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Conso : zoom sur le nouvel indice de réparabilité des appareils

Nous avions déjà évoqué certaines mesures de la nouvelle loi « anti-gaspillage » à travers un précédent article sur les nouvelles restrictions des plastiques à usage unique, et nous souhaitons évoquer une autre mesure de cette loi.

Ce texte de loi complexe pour nous autres consommateurs intègre une autre mesure intéressante dans son volet « économie circulaire » que nous voulions vous présenter car elle nous concerne tous, c'est « l'indice de réparabilité ».

 

Qu'est ce que le nouvel indice de réparabilité ?

Cette nouvelle mesure entrera en vigueur dans quelques mois, au 1er janvier 2021 et vise à lutter contre l'obsolescence programmée en indiquant au consommateur l'indice de réparabilité des appareils neufs.

Sous la forme d'un affichage visuel, à l'effigie des étiquettes de classe énergétique, il sera obligatoire d'apposer une étiquette spécifique sur tous les appareils électroniques et d'électroménager dans les points de vente physiques comme en ligne.

En effet nous connaissons tous ce système de notation déjà en vigueur pour d'autres propriétés de certains biens, comme par exemple la Classe Énergétique (étiquette-énergie) d'un appareil électrique ou le DPE pour les logements (Diagnostique de Performance Energétique).

Ou plus récents le nutri-score et le ménag'score que nous avions déjà évoqué dans un autre article, le premier étant déjà en vigueur sur les produits alimentaires transformés et le second pour les produits d'entretien de la maison encore à l'étude.

Toutes ces mesures et plus généralement tout ce qui touche à l'économie circulaire sont des sujets qui nous intéressent au premier plan en tant que consommateurs, et ce type de notations continue de se développer avec donc début 2021 l'arrivée de cet indice de réparabilité.

Chaque classement a son barème, généralement sous la forme d'une classe de A à E avec des particularités pour chaque système (A+ par exemple), mais pour l'indice de réparabilité c'est un système de notation numéraire qui semble avoir été choisi.

En effet en fonction de plusieurs critères que nous allons développer ensuite chaque appareil électronique recevra une note allant de 1 à 10 en fonction de ces critères, le logo n'est pas encore officiel mais voici des exemples trouvés sur le net qui pourraient représenter l'indice de réparabilité.

indice-reparabilite
crédit images : HOP (Halte à l'Obscolescence Programmée) / Spareka

Les critères sont encore à l'étude mais devraient être au nombre de 5, comptant chacun pour 20% de la note finale, on y retrouve :

  • la documentation accompagnant le produit

  • la simplicité du démontage et remontage

  • la disponibilité des pièces détachées (et la durée)

  • le ratio du prix de la pièce de rechange la plus onéreuse / coût du produit

  • les critères spécifiques à chaque produit

Alors nous avons simplifié car en fait chaque critère est divisé en 10 sous-critères qui comptent chacun plus ou moins dans la note de chaque critère principal, ce qui est plus compliqué à décrire de façon précise à moins d'avoir un joli tableau à disposition.

indice-reparabilite-criteres

Ce tableau est issu d'un rapport de l'Assemblée Nationale que vous pouvez consulter ici.

 

Que peut-on attendre de cet indice de réparabilité ?

Maintenant que nous avons vu ce qu'est l'indice de réparabilité et comment il devrait être calculé, puisque à l'heure actuelle ce n'est pas encore définitif, voyons ce que l'on peut en attendre de notre point de vue de consommateurs.

Les critères seront fixés de manière définitive par un groupe de travail mis en place par le ministère de la transition écologique et du développement durable, il est composé de représentants des fabricants et des distributeurs, d'ONG et d'associations de consommateurs.

En tant que consommateurs nous ne pouvons qu'espérer que le premier barème évoqué plus haut ne sera pas trop modifié en faveur des fabricants, comme c'est malheureusement souvent le cas à cause des lobbys qui ont pris une place bien trop importante auprès des politiques.

Le risque est donc de se retrouver au final avec un barème qui laisse la possibilité aux industriels de contourner les critères pour obtenir une meilleure note, un peu comme c'est le cas avec les labels de qualité dans l'alimentation que nous avions déjà pointés du doigt.

D'autant que pour ce type d'appareils nous avons déjà d'autres exemples, dans le domaine des automobiles par exemple avec des données constructeurs souvent erronées grâce à des systèmes de falsification des essais ou récemment avec des smartphones là aussi dont les capacités réelles sont parfois moindres que celles affichées par certains fabricants.

Si les règles ne sont pas suffisamment strictes nous aurons donc un nouvel indicatif qui ne sera pas représentatif et fera comme souvent la part belle aux grands groupes qui ont les moyens de les contourner pour paraître plus performants qu'ils ne sont réellement.

Mais tout ça ce sont des suppositions puisque le décret qui fixera le barème n'a pas encore été publié, affaire à suivre donc. Autre point à l'étude avec le visuel qui devra être affiché, de ce point de vue il ne devrait pas poser de soucis la note devrait être clairement indiquée sur les appareils.

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crédit image : pixabay - marijana1

Le visuel provisoire ressemble à une jauge un peu comme le compteur de vitesse sur le tableau de bord de votre véhicule allant du rouge au vert avec une aiguille indiquant dans quelle zone se situe l'indice de réparabilité de l'appareil.

Il semble que la note sur 10 soit également indiquée en chiffres et intègre les dixièmes, un appareil pouvant être noté 6,2/10 ou 7,5/10 par exemple, ce qui revient en fait à un pourcentage traductible par 62% ou 75%.

Ce que nous ne devrions pas savoir par contre c'est le détail des 5 critères car si un appareil est noté 2/2 pour la partie documentation et 0/2 pour la partie disponibilité des pièces détachées ou inversement ça change tout !

Il serait donc intéressant si l'on veut réellement lutter contre l'obsolescence programmée que certains critères soient éliminatoires, comme pour les diplômes à l'école si dans la matière principale vous n'avez pas la moyenne.

Mais donc nous imaginons que comme toujours ce sera un nouvel indicateur qui va dans le bon sens pour les consommateurs mais restera insuffisant pris seul pour juger réellement de la valeur et de la qualité des produits soumis à cet indice.

Un second indice serait d'ailleurs également dans les tuyaux pour compléter l'information au consommateur, ce serait lui un « indice de durabilité » mais il semble qu'il ne verra pas le jour avant 2024 donc nous aurons le temps de l'évoquer quand nous en saurons plus.

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