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La revue de presse des associations et ONG françaises - novembre 2023

Chaque mois, nous vous proposons de faire une revue de presse des principaux sujets qui ont été abordés par les associations de consommateurs et ONG françaises.

Quelles sont les actualités marquantes, comment vont elles impacter notre qualité de vie et notre pouvoir d'achat, les décisions sont elles prises dans l'intérêt général ou pour satisfaire les industriels ?

Ce sont toujours des sujets d'une importance primordiale, qui impactent nos vies directement ou les impacteront demain, alors il est important de se tenir informé de ce qu'il se passe (souvent dans votre dos).

 

Les principales actions des associations de consommateurs :

Plutôt que de relayer de petites actualités qui passent inaperçues, nous vous proposons désormais de voir les sujets brûlants du moment une fois par mois, sous la forme d'une revue de presse.

Des décisions injustes dénoncées (elles sont légion depuis quelques mois), des batailles épiques à Bruxelles contre les lobbys, etc... Ce sont autant de sujets pas toujours très intéressants, mais factuels qui impactent notre vie au quotidien.

Faisons le tour des actualités du mois de novembre 2023, puis nous écrirons notre petit édito pour dénoncer les décisions qui vont à l'encontre de l'intérêt général, et du bon sens au profit de quelques uns.

  • Nucléaire : une hausse de 66% du prix dénoncée par les associations

L'énergie nucléaire fait à nouveau l'unanimité des associations de consommateurs, qui dénoncent d'une seule voix la hausse de prix de 66% fixée par le gouvernement, sans aucune concertation et dans la plus grande opacité.

Une décision prise dans l'ombre des ministères au détriment des consommateurs, qui vont encore voir flamber leurs factures dans les mois et les années à venir.

L'UFC Que Choisir soupçonne que cette augmentation soit en partie orientée pour financer les futurs investissements d'EDF dans le nucléaire (les fameux nouveaux réacteurs pour dans 40 ans).

Les associations dénoncent l'opacité de cette décision, le fait que le prix fixé ne corresponde en rien au prix de production mais à une négociation privée de tous débats, et se fasse au détriment des foyers qui devront passer à la casserole.

Encore une fois donc, ce sont les particuliers qui vont devoir payer les décisions du gouvernement français, qui continue de taper les plus modestes au portefeuille pour toujours plus subventionner les grandes entreprises.

Ce procédé est inadmissible et produit un résultat qui augmentera injustement la facture des ménages de plus de 10 %. Nous n’aurons donc de cesse de le contester par tous les moyens à notre disposition.

CLCV

  • La guerre anti Nutri-Score continue, encore et encore

Restons du côté de la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) qui dénonce toujours l'activité des lobbys de l'industrie agro-alimentaire à Bruxelles pour enterrer le Nutri-Score.

Il devait être généralisé fin 2022 dans toute l'Europe, mais le dossier est au point mort grâce au lobbying intensif des industriels de la malbouffe et du gouvernement italien.

L'association de consommateurs dénonce les arguments scandaleux des lobbys, repris par les autorités pour justifier l'enterrement du dossier, mis en lumière grâce au travail de la BEUC et de FoodWatch que nous évoquerons aussi plus tard.

Malheureusement, nous les dénonçons depuis des années mais rien n'y fait, les lobbys de l'industrie agro-alimentaire sont dans tous les mauvais coups.

Ciblage publicitaire des enfants, emballages plastique, shrinkflation, additifs, huiles minérales, pesticides, opacité dans les rappels produits, etc... Ce ne sont pas ceux qui nous nourrissent comme ils aiment à le dire, mais des semeurs de mort cupides attirés par les profits !

dessin humoristique sur les huiles minérales dans l'alimentation (crédit image : FoodWatch)

dessin humoristique sur les huiles minérales dans l'alimentation (crédit image : FoodWatch)

Sur le même sujet, alors qu'une version plus sévère du Nutri-Score a été adoptée et devrait être mise en place début janvier 2024, la première défection ne s'est pas faite attendre.

Alors il est vrai que la France et quelques autres pays (Allemagne, Belgique, Espagne, etc...) font un peu mieux que l'Europe et l'ont adopté, mais sans obligation d'affichage.

Du coup, les industriels l'appliquent quand il leur est favorable et ne le font pas si ça risque de faire moins vendre, ils l'utilisent comme un élément de marketing de plus à leur disposition.

Un bon exemple avec la marque Bjorg qui affichait le Nutri-Score tant qu'il lui permettait de mieux vendre ses produits, vient de le supprimer selon l'UFC Que Choisir car la nouvelle version leur serait moins favorable.

Comme quoi, comme nous l'évoquions lors de notre série d'article sur le Fabriqué en France écrits à l'occasion du salon du même nom, on peut être Bio et Made in France mais ne pas être du côté des consommateurs pour autant.

Avec toujours plus d’indicateurs différents disponibles, mais toujours aucun qui soit obligatoire, les services marketing ont de beaux jours devant eux !

UFC Que Choisir

  • Greenwashing et bouteilles plastique, les associations attaquent !

Après l'énergie (pour une fois nous n'avons pas parlé de Total, qui continue ses projets climaticides dans l'ombre) et l'industrie agro-alimentaire, dans la famille des "frères Rap-tout" (vidéo) nous demandons l'industrie plastique.

Le BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) qui représente plusieurs associations dans 13 pays européens, vient de signaler aux autorités européennes le greenwashing sur les bouteilles plastique.

Il leur est reproché des allégations trompeuses pour laisser penser qu'elles n'ont aucun imact sur l'environnement, la plainte vise notamment les mentions « 100% recyclable » et « 100% recyclé » accompagnées d'images verdoyantes.

Ou comment faire croire que vos bouteilles en plastique polluantes ont un impact positif sur la planète et notre santé, alors qu'il n'en est bien évidemment rien car elles sont la principale source de pollution des plages européennes selon l'enquête du BEUC.

On retrouve là encore toujours les mêmes multinationales, que nous pouvons citer puisque le BEUC l'a fait : Coca-Cola HBC (n'en déplaise à la ministre des sports et aux J.O de Paris), Danone ainsi que le groupe Nestlé.

la pollution plastique vue par l'artiste RosZie (crédit image : pixabay)

la pollution plastique vue par l'artiste RosZie (crédit image : pixabay)

Les annonces d'autres ONG qui nous ont alertés :

Outre les associations de consommateurs, de nombreuses autres ONG œuvrent pour nous protéger des lobbys industriels, qui ont malheureusement bien plus de poids et d'argent, mais pas les mêmes intérêts.

  • Le pacte vert européen (green deal) ensanglanté

L'Observatoire des Multinationales dénonce le « green deal » ou pacte vert européen qui selon eux, derrière les beaux discours sur la transition écologique et le besoin de minerais pour les batteries et autres technologies censées nous sauver, fait la part belle aux industriels les plus polluants.

Vous ne l'aviez pas vue venir celle là, hein ? Comme dans les autres dossiers finalement, l'OdM dénonce le lobbying de l'industrie au niveau des instances européennes pour tirer profit du défi climatique. Un profit financier bien entendu, car le reste n'a que peu d'importance à leurs yeux.

Alors que la prochaine GreenwashCOP au Qatar promet déjà d'être la grande fiesta annuelle des lobbyistes des énergies fossiles, les autres industries ne veulent pas être en reste et veulent aussi leur part du gâteau.

Quitte à continuer de détruire notre planète, autant que ça rapporte et puis ne vous inquiétez pas, on ira chercher des minerais jusque dans l'espace si ça peut rapporter de l'argent. Ah non pardon, si ça peut nous permettre de sauver la planète bleue.

Présentée officiellement comme une législation pro-climat, la loi européenne sur les matières premières critiques s’est transformée en « open bar » pour les industriels les plus polluants et les plus problématiques.

Observatoire des Multinationales

L'édito de Tests et Bons Plans pour Consommer Malin :

Il y a pleins d'autres sujets qui ont été abordés par les associations et ONG, que nous ne pouvons pas tous relayer et traiter.

FoodWatch continue de dénoncer le matraquage publicitaire de la malbouffe qui vise nos enfants, la CLCV elle vient de signer une grande enquête sur les produits pour bébés trop sucrés.

Sans aucune déontologie, l'industrie agro-alimentaire s'attaque à tout ce qui bouge si il y a quelques milliards à gagner, personne n'y échappe et maintenant ils s'en prennent aussi à nos enfants !

Foodwatch encore, dénonce également la présence de nombreux pesticides dans les produits fabriqués à base de céréales, et lance une pétition pour les faire supprimer (mais ça n'arrivera malheureusement pas).

L'association remet en question les doses admises, qui ne prend pas en compte "l'effet cocktail" potentiellement dévastateur pour notre santé comme l'environnement.

L'ensemble des associations et ONG environnementales dénoncent le renouvellement de l'autorisation du glyphosate au niveau européen pour 10 ans.

Le journaliste Hugo Clément évoque d'ailleurs dans son dernier podcast comment une partie du rapport français sur le pesticide a mystérieusement disparue, à lire ou écouter sur France Inter.

Autre enterrement de première classe mêmes effets, la réglementation REACH sur les produits chimiques a aussi été rayée de la carte sous la pression des lobbys, comme le révèle cet article de Franceinfo.

Les politiques, qu'ils soient français ou européens, n'ont que faire des associations qui représentent les intérêts des citoyens et des consommateurs.

un lobbyiste en plein travail, caricature humoristique (crédit image : pixabay)

un lobbyiste en plein travail, caricature humoristique (crédit image : pixabay)

Il faut satisfaire les riches industriels qui demandent à s'en mettre toujours plus plein les poches, et qui avec un peu de chance les emploieront comme lobbyistes quand ils auront terminé leur carrière politique.

Il faut dire que les lobbys s'en donnent à cœur joie et ont des milliards d'euros à dépenser pour influencer les décisions politiques à tous les niveaux. Des décisions trop souvent en leur faveur mais surtout au détriment de l'intérêt général, de notre santé et même de la vie sur terre.

On retrouve toujours les mêmes industries à la baguette, les énergies fossiles et assimilés (le plastique, les pesticides, etc...) qui veulent continuer de pouvoir détruire la planète quitte à la rendre inhabitable tant qu'il y a moyen d'en tirer profit.

L'agro-alimentaire qui veut continuer à contaminer la terre, l'air et l'eau quitte à nous rendre malades tant qu'elle pourra en tirer profit, et in fine l'industrie chimique bien entendu.

Sans oublier les banques françaises qui financent l'horreur, 4 d'entre elles se sont faites épingler par l'enquête internationale Fossil Finance menée par plusieurs médias : le Crédit Agricole, la BNP Paribas, la BPCE (Banque Populaire et Caisse d'épargne) ainsi que la Société Générale.

Au final ceux qui payent, que ce soit directement à la caisse, par l'augmentation des assurances ou indirectement pour financer le système de santé et les maladies qui en découlent, les investissements (industriels) de la transition, etc... Ce sont toujours les mêmes : c'est nous, c'est vous !

Ceux qui s'en foutent plein les fouilles ce sont toujours les mêmes aussi : les actionnaires, les politiques recrutés par les industriels après leurs fonctions publiques, les multinationales et toute cette caste qui n'a pas grand chose à envier aux oligarques russes.

Nous en revenons toujours au même constat, tant que nous n'interdirons pas le lobbying d'intérêts privés dans nos institutions, les conflits d'intérêt entre politiques publiques et grandes entreprises, nous continuerons d'aller toujours plus loin dans l'horreur.

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