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Actualités : les labels alimentaires dans le viseur de l'UFC Que Choisir

L'UFC Que Choisir, une des principales associations de consommateurs française, alliée à deux grandes ONG (organisations non gouvernementales) que sont Greenpeace et WWF se mettent en ordre de bataille contre les labels alimentaires, que d'ailleurs nous dénonçons ici depuis des années.

En effet étant moi même un ancien chef de cuisine reconverti j'ai écrit de nombreux articles sur Test et Bons Plans pour décrypter les différents labels, avec toujours ou presque la même conclusion : c'est mieux que rien mais ils sont très loin de garantir une vraie qualité des produits pour les consommateurs.

Ce n'est donc pas sans une certaine joie que nous apprenons qu'enfin les acteurs qui ont les moyens de porter les intérêts de nous autres petits consommateurs s'intéressent à ce sujet. Nous vous expliquons de quoi il retourne ci-dessous et quels sont les labels épinglés par l'UFC Que Choisir.

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crédit image: pixabay - geralt

 

Les labels passés au crible (alerte spoiler : c'est moche moche moche)

L'association UFC Que Choisir avec l'appui de Greenpeace France et WWF France ont analysés la fiabilité et l'impact de différents labels, notamment dans le domaine alimentaire. Ils ont enquêté sur plusieurs cahiers des charges qui définissent les obligations à respecter pour l'obtention des labels.

Sur les 8 AOP fromagères (Appellation d'Origine Protégée) et les 4 filières Label Rouge dans le milieu de la viande vérifiés, ils ont établi que 33% des produits porteurs de labels ne devraient pas l'être soit 4 appellations sur les 12 testées.

Plus précisément ils ont ainsi défini que les fromages Cantal, Munster et Saint-Nectaire estampillés du label AOP en entrée de gamme ne se différencient pas de ceux vendus sans label. En cause l'utilisation de lait pasteurisé mais aussi un manque d'exigence sur son origine (races de vaches) et l'autorisation de l'ensilage.

Côté viandes c'est sans surprise la filière du porc qui est pointée du doigt par l'enquête de l'association de consommateurs, car les cahiers des charges étudiés se contentent du strict minimum pour l'obtention du label mais ne garantissent ni la race des porcs ni leur accès à l'extérieur.

Pour faire plus simple donc vous pouvez tomber sur un morceau de porc en Label Rouge qui est issu d'une race noble et aura été bien nourri en extérieur pour une viande de qualité, mais tout aussi bien manger du porc bas de gamme élevé uniquement dans un hangar qui sera lui aussi labellisé au même titre.

Cette enquête montre bien ce que nous dénonçons dans nos articles, à savoir le manque de précisions et d'exigences des différents labels, notamment ceux de l'alimentation qui sont influencés par les lobbys agroalimentaires pour s'assurer que leurs produits puissent recevoir les labels.

Le résultat est que les labels ne veulent plus dire grand chose pour les consommateurs, quand un grand industriel peut apposer sur ses produits grands volumes les mêmes labels que le petit producteur local qui travaille de manière artisanale, c'est qu'il n'est pas suffisamment fiable tout simplement.

Hors ils le sont tous ou presque même si l'enquête permet aussi de mettre en lumière certaines AOP semblant mieux respectées par l'industrie, citons les également : fromage d'Abondance, Camembert de Normandie, Laguiole, Picodon d'Ardèche et Salers.

Ils indiquent également que les filières du boeuf et des volailles sont plus méritantes, le Label Rouge y étant un label plus exigeant. Mais cette enquête n'est que partielle et au final le consommateur devant les emballages est toujours aussi démuni ne sachant plus en qui ou quoi il peut faire confiance.

 

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crédit image : INAO

Qui est responsable ?

Le dernier aspect intéressant de cette enquête est qu'elle pointe la responsabilité de l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité) qui est incapable de contraindre les professionnels, embêtant pour un organisme gouvernemental qui est justement censé garantir la qualité des produits labellisés.

Encore une fois sans surprise il est indiqué que les industriels sont présents en grand nombre à chaque étape d'un label et même dans les comités de l'INAO chargés d'examiner les cahiers des charges, en résumé ce sont principalement des industriels qui sont chargés de vérifier ce que font les industriels.

C'est comme si votre patron vous chargeait d'évaluer votre propre efficacité au travail, sans faire d'autres vérifications et qu'il se contentait de ce que vous lui indiqueriez. Vous pourriez alors vous autoproclamer employé du mois et vous seriez récompensé sur cette base, peu probable dans la vraie vie.

Et pourtant la norme en France pour garantir les labels, nous ne pensions pas d'ailleurs que la situation était aussi catastrophique. Si même les organismes gouvernementaux de régulation sont infiltrés en masse par les lobbys industriels, il n'est pas étonnant que les labels soient détournés de leur utilité première.

Vous pouvez lire le communiqué de l'UFC Que Choisir ici pour plus d'informations, et vous trouverez nos articles sur les labels ci-dessous. Car comme évoqué en introduction, chez Tests et Bons Plans nous dénonçons depuis bien longtemps déjà l'insuffisance des garanties apportées par les labels et essayons d'alerter les consommateurs.

Ils sont censés nous aider à mieux consommer, mais sont désormais utilisés par les industriels comme éléments de marketing. Par exemple l'INAO se félicitait cet été dans un communiqué de presse de la création d'un tout nouveau Label Rouge sur des steaks hachés industriels surgelés, hallucinant !

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