des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Une fois par mois nous vous proposons de passer en revue les principaux sujets de société abordés par les grandes associations de consommateurs françaises, les seules à défendre nos intérêts depuis que les médias sont aux mains des plus riches.
Elles sont un contre-pouvoir indispensable à notre démocratie, pourtant nous sommes trop peu à nous intéresser à leurs prises de position et propositions, alors essayons de nous informer en faisant la synthèse des principales actualités abordées ces dernières semaines.
Le mois d'avril n'aura pas été le plus prolifique il est vrai, peu de communiqués et de nouveautés du côté des associations de consommateurs, mis à part les deux poids lourds que sont la CLCV et l'UFC Que Choisir.
Nous allons évoquer les mêmes thématiques que les mois précédents, à commencer par les eaux en bouteilles contaminées qui continuent de faire couler beaucoup d'encre. Mais au delà de ce scandale d'état un sujet au combien primordial, car l'eau sous toutes ses formes est indispensable à la vie.
Mais la pollution et la raréfaction de l'eau n'est qu'un volet du dérèglement climatique et justement nous viendrons ensuite sur le sujet de l'indemnisation des catastrophes naturelles qui se multiplient, qui va payer la facture ?
Nous aborderons aussi l'imbroglio autour du chèque énergie et l'incompétence de notre administration, incapable d'anticiper une situation pourtant connue et de définir quels sont les nouveaux foyers éligibles cette année.
Dans notre édito nous nous questionnons sur les décisions prises et la communication de nos dirigeants, pour qui roulent t'ils et à qui profite leurs arbitrages ? Sont ils incorruptibles ou au contraire influencés par certaines entités ?
Le scandale de l'eau en bouteille contaminée et filtrée en toute illégalité par Nestlé Waters et Alma, avec la complicité malveillante du gouvernement français qui a protégé ces groupes industriels, continue de faire des remous.
Si toutes les associations abordent le sujet de l'eau sous diverses formes, c'est que l'enjeu est crucial puisque comme nous l'avons écrit dans le titre « l'eau, c'est la vie ! ».
L'association de consommateurs FoodWatch a déposé plainte contre Nestlé Waters. Une seconde plainte est en cours au niveau européen pour essayer de comprendre pourquoi le gouvernement qui savait tout a préféré garder secrètes ces informations alors qu'il avait l'obligation d'informer les consommateurs et ses partenaires européens.
Ce qui nous fait penser à l'affaire des PFAS et au coup de force de Téfal (Groupe SEB), qui a obtenu de continuer à polluer grâce à son chantage à l'emploi. Sauf que les eaux Nestlé sont (entre autre) polluées aux PFAS, est-ce que l'on ne détruit pas des emplois à chaque fois que l'on essaie d'en préserver d'autres ?
Même constat avec la crise des agriculteurs, qui n'a pas été réglée et a principalement servie à réduire les ambitions en matière d'environnement et de pesticides. Les eaux Nestlé sont aussi polluées à cause des pesticides, ne devrions donc pas les interdire pour sauver les emplois chez Nestlé Waters ?
Au final nos gouvernants ne devraient ils pas décider en fonction des intérêts des français(e)s et des enjeux de santé publique, au lieu de toujours raisonner en termes d'emploi et de business ?
Que penser des méga-bassines largement financées par de l'argent public et qui sont appelées à se multiplier, alors même que les canalisations d'eau potable sont dans un état lamentable. Là par contre, le gouvernement n'a pas assez d'argent pour investir dans le renouvellement du réseau de distribution.
Les actualités dans toute la France informant d'interdictions locales de boire l'eau du robinet sont quotidiennes, n'est il pas temps de réagir et de vraiment agir pour les générations futures plutôt que d'essayer de sauver quelques emplois de ci de là ?
Alors certes pour ces employés et leurs familles nous comprenons que ce soit difficile à lire, mais entre quelques milliers d'emplois et la santé de 65 millions de personnes, de milliards de vies même si l'on ajoute la biodiversité dans l'équation, mieux vaut les aider à se reconvertir que de condamner tout le monde.
L'eau continue de couler et n'a pas fini de faire parler, car les priorités ne sont à notre avis pas les bonnes. L'affaire des eaux Nestlé confirme que même les nappes les plus profondes et préservées sont désormais polluées aussi, ce qui devrait nous inquiéter !
Les articles à lire sur ce sujet :
L'association de consommateurs UFC Que Choisir s'interroge sur l'augmentation des coûts d'assurance avec la multiplication des catastrophes naturelles, et sur qui va payer cette facture qui s'alourdit ?
Si vous nous lisez régulièrement vous connaissez déjà la réponse, mais voyons ce que nous apprend l'UFC qui décortique le rapport du groupe d'experts remis au gouvernement. Ils préconisent la revalorisation de la cotisation des primes CatNat, un système de bonus-malus pour les assureurs et la mise en place d'une aide pour adapter les logements façon Ma Prime Renov.
Alors l'augmentation de la cotisation CatNat qui devrait passer de 12% à 20% ce sont bien entendu les assurés, vous comme nous, qui allons la payer à travers l'augmentation des assurances multirisques habitation.
Elle devrait s'appliquer au 1er janvier 2025, nous attendons donc de connaître la future hausse des assurances habitation pour l'an prochain, mais elle s'annonce encore très salée !
Nous avions d'ailleurs déjà abordé ce sujet dans notre article en début d'année sur l'inflation réelle prévue pour 2024, à travers l'exemple du coût des mutuelles qui va augmenter de 8% à 10% chaque année jusqu'en 2028 (au moins).
On s'achemine vers une schéma identique pour les assurances (et d'autres postes de dépense), car comme nous l'écrivions : il faut bien que quelqu'un paye les dégâts du dérèglement climatique et ce ne seront ni les entreprises polluantes, ni les assureurs, ni les banques qui les financent.
Il ne reste donc que les ménages qui devront non seulement subir les inondations, les canicules, les fissures dans leurs habitations, les tempêtes, etc... Et payer la facture pour que l'industrie puisse continuer à faire des profits en détruisant tout sur son passage.
Le chèque énergie est au cœur d'un imbroglio dénoncé par 20 associations et autres organisations, dont la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) et l'UFC Que Choisir, car 1 million de nouveaux foyers éligibles cette année risquent pourtant de ne pas en bénéficier.
Le départ de cette affaire c'est encore une fois la communication du gouvernement qui, au courant de cette situation bien entendu, a essayé de passer sous silence cette problématique.
Il semble que l'admission au chèque énergie et son montant était calculé sur la base du fichier de la taxe d'habitation, qui a disparue au profit de fortes augmentations de la taxe foncière (même si là aussi on nous avait promis que ce ne serait pas le cas).
L'administration n'ayant pas anticipé cette situation, elle se retrouve dans l'impossibilité de savoir quels sont les nouveaux foyers éligibles au chèque énergie, dont le nombre comme évoqué est estimé à 1.000.000 pour l'année 2024.
Ces foyers devront eux même faire la démarche sur le site du chèque énergie, afin de savoir si ils sont éligibles et si oui, recevoir leur chèque pour l'année 2024. Il suffit de se munir de son numéro fiscal (impôts) pour savoir si vous êtes éligibles ou non.
Encore un bel exemple de la défaillance de notre administration qui n'a pas anticipé la problématique, et de la communication du gouvernement qui tente de la balayer sous le tapis pour éviter que ça se sache, quitte à ce que les ménages fragiles ne reçoivent pas cette aide (il n'y a pas de petites économies comme on dit).
Alors que là encore le prix de l'électricité est appelé à augmenter d'au moins 10% chaque année dans la prochaine décennie pour payer les nouvelles centrales nucléaires, que le prix du gaz sur lequel il est indexé est plus volatile que jamais et que la précarité progresse à vitesse grand V, on se demande pour qui roule le gouvernement ?
Les décisions de nos politiques nous interrogent, sur l'eau mais bien d'autres sujets elles nous semblent trop souvent tourner à l'avantage d'intérêts privés au détriment de l'intérêt public, même si il y a aussi des avancées qu'il ne faut pas oublier pour autant.
Ce qui pose donc la question de l'intégrité de nos décideurs, alors que nous apprenons qu'après le Qatar c'est la Russie qui arrive à corrompre les représentants des instances européennes. Pensez vous vraiment que nos politiques sont plus vertueux que les autres, sont ils d'incorruptibles défenseurs de nos droits et de nos intérêts ?
On peut en douter quand on voit les décisions prises en France et à Bruxelles, plus souvent au profit des lobbys privés que du bien commun. Quand on voit qu'ils sont recrutés par de grands groupes privés à peine leurs fonctions publiques achevées.
Quand on voit que le gouvernement a délibérément caché la vérité pour qu'Alma et Nestlé Waters puisse continuer à vendre des bouteilles d'eau non conformes au détriment des consommateurs français, et que ce ne sont malheureusement pas les exemples de cette nature qui manquent.
Un article d'Oxfam explique d'ailleurs comment est répartie l'eau au niveau mondial : 70% pour l'agriculture intensive et 17% pour l'industrie, il ne reste donc que 13% de cette ressource vitale pour les autres usages et notamment pour que nous puissions boire.
Alors qu'en est il de la corruption de nos décideurs, directe ou indirecte et de l'influence des lobbys ? Mystère et boule de gomme, nous n'avons pas accès au forum de Davos ni aux chasses privées du Domaine de Chambord, autrement dit là ou sont décidées les politiques publiques par les capitalistes néolibéraux.
Nous savons par contre que le Conseil de l'Europe avait fait 18 recommandations pour lutter contre la corruption, selon cet article de Franceinfo la France n'a mis en œuvre de façon satisfaisante que 2 de ces recommandations !
Nous en revenons toujours donc au même problème, celui des lobbys qui sont devenus tellement puissants qu'ils sont en mesure de grandement influencer les décisions politiques en faveur de leurs commanditaires, les multinationales et les ultra-riches.
Tant que nous ne rétablirons pas cette balance, nous continuerons chaque mois de regretter les décisions prises par nos dirigeants, plus soucieux de contenter leurs futurs employeurs que d'œuvrer pour l'intérêt public.
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