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Cela fait désormais trois ans qu'est apparu sur l'emballage des denrées alimentaires le Nutri-Score que nous vous avions présenté déjà dans un article visible ici, il est donc l'heure de faire un premier bilan pour les autorités compétentes, mais pour vous et nous également en tant que consommateurs avertis.
Le bilan du Nutri Score a été réalisé par l'Observatoire de l'Alimentation (Oqali) à la demande de Santé Publique France (agence gouvernementale) et publié sur le site de Vie Publique, on reconnaît bien la là simplicité de l'administration française (humour).
Mais ne commençons pas avec le mauvais esprit, nous ferons notre propre bilan en seconde partie d'article mais avant voyons quels sont les enseignements que tirent les pouvoirs publics français de cet étiquetage, destiné à informer les consommateurs sur les qualités nutritives des aliments transformés.
Car déjà commençons par rappeler à quoi sert le Nutri Score : c'est un indice de la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires qui permet aux consommateurs d'en prendre connaissance facilement grâce au logo placé en évidence sur l'emballage.
L'échelle de notation classe les produits en fonction de leur valeur nutritionnelle de A à E et prend en compte le profil nutritionnel des produits transformés selon les standards de la FSA (Food Standards Agency) sur une base 100 grammes ou 100 millilitres.
Ce qui donne une sorte de balance entre les ingrédients favorables : fibres, fruits, certaines huiles (de colza, de noix, olives, etc...), les légumes et légumineuses ou encore les protéines et fruits à coques. Mais aussi de l'autre côté les ingrédients défavorables : acides gras saturés, sodium, sucre, etc... Dont la consommation doit être maîtrisée et limitée.
Selon l'observatoire plus de 90% des français sont favorables à l'affichage du Nutri-Score sur les emballages des aliments, mais en juillet 2020 seules 415 entreprises se sont engagées pour son utilisation, soit environ 50% du volume des ventes de produits et denrées alimentaires concernés par l'étiquetage.
Le rapport souligne aussi que 7 catégories de produits parmi les plus chargées en glucides n'indiquent pas du tout le Nutri-Score : les confiseries, les desserts et viennoiseries surgelés, le fromage, les jus et nectars de fruits, les margarines, le sirops et boissons concentrées (à diluer) ainsi que le snacking surgelé.
Ce qui n'empêche pas l'Oqali de saluer l'efficacité du Nutri-Score, mais nous serons moins compréhensifs dans notre analyse. En cours de développement dans le reste de l'Europe il est également prévu un élargissement aux produits vendus en vrac et même à la restauration hors domicile, une gouvernance européenne est également en cours de construction.
Vous trouverez le bilan complet de l'Oqali ici
Maintenant que nous avons relayé le bilan officiel du Nutri Score voyons ce que nous en pensons en tant que consommateurs, nous avions déjà épinglé le fait que chaque fabricant soit libre d'afficher ou non le Nutri-Score de ses produits.
Le résultat est que même si c'est sans aucun doutes une avancée significative on voit que la moitié des produits vendus ne met pas en place le Nutri-Score et sans surprise ce sont les produits les moins biens classés qui ne l'ont pas adopté.
Pour résumer donc même si ce n'est pas une généralité, quand le Nutri-Score est bon il est affiché comme un argument de vente supplémentaire. Mais quand il n'est pas bon rien ne vous oblige à l'indiquer et il faudrait donc être idiot pour l'apposer au risque de voir ses ventes baisser, hors les industriels ne sont pas idiots.
Comme pour toutes les mentions obligatoires et autres labels nos politiques quand ils ont voté la loi ont pris grand soin de prendre en compte les doléances des lobbys agro-alimentaires, qu'il ne faut surtout pas contrarier.
Au final si certains jouent le jeu le bilan démontre qu'ils sont trop peu à le jouer quand leurs produits ne sont pas bien classés, ou comment encore une fois détourner ce qui est censé être un indicateur fiable pour aider les consommateurs à bien acheter en un élément de communication à l'avantage des industriels.
Je dois avouer que je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu en rayons des produits classés E et assez rarement des produits classés D, pourtant selon l'étude de l'Oqali c'est à peu près moitié moitié entre les produits en A et B avec les produits classés de C à E.
Mais il faut également noter une grande disparité entre les marques de distributeurs qui jouent largement le jeu et les marques nationales qui n'affichent le Nutri-Score quasiment que lorsque qu'il leur est favorable : 11% en D + E pour les marques nationales contre 42% sur les marques distributeurs (voir visuel ci-dessous).
Ce qui est bien indiqué donc dans le rapport de l'Oqali, rendons à César ce qui est à César, mais fausse aussi largement les données générales si l'on s'y arrête. Et illustre à merveille l'utilisation qui est faite du Nutri-Score par les gros industriels, comme nous venons de l'expliquer et de le dénoncer.
Pire le Nutri-Score est régulièrement victime de campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux à base de ''fake news'' et photo-montages frauduleux, si il est toujours difficile de savoir qui est derrière ces tentatives de déstabilisation on sait par contre à qui profite le crime : les industriels de l'agro-alimentaire, qui tentent par ailleurs d'entraver sa mise en place au niveau européen selon nos confrères de Que Choisir.
Comme toujours donc c'est un indicateur supplémentaire qui peut aider le consommateur à prendre sa décision d'achat, mais qui n'est pas le sésame dans lequel on peut faire aveuglément confiance. Nous verrons son évolution dans les prochaines années, mais si il n'est pas rendu obligatoire il restera pour les industriels plus un outil marketing qu'un indice d'aide à la consommation.
Bravo donc aux grandes marques de l'agro-alimentaire qui démontrent une fois de plus si il était besoin qu'ils n'ont que faire des consommateurs et que pour eux seuls les bénéfices et dividendes à reverser aux actionnaires comptent, et vive le marketing qui permet de faire croire le contraire !
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