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La Commission Européenne vient d'autoriser l'utilisation de deux nouveaux insectes dans l'alimentation, une décision provoquant de nombreuses réactions mais aussi de nombreuses fake news sur les réseaux sociaux. Nous vous proposons de faire la lumière sur cette nouvelle réglementation et ses implications pour nous, les consommateurs.
Alors déjà distinguons les insectes entiers déjà vendus depuis quelques années sous la forme d'apéritifs notamment, et ce dont nous allons parler qui sont des farines ou larves d'insectes potentiellement intégrées dans l'alimentation de tous les jours.
Nous évoquons la baguette de demain qui pourrait (ou pas) être fabriquée avec de la farine de grillons ou de criquets, alors il faut justement bien distinguer les différentes formes qu'ils peuvent prendre pour bien comprendre de quoi on parle.
Le point de départ de cette affaire c'est une nouvelle réglementation de la Commission Européenne qui date de janvier 2023, elle autorise l'intégration de deux insectes dans notre alimentation de tous les jours : les grillons et les larves de petit ténébrion mat (un coléoptère pas très ragoutant).
Voilà qui interroge, moi d'autant plus étant un ancien chez de cuisine pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore. Alors, que dit cette nouvelle réglementation et permet elle aux industriels de nous faire manger des insectes à notre insu ?
La réponse est non, mais avec un « mais » puisque pour le savoir il faudra bien lire la liste des ingrédients au dos des paquets. Mais avant de voir cet aspect, précisons déjà ce que dit exactement cette nouvelle loi européenne. C'est l'EFSA (autorité européenne de la sécurité alimentaire) qui a donné l'autorisation de leur exploitation dans l'alimentation.
Seuls deux insectes ont été autorisés : la poudre de grillons domestique (acheta domesticus) partiellement dégraissée de la société vietnamienne Cricket One, et les larves de petit ténébrion mat (alphitobius diaperinus) sous forme congelée, de pâte, en poudre ou lyophilisé de la société française Ynsect pendant une durée de 5 ans (jusqu'à fin 2027).
Néanmoins ils peuvent être utilisés par l'industrie agro-alimentaire dans de nombreuses préparations : pains et biscuits, céréales et barres de céréales, sauces et soupes, plats cuisinés et pâtes farcies, confiseries, etc... Il est donc bien possible d'en retrouver dans des milliers de produits préparés.
Rappelons aussi que deux autres insectes avaient déjà été autorisés en 2021 : le criquet migrateur (locusta migratoria) et les larves séchées de ténébrion molitor plus connu sous le nom de vers de farine. Ce sont donc désormais 4 insectes qui sont autorisés en Europe, sans compter certains colorants alimentaires comme la cochenille (shellac - E904) qui est un colorant rouge largement utilisé par l'industrie (glaces, sodas, etc...).
Pour se faire un avis, même si bien entendu ça ne donne pas forcément très envie notamment quand les insectes sont sous forme de larves, il faut répondre à quelques questions et se demander quels sont les avantages et les inconvénients alors essayons de faire le tour des questions qui se posent.
Déjà d'un point de vue nutritionnel les insectes ont des avantages car la plupart sont riches en protéines, en graisses non saturées (Oméga 3 et 6) meilleures pour la santé que celles des viandes habituelles, en calcium, fer ou zinc. Mais ils sont aussi allergènes, donc à déconseiller si vous êtes allergiques aux crustacés, mollusques ou encore aux acariens.
D'un point de vue sanitaire, si nous imaginons que le nécessaire a été vérifié avant leur autorisation, les insectes ne sont pas plus ou moins vecteurs de problèmes que les autres animaux. Il y a quelques spécificités notamment car certains peuvent être venimeux, produire des toxines ou encore être porteurs de virus.
La FAO (service alimentation et agriculture de l'ONU) précise néanmoins que les éventuelles infections portées par les insectes sont moins facilement transmissibles à l'homme que celles des mammifères et des oiseaux. Au final donc, comme pour le reste de l'alimentation les principaux risques viennent des conditions d'élevage et de production des insectes.
Car le plus grand risque c'est que comme d'habitude l'industrie agro-alimentaire n'utilise pas les insectes dans un but d'améliorer ses recettes, pour des raisons nutritionnelles par exemple, mais uniquement pour des raisons bassement financières si ils coûtent moins cher que les produits habituels qu'ils sont susceptibles de remplacer. Hors, quand on tire les prix vers le bas pour générer toujours plus de profits, les problèmes commencent.
Les derniers exemples, comme celui des pizza Buitoni qui ont coûté la vie à deux enfants sont édifiants, et il n'y a malheureusement aucune raison qu'il en soit autrement avec les insectes. Pour résumer donc les insectes ont l'avantage d'être intéressants du point de vue nutritif, mais sont aussi sources de certaines allergies donc une partie de la population devra faire attention.
Ils seront indiqués sur les emballages, mais il y a peu de chances qu'ils soient mis en avant sur les paquets. Pour savoir si les biscuits, le pain ou tout autre aliment préparé en contient, il faudra se reporter à la liste des ingrédients. La seule obligation est qu'ils soient mentionnés clairement dans la liste, et indiqués comme allergènes. Autrement dit, la plupart des consommateurs ne prenant pas la peine de lire la composition de ce qu'ils achètent, sont susceptibles d'en manger sans le savoir.
Leur utilisation dans l'alimentation est inéluctable, car nous sommes toujours plus nombreux sur la planète terre qui ne peut plus subvenir aux besoins de huit milliards de personnes. Pourtant certains politiques continuent à appeler au soutient de la natalité, pour produire et consommer toujours plus (cherchez l'erreur).
Les insectes sont déjà largement consommés dans certaines régions du monde et notamment en Asie d'ailleurs. D'un point de vue écologique ils nécessitent moins d'eau, de nourriture et leur élevage nécessite moins d'espace que les animaux traditionnellement élevés pour l'alimentation.
La balance penche donc sans conteste vers les avantages, mais il faudra surveiller leur utilisation par les multinationales cupides de l'agro-alimentaire. Les allergiques aux crustacés, mollusques et acariens devront redoubler de vigilance car les insectes peuvent potentiellement être utilisés dans une grande partie de l'alimentation (pain, céréales, biscuits et confiseries, etc...).
Mais tous les consommateurs devraient prendre la bonne habitude de lire les étiquettes des produits transformés, notamment la liste des ingrédients et surtout apprendre à lire entre les lignes. Car comme nous le répétons souvent, ce sont les informations manquantes qui sont les plus révélatrices. Nous n'avons rien contre les insectes donc mais sommes plus inquiets sur la façon dont ils seront produits et utilisés, après chacun(e) est libre d'en penser ce qu'il veut.
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