation : la CLCV a enquêté sur près de 900 produits

C'est donc cette fois l'association CLCV (pour Consommation, Logement et Cadre de Vie) qui livre le résultat d'une enquête de longue haleine sur une durée de 5 ans (de 2017 à 2021), avec près de 900 produits agro-alimentaires étudiés. Le principe étant de comparer l'emballage d'un produit avec sa composition, pour voir si l'information au consommateur est efficace.

Alerte spoiler : leur principale conclusion est que les pratiques induisent les consommateurs en erreur. Nous n'allons pas vous faire le détail des 900 produits étudiés, mais voir les principaux reproches faits aux fabricants par l'association de consommateurs.

Car la CLCV a résumé son enquête en 5 pratiques courantes utilisées par les industriels, et ça commence dès les plus jeune âge avec les aliments à destination de nos enfants. Ils seraient littéralement de moins bonne qualité nutritionnelle que les produits qui ne les ciblent pas, un comble.

L'enquête pointe notamment leur quantité d'additifs, de graisses, de sel et de sucre avec un Nutri-Score rarement affiché et bien entendu un marketing positif intensif sur les emballages. Autre constat consternant plus de 50% des publicités alimentaires qui sont visionnées par les enfants et adolescents concernent des produits avec un Nutri-Score D ou E (sur une échelle de A à E donc).

Second aspect mis en avant avec et nous citons « des emballages plus marketing qu'informatifs », ainsi que la mise en avant sur les emballages d'aliments très peu présents dans le produit. Par exemple un grand classique est de mettre de jolis fruits rouges sur l'emballage alors qu'il n'y en a que très peu dans le produit, voir pas du tout (arômes ou saveurs).

La CLCV demande l'interdiction de ces affichages trompeurs et la mise en place d'un pourcentage minimal requis pour pouvoir mettre en avant l'image des ingrédients, ça nous paraît du bon sens mais apparemment non.

Même constat dans les plats cuisinés à base de viande ou de poisson avec par exemple le cas des raviolis et autres pâtes farcies, dont la contenance minimal de viande imposée par la loi n'est que de 4%. Pire dans les plats végan ou végétariens mais aussi pour les poissons panés aucun minimum n'est requis par la règlementation, hallucinant !

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crédit image : pixabay - Engin_Akyurt

Troisième élément avec les aliments « bien-être et santé », qui sont eux aussi sans surprise victimes d'un marketing intensif. La CLCV a trouvé de nombreuses allégations sur les emballages mettant en avant un seul aspect sain du produit, alors que d'autres le sont beaucoup moins.

Anti-oxydant, source de fibres, riche en fruits ou sans édulcorant sont autant de mentions repérées par l'association parfois même alors qu'ils ne respectent pas les minimums imposés par la réglementation ou sur des produits avec un Nutri-Score catastrophique.

Continuons avec les additifs toujours utilisés en abondance par l'industrie agro-alimentaire, étonnamment ça ce n'est par contre jamais mis en avant sur l'emballage. Il est vrai qu'une mention « 6 additifs dans ce produit » serait moins vendeuse (humour).

Et pourtant c'est bien le nombre moyen d'additifs trouvés dans les biscuits aux fruits et dans les boissons énergisantes, avec de grandes disparités dans les recettes de produits d'une même famille en fonction de la marque. Viennent ensuite les thés glacés et eaux fruités avec en moyenne 3 additifs dans la boisson puis les yaourts et desserts lactés composées en moyenne de 2,3 additifs.

Enfin pour parfaire la panoplie de l'emballage trompeur bien entendu le dernier aspect pointé du doigt est l'affichage des mentions et symboles d'origine trompeuse. Les consommateurs veulent manger français ? Pas de problème le marketing a la solution.

Nous avons déjà évoqué ce sujet à de nombreuses reprises, et l'association de consommateurs FoodWatch dénonce régulièrement ce nouveau « French Washing », vous pouvez consulter leur petit mémo des arnaques au Made In France pour plus d'informations sur cette pratique gravement généralisée.

Vous trouverez l'étude complète sur le site de la CLCV si vous voulez en savoir plus, l'association de consommateurs y pointe du doigt quelques produits particulièrement problématiques que vous consommez peut-être.

 

Avis et conclusion :

Bien entendu il n'y a rien d'étonnant dans ces nouvelles révélations, ce sont des griefs reprochés à l'industrie agro-alimentaire de longue date. Notamment à travers nos articles (pour rappel j'étais chef de cuisine avant) ou par l'association FoodWatch dont nous relayons aussi de temps en temps les conclusions.

Elles viennent juste confirmer que rien ne change et que les grandes multinationales n'ont que faire de la santé de leurs clients, du moment que les actionnaires font des bénéfices tout va bien dans le meilleur des mondes et il n'y a aucune raison de changer.

Entre fabricants de fromage qui tentent de bloquer le Nutri-Score à Bruxelles ou lobby des charcutiers qui attaque à tout va pour éviter l'interdiction du sel nitrité, les arguments mis en avant sont toujours financiers mais rarement la santé des consommateurs.

Le vrai problème au final, et ça aussi nous le dénonçons depuis longtemps, c'est l'outrance du marketing qui comme le démontre une nouvelle fois cette enquête, n'hésite pas à tromper les consommateurs pour des raisons mercantiles. Mais aussi le poids des lobbys dans les décisions politiques, qui arrivent trop souvent à faire fléchir les décideurs au profit des industriels.

Sans parler du gros problème des rappels de produits, ils sont plus que courant mais l'information aux consommateurs là encore est loin d'être appropriée malgré la mise en place d'un site gouvernemental dédié. Il serait bien d'ailleurs que les associations de consommateur se penchent aussi sur ce sujet tant la situation sur ce point est désastreuse.

Nous avons pris une photo dans notre supermarché habituel : qui regarde 20 feuilles de papier imprimées et affichés en vrac pour voir si il a acheté un produit problématique ? Résultat nous mangeons tous des produits impropres à la consommation sans même le savoir, qui ont fait l'objet d'un rappel sans que le consommateur n'en soit réellement informé.

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photo de l'affichage des rappels produits dans un supermarché français

La seule solution serait donc que les consommateurs finissent par se rendre compte que la publicité n'est pas la réalité et que la seule manière de mettre la pression sur les industriels est de ne pas acheter leurs produits quand ils ne sont pas sains ou que leurs emballages sont trompeurs.

Mais ça malheureusement ce n'est pas gagné tant une importante partie de la population est lobotomisée par le marketing des marques. Et demain, quand on voit les orientations prises, ce sera encore pire notamment dans le metaverse qui sera un panneau d'affichage géant pour les publicitaires.

Au final, comme toujours, si vous avez lu notre article c'est que vous devez déjà être sensibilisés à ces problèmes représentatifs de notre société de consommation. Mais celles et ceux qui ne s'y intéressent pas ne le liront pas, donc continueront à ingérer tout et n'importe quoi amadoués par les jolies publicités et de beaux emballages qui leur font miroiter monts et merveilles.

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