des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Il y a du nouveau dans le calcul du Nutri-Score qui va devenir plus complet et précis, pour mieux informer les consommateurs. Nous vous expliquons ce qui va changer et verrons ensuite où en est la « guerre du Nutri-Score » au niveau européen, car son futur n'est pas encore garanti.
En général on vote l'été en catimini des lois polémiques, mais fin juillet sept pays européens dont la France ont votés en faveur d'une évolution du Nutri-Score. Ou du moins de son algorithme qui est la formule de calcul qui permet de définir la classification des produits, de A à E.
Il fait suite à la nomination d'un comité scientifique dédié début 2021, qui a rendu son dernier rapport en juin 2022. Sans surprise ils ont relevé les incohérences de la méthode de calcul actuelle, et ont formulé des améliorations à y apporter.
Nous avons déjà toutes et tous pu voir dans les rayons de nos supermarchés des affichages qui ne nous semblaient pas vraiment pertinents, avec des produits ultra transformés arborant un Nutri-Score B alors que d'autres nous paraissant meilleurs pour la santé étaient moins bien notés.
Le comité a relevé ces problèmes et émis ses recommandations pour un calcul plus juste du Nutri-Score, qui vient donc d'être voté par plusieurs pays. Mais nous verrons en seconde partie d'article que la guerre du Nutri-Score n'est pas encore terminée et se joue à bas bruit au niveau européen.
La nouvelle méthode de calcul vise donc à mieux prendre en compte la nature des aliments et leur densité nutritionnelle. Ils seront évalués en fonction de leur teneur en sucre et en sel mais aussi en fibres, avec un système de bonus-malus.
Bref, c'est assez complexe mais par exemple désormais les pains et autres produits fabriqués avec des farines complètes seront mieux notés que ceux produits avec des farines raffinées, ça semble logique mais ne l'était pas dans l'ancienne formule de calcul.
Un riz ou des pâtes blanches seront moins bien notés que leurs équivalents complets (avec enveloppe), les huiles riches en acides gras poly-insaturés (huiles de colza, de noix, d'olives, etc...) permettront d'obtenir un meilleur Nutri-Score que leurs homologues saturées (graisses d'origine animale, huile de palme, etc...).
Les aliments riches en oméga 3 comme certains poissons bénéficieront d'un bonus par rapport aux alternatives moins saines, la viande rouge au contraire se verra attribuer un malus par rapport aux viandes blanches, les produits sucrés et cariogènes aussi se verront attribuer un malus, etc...
Néanmoins, si tout ça va dans le bon sens et que nous saluons l'engagement des instances françaises ayant votés ce changement bienvenu, nous n'avons pas encore trouvé d'informations sur le délai de mise en œuvre de la nouvelle méthode de calcul, ni sur la modification de l'affichage en rayons qui en découlera.
Source : rapport Nutri-Score 2022 (en anglais)
Mais si le Nutri-Score est déjà appliqué, enfin à la bonne volonté des fabricants du moins, dans plusieurs pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Pays-Bas, etc...), il fait aussi l'objet d'une guerre entre lobbys de l'industrie agro-alimentaire et associations de consommateurs au niveau européen.
En effet, la commission européenne doit statuer en fin d'année 2022 sur sa généralisation en Europe, ce qui le rendrait obligatoire en France aussi pour les industriels réfractaires. Beaucoup font le choix pour le moment de ne l'apposer que quand il est à leur avantage, comme un élément de marketing plus que comme une réelle information des consommateurs.
Plusieurs affichages sont en ce moment analysés par les instances européennes qui vont bientôt choisir lequel sera mis en place, mais tous ne sont pas aussi complets et indépendants que le Nutri-Score.
Certains émanent directement des industriels afin de garantir que leurs productions soient bien notées, et le risque est donc que l'Europe choisisse un affichage peu informatif sous le poids des lobbys, au détriment des consommateurs européens.
Quand on voit leurs nombreux relais au niveau politique, la bataille n'est pas encore gagnée. Nous nous souvenons par exemple de Valérie Pécresse qui reprenait pendant la dernière campagne présidentielle mot pour mot leurs arguments, faisant la tournée des médias pour soutenir le Nutri-Score à la portion voulu par les lobbys de la charcuterie et des fromages.
Les derniers rapports de la commission sont pourtant sans appel et tous ceux qui sont faits de manière indépendante pointent les défauts des affichages concurrents. Le constat est désormais indéniable, le Nutri-Score est l'affichage le plus efficace et le mieux équilibré pour permettre aux consommateurs de comparer les produits.
Bref, vous pouvez consulter cet article de Que Choisir qui relaye les conclusions du dernier rapport du CCR (Centre Commun de Recherche) en faveur du Nutri-Score et revient aussi sur cette histoire de portions d'ailleurs. Mais aussi l'article de la CLCV qui donne des exemples précis du changement de notation sur certains produits.
Il y a quelques mois nous vous expliquions dans notre article sur comment gérer son budget au supermarché la technique pour comparer les tarifs, qui se base sur les prix au kilo ou au litre. C'est exactement pareil pour le Nutri-Score qui se calcule sur 100 grammes pour être comparé facilement, si il était calculé à la portion il serait incompréhensible, d'autant plus que les portions sont différentes pour un adulte ou un enfant, une femme et un homme, etc...
Pour conclure, rappelons qu'il existe des applications smartphone qui permettent en scannant le code barre des produits en rayon d'obtenir des informations utiles. Il en existe plusieurs mais nous vous conseillons l'application de Que Choisir qui est très complète et bien conçue, c'est celle que nous utilisons en tous cas.