Gratuivorisme : des astuces pour réduire son budget alimentation

Dans cet article nous vous présentons une philosophie de consommation tendance, le gratuivorisme ou freeganisme en anglais qui est apparu dans les grandes villes ces dernières années mais est pratiqué depuis de bien plus longtemps. Ajourd'hui entre l'inflation et des salaires qui ne permettent plus de vivre dignement, elle se développe un peu partout en France.

Nous allons voir qu'il y a dans ce phénomène quelques bonnes idées à piocher pour gagner en pouvoir d'achat, sans tomber dans l'excès non plus et allons explorer toutes les options disponibles pour réduire son budget alimentation sans pour autant sacrifier la qualité (bien au contraire) grâce à quelques astuces utiles.

Déroulé de l'article :

• gratuivorisme : présentation et philosophie
• cueillir, glaner et jardiner pour s'alimenter
• les différentes techniques de conservation

Le gratuivorisme : présentation et philosophie d'une tendance

Le gratuivorisme, ou freeganisme en anglais (contraction de free et vegan), c'est refuser de payer pour s'alimenter. Un principe qui part d'un constat assez simple : pourquoi devrions nous payer pour manger ?

Après tout les dépenses de bien commun jugées indispensables sont gérées par l'état qui répartit l'effort comme pour l'éducation ou la santé, l'accès à l'eau potable est payant mais n'est pas ouvert à la concurrence. Personne ne pourra contester l'évidence : si on ne mange pas, on meurt !

Alors pourquoi l'accès à l'alimentation, et à une bonne alimentation surtout, devrait être régit par une logique commerciale qui ne vise que les profits ? Pourquoi payer le blé, le café et à peu près tout en fonction des prix fixés par des marchés économiques qui cherchent uniquement à faire des plus-values ?

Voilà pour résumer la philosophie du gratuivorisme, on en pense ce que l'on veut mais il semble indéniable également que notre système alimentaire est loin d'être idéal. Entre des multinationales qui engrangent les milliards et des agriculteurs qui ne gagnent même pas de quoi vivre dignement, si vous trouvez que tout va bien passez votre chemin.

Celles et ceux qui pratiquent le freeganisme intégral ont donc besoin de toute une palette de techniques pour réussir à manger au quotidien sans payer : le glanage, le maraîchage, le troc ou encore la récupération d'invendus. La pratique peut également s'étendre à d'autres secteurs, comme la production d'énergies alternatives ou le logement avec les squats qui posent de nombreux soucis.

Nous ne souhaitons pas encourager de tels comportements, mais on peut certainement sans verser dans l'excès se servir d'une partie de ces astuces dans notre vie du quotidien, pour réduire son budget alimentation et de facto en profiter pour augmenter son pouvoir d'achat.

Nous allons voir ci-dessous quelques techniques que tout le monde peut utiliser au quotidien pour manger mieux sans se ruiner, inspirées du gratuivorisme mais aussi d'astuces plus classiques. En première partie nous verrons comment glaner, produire ou acheter au meilleur prix son alimentation. En seconde, les techniques de conservations pour les consommer plus tard.

Récolter, produire et acheter de la nourriture à moindre coût :

Le gratuivorisme ce n'est pas juste quelques urbains un peu décalés qui font le tour des poubelles pour récupérer de la nourriture, même si le phénomène existe. Il y a plusieurs autres pistes à explorer, soit pour trouver de la nourriture gratuite, soit pour profiter de tarifs plus avantageux.

La nature est bien plus riche que nous ne le pensons, les plantes sauvages comestibles sont accessibles à qui sait les reconnaître et prend la peine de les cueillir. Vous y trouverez des champignons, des fleurs, des herbes aromatiques, des feuilles comestibles, des baies et fruits sauvages, des bulbes, des fruits secs, etc... Si vous habitez en bord de mer tout un univers s'offre également à vous.

Mais mieux vaut ne pas ramasser n'importe quoi et commencer par bien s'informer, et si possible se renseigner pour participer à un stage avec un botaniste professionnel qui sera à même de vous expliquer tout ça. Dans tous les cas rappelons que dans le doute mieux vaut s'abstenir, un conseil valable aussi bien pour le freeganisme que les achats en ligne.

Plus pratique nous avions déjà présenté une carte interactive des spots de glanage, le glanage étant le fait de ramasser des fruits et légumes en libre accès ou non exploités dans la nature ou sur des exploitations agricoles. Attention par contre, il y a des règles à respecter dans ce domaine et on ne peut pas faire n'importe quoi.

Vous les trouverez dans notre article mais plus simplement, tout le monde devrait pouvoir reconnaître des poires, des mûres ou des noisettes qui poussent parfois au bord des routes ou dans les parcs publics, le tout étant de savoir où les trouver (et justement à quoi sert cette carte).

Certains producteurs proposent aussi la cueillette directement sur l'exploitation, qui permet de soi même ramasser des fruits et des légumes à moindre coût puisque la main d'oeuvre c'est vous. Là encore le plus difficile est de trouver les quelques producteurs spécialisés ou opérations ponctuelles, c'est au niveau local donc ne pouvons pas les chercher pour vous.

Vous pouvez également vous mettre au jardinage à domicile, même sur une terrasse ou un balcon il est possible de faire pousser des fruits, légumes et herbes aromatiques. Certes ça représente un petit investissement de départ, mais qui est vite rentabilisé et permet ensuite d'économiser (et de manger mieux).

Vous trouverez notre guide de la permaculture qui vous aidera à vous équiper et pouvez d'ailleurs profiter aussi des anniversaires ou des fêtes de fin d'année pour vous faire offrir un carré potager ou du matériel plus onéreux. Nous nous y sommes convertis et ne le regrettons pas !

Acheter en promotions, stocker et cuisiner pour plus tard !

Il y a également toutes les astuces pour économiser au supermarché, nous les avons à peu près toutes présentées et regroupées dans un article spécial à consulter pour prendre les bonnes habitudes et économiser sur ce que vous achetez. Car la plupart d'entre nous ne va pas devenir un(e) extrémiste du gratuivorisme et la grande distribution a encore de beaux jours devant elle.

Les applications anti-gaspillage telles que Phenix ou Too Good Too Go peuvent vous aider à réduire la facture dans une certaine mesure. Mais ce sont généralement des produits assez onéreux, même à prix réduit et ne sont utiles que dans les grandes villes à l'heure actuelle, ce qui limite leur intérêt.

L'idée est donc à la fois de jardiner un peu, de profiter du glanage à chaque fois que c'est possible et pour le reste, d'acheter quand c'est le moins cher pour réduire au maximum son budget alimentation. Ce qui pose donc la question du stockage, afin de pouvoir consommer ces aliments plus tard.

Vous pouvez bien entendu faire des conserves maison mais ça demande d'avoir du matériel adapté et reste assez risqué à cause du botulisme. Il est également facile de préparer des confitures maison l'été, qui seront dégustées pendant l'hiver et ne présentent pas de risques spécifiques.

L'autre pratique bien connue est la congélation : les légumes et certains fruits, les viandes et poissons peuvent être congelés crus, mais mieux vaut pour certains autres les cuisiner avant de les congeler. Vous pouvez faire des compotes, des plats cuisinés, des soupes ou des purées, des sauces, etc...

Vous pouvez aussi pour conserver vos légumes utiliser la technique de la lactofermentation, nous nous y sommes mis l'an dernier et elle a des avantages non négligeables, notamment car elle ne coûte rien : il suffit de récupérer des bocaux et de préparer une saumure (eau et sel). Mais elle ne permet pas de tout conserver à elle seule, et donne un goût assez atypique qu'il faut aimer.

Le mieux va donc être d'utiliser plusieurs techniques de conservation pour se constituer des stocks de nourriture : une partie congelés, des conserves ou bocaux en lactofermentation et pourquoi pas aussi la déshydratation pour avoir toute la palette à sa disposition et de la nourriture pas chère en stock quand elle se fait rare.

NDLR : première parution en 2022, mis à jour en 2025

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