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L'industrie agro-alimentaire continue de défrayer la chronique et va de scandales en scandales, les eaux en bouteille trafiquées de Nestlé Waters en étant le dernier exemple. Entre tromperies et petits arrangements, malheureusement pour les consommateurs il existe bien peu d'armes pour s'en protéger.
En début d'été, l'association de consommateurs FoodWatch inaugurait un mur de la honte pour afficher les marques qui utilisent des techniques trompeuses. Il s'est bien rempli et en profitons pour voir quelles marques tentent d'arnaquer les consommateurs, et quelles sont les techniques qu'elles utilisent.
Déroulé de l'article :
Nous vous avions présenté cet été un nouveau dispositif de FoodWatch pour épingler les arnaques des marques de l'industrie agro-alimentaire, une sorte de mur de la honte pour informer les consommateurs des mauvaises pratiques des multinationales et distributeurs.
Car le principal enseignement que nous avions pu tirer des sept premiers produits incriminés qui avaient inaugurés ce mur, était que les marques de distributeur étaient toutes aussi concernées que les marques nationales, malgré les éloquants discours de leurs patrons sur les plateaux télés.
Un autre avantage de ce dispositif est qu'il est participatif, tout le monde peut prendre en photo le paquet et/ou prix d'un produit et le transmettre à FoodWatch si vous repérez une arnaque dans les rayons de votre supermarché (ou en êtes victime).
Depuis son lancement de nombreux consommateurs ont ainsi participé et ajouté d'autres produits, nous allons donc voir quels sont ceux qui méritent le plus d'être épinglés en ce début d'automne, découvrez notre top 3 des marques à éviter.
Commençons par la palme du cynisme qui revient à la marque de crèmes glacées Carte d'Or qui appartient à la multinationale Unilever, avec son nouveau packaging trompeur. Les bacs de glace passent de 1 litre à 750 ml avec un prix au litre en hausse.
C'est ce que l'on appelle la « shrinkflation » et confirme que malgré les beaux discours du gouvernement qui avait promis d'y mettre fin l'an dernier, les industriels continuent et contournent une loi bien trop faiblarde pour endiguer la pratique.
Mais là où c'est fort c'est que le bac indique un nouveau format plus avantageux pour les consommateurs, avec un « gain de place dans le congélateur ». Si ça ce n'est pas une pure merveille de marketing, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
La marque d'huile Isio 4 est accusée de frenchwashing sur une bouteille d'huile alimentaire avec une touche d'huile d'olive. Le problème est que l'emballage laisse penser qu'elle est française associant le mot Olive écrit en gros juste au dessus d'un bandeau bleu-blanc-rouge bien visible avec l'inscription « Origine France » accompagnée d'une petite astérisque.
Hors si l'on regarde de plus près la bouteille, l'astérisque ramène vers une mention en petits caractères qui indique que l'huile d'olive n'est pas d'origine française (donc importée). Un bel exemple de tromperie envers les consommateurs, pensant privilégier un produit Made in France alors qu'il ne l'est au mieux que partiellement.
L'astérisque et la disposition des éléments ne laisse planer aucun doute sur le fait que c'est intentionnel et que le but est de berner les consommateurs qui ne prennent pas le temps de regarder les détails, bien trop nombreux malheureusement.
Une autre belle arnaque repérée du côté de chez Carrefour avec une offre spéciale de la marque Cassegrain qui propose un lot de 2 boites de ratatouille au prix de 6,30€ (soit 3,15€ l'unité). Le problème est que les mêmes boites sont vendues en rayon au tarif unitaire de 2,95€ !
Non seulement ce lot revient plus cher mais en plus il ajoute un emballage inutile pour deux boites de conserve, un bel exemple de l'arnaque aux produits XXL et formats familiaux qui continue et contre laquelle rien n'est fait.
Voilà pour ces nouveaux exemples, il y en a d'autres à découvrir sur le mur des arnaques sur l'étiquette de FoodWatch, nous allons maintenant essayer de voir plus globalement les techniques employées par la grande distribution et les industriels pour tromper les consommateurs.
Il n'y a en vérité rien de nouveau et on retrouve toujours les mêmes pratiques déjà bien connues : emballages surdimensionnés pleins de vide, arnaques aux formats familiaux souvent plus onéreux que les produits au format classique, produits sans sucres pleins d'édulcorants, des ingrédients marqués en gros sur le packaging mais présents en petites quantités dans le produit, etc...
Sans oublier donc la shrinkflation toujours utilisée par les industriels qui contournent la loi l'encadrant en changeant la référence du produit, le frenchwashing contre lequel absolument rien n'est fait et bien entendu la nouvelle tendance avec la cheapflation !
Prenons le temps d'expliquer cette technique de cheapflation qui est la plus récente, elle consiste à modifier la recette d'un produit pour réduire la proportion d'ingrédients onéreux (viandes et poissons, fromages, etc...) par d'autres qui le sont moins (huile de palme, panure, etc...).
Bien entendu, si le produit coûte moins cher à produire pour l'industriel, le consommateur lui le paye toujours aussi cher. Mais pire encore, la marque en profite souvent pour augmenter le prix avec un affichage trompeur de type « nouvelle recette encore plus savoureuse ».
Que penser de Danone qui a décidé de retirer le Nutri-Score de ses yaourts à boire car le nouveau calcul plus précis ne leur est pas favorable, quel bel exemple pour cette multinationale qui se targue pourtant de vouloir aider les consommateurs à faire les meilleurs choix comme l'indique FoodWatch.
Le problème, outre le fait que leurs yaourts à boire sont aussi sucrés que les sodas et n'auraient donc jamais du pouvoir bénéficier d'un Nutri-Score favorable, c'est que Danone a obtenu le statut d'Entreprise à Mission et a pris de nombreux engagements, qui ne sont visiblement pas respectés.
Nous avions d'ailleurs déjà pointé les limites du statut des Entreprises à Mission début 2023 dans un article dédié, en voyant la liste des entreprises concernées parmi lesquelles plusieurs sociétés dont les pratiques douteuses étaient déjà connues.
Danone, qui en 2021 limogeait son PDG justement car il n'avait pas réalisé assez de profits, seulement 2 milliards (c'est vrai que ça craint) et licenciait la même année quelques 1600 salariés.
Danone qui est assigné en justice par plusieurs ONG pour sa pollution plastique, qui s'accapare l'eau de Volvic au détriment des populations locales, etc... C'est donc ça une entreprise à mission ?
Nous pouvons donc ajouter les Entreprises à Mission labellisées par la BPI (banque publique d'investissements) et bénéficient du soutien financier de l'état français à la liste des fausses promesses et de l'argent public gaspillé.
Alors comme toujours pour conclure, nous ne pouvons que vous conseiller de vous renseigner et de vérifier avant d'acheter. Car de nos jours les labels et scores sont utilisés comme des arguments marketing par les marques pour vendre toujours plus, certains sont fiables mais mieux vaut ne pas trop s'y fier !
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