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Comme le mois de mars est le mois du vrac, profitons en pour faire le point sur son développement, ses avantages et inconvénients, mais aussi les aspects qui coincent avec de grandes disparités entre magasins spécialisés et grandes surfaces françaises.
Car si elle n'a que des avantages pour les consommateurs, il y a comme souvent derrière de gros enjeux financier et de puissants lobbys œuvrent en coulisse pour continuer à exploiter la planète dans le but de générer toujours plus de profits. Alors c'est un peu toujours la même histoire, mais la fin de celle ci reste encore à écrire.
L'objectif de la France est d'imposer que dans toutes les grandes surfaces de plus de 400 m², au moins 20% de l'espace de vente soit dédié à la vente en vrac d'ici 2030, car il est vrai qu'elle a de nombreux avantages.
Nous les avions déjà évoqués dans notre présentation de la vente en vrac l'an dernier et n'allons donc pas refaire toute la liste des avantages et des inconvénients, mais pour résumer elle permet principalement de réduire les emballages plastiques de manière spectaculaire.
Car comme nous l'avons vu également dans notre dernier article sur les arnaques de l'industrie agroalimentaire, cette dernière n'a toujours pas compris qu'il fallait collectivement que nous évitions les plastiques inutiles. La plupart des marques s'obstinent à surdimensionner leurs emballages, dans le but de tromper les consommateurs sur la quantité de produit qu'ils achètent.
Non seulement le suremballage pollue inutilement, car on sait désormais que les plastiques se décomposent en micro-plastique qui s'infiltre partout jusque dans nos corps. Mais en plus ils ont un coût non négligeable sur le prix de vente des produits, sans parler du gâchis d'énergies pour leur fabrication.
Bref, c'est tout de même un avantage indéniable pour la vente en vrac, à condition bien entendu que les distributeurs mettent à la disposition de leur clientèle qui souhaite acheter en vrac des contenants durables ou réutilisables.
Ce qui nous amène au second point, il y a de grandes disparités entre les enseignes. D'un côté les enseignes spécialisées dans le vrac ou le Bio qui maîtrisent le processus et l'accompagnent, de l'autre les grandes surfaces.
Nous avons d'ailleurs remarqué dans notre supermarché habituel que la tendance est plutôt à la réduction des espaces de vente en vrac, puisque lors de la réorganisation du magasin plusieurs distributeurs ont disparus.
C'est un peu le problème de fond justement, car si vous ne proposez qu'un peu de vente en vrac, ce n'est pas rentable de former du personnel pour s'en occuper. La vente en vrac nécessite plus de personnel que le préemballé car il y a plus de manutention, pour nettoyer et recharger les silos notamment.
Les grandes surfaces sont tentées de déléguer la gestion de leurs espaces de vente en vrac à des sociétés externes spécialisées, mais le surcoût ne permet pas de proposer des tarifs compétitifs et les clients qui n'ont pas un pouvoir d'achat infini continuent d'acheter du préemballé moins onéreux.
Elles n'en facilitent pas non plus l'accès avec des points de vente en vrac répartis aux quatre coins du magasin, trop souvent sans contenants adaptés pour se servir ni balances à proximité pour le pesage et l'étiquetage, qui est souvent seulement accessible au rayon fruits et légumes.
Il serait sans doute plus simple de créer un espace dédié au vrac comme c'est déjà le cas dans la plupart des grandes surfaces pour les produits Bio, les fruits et légumes ou bien encore le rayon hard discount pour ceux qui en ont un.
Elles n'auront de toute façon pas le choix que de trouver des solutions, car d'ici 2030 elles devront pour les plus grandes dédier 20% de leur espace de vente au vrac. À moins bien entendu que les lobbyistes des multinationales de l'agroalimentaire n'arrivent à faire en sorte que nos dirigeants fassent marche arrière.
Ce qui n'est d'ailleurs pas improbable puisque derrière se cache également le lobby du plastique, donc les tous puissants industriels et pays du pétrole qui sont à l'œuvre et ils n'ont aucune intention de réduire la voilure. Comme le dit si bien le président américain : We will drill baby, drill !
Bref, l'avenir nous dira si la vente en vrac trouve son public et si la grande distribution va décider de la saborder ou au contraire de l'accompagner. Si nos dirigeants œuvreront dans un intérêt de santé publique ou plieront aux exigences des lobbys industriels, car finalement rien n'est encore fait.
Pour le moment et si vous souhaitez privilégier la vente en vrac, mieux vaut se renseigner sur les magasins spécialisés à proximité de chez vous. Il y en a déjà plus de 2.400 en France et vous pouvez les localiser sur la carte interactive du réseau Vrac et Réemploi qui fédère les acteurs du secteur.
Preuve d'ailleurs que ce n'est pas si compliqué que ça, vous en trouverez aussi sur la plupart des marchés de France, alors que ça doit être bien plus complexe à gérer en vente ambulante qu'en supermarché.
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