Conso : la vente en vrac, des avantages et de nombreux défis à relever

Nous vous proposons de plonger dans l'univers de la vente en vrac, appelée à se développer mais qui n'a pas que des avantages et avec des disparités entre les différents points de vente.

Nous vous présentons cet aspect d'une consommation qui se veut plus responsable, entre magasins spécialisés et supermarchés peu intéressés, législation et développement, avantages et inconvénients pour tout comprendre et savoir sur la vente en vrac.

Déroulé de l'article :

• vente en vrac, les produits concernés

• que nous en dit la réglementation ?

• les avantages et les inconvénients

• le développement et améliorations

Vente en vrac : quels produits sont concernés ?

La vente en vrac désigne la commercialisation de produits sans emballage, elle permet aux consommateurs d'acheter la quantité exacte dont ils ont besoin et de participer à la réduction des emballages alimentaires.

Mais il faut différencier les magasins spécialisés qui proposent uniquement ou du moins en grande quantité de la vente en vrac (magasins Bio), et la grande distribution qui se contente elle d'une offre très limitée de produits dans ses linéaires.

Les magasins proposent généralement un système de libre-service dans lequel les client(e)s peuvent se servir directement à partir de distributeurs, de bacs ou autres contenants.

Ils doivent mettre des contenants réutilisables à la disposition des consommateurs, ces derniers pouvant aussi apporter les leurs (sacs, bocaux, boîtes, etc...) pour emporter leurs achats, mais ce n'est pas si simple dans les faits (nous y reviendrons).

Ce mode de vente concerne une grande variété de produits, tels que des aliments secs, des produits d'entretien, des cosmétiques, etc... Mais tout ne peut pas être vendu en vrac et on trouve finalement encore assez peu de produits disponibles par rapport à ce qu'il serait possible de faire en grandes surfaces.

Pour l'alimentation vous trouverez des fruits à coques (amandes, noisettes, noix de cajou, etc...), fruits secs (abricots, baies de goji, raisins, etc...), légumes secs (haricots blancs et rouges, lentilles, etc...), des pâtes et du riz, des céréales, du café, des condiments et épices, etc...

Dans certaines pharmacies et boutiques spécialisées (instituts de beauté, parfumeries) vous allez pouvoir vous approvisionner en cosmétiques solides : savons et shampoings, soins de la peau, du corps et du visage, etc...

Il est également possible de trouver quelques produits d'entretien vendus en vrac, notamment des lessives mais on les trouve trop rarement ailleurs que dans les magasins spécialisés dans la vente en vrac.

Pour plus d'informations sur la vente en vrac, vous pouvez consulter la fiche pratique de la DGCCRF.

Que dit la réglementation sur la vente en vrac ?

La réglementation n'interdit finalement la vente en vrac que pour assez peu de produits, pour diverses raisons selon leur nature et leur éventuelle dangerosité.

C'est le cas pour les surgelés, le lait infantile et l'alimentation pour bébés, les tampons et protections hygiéniques, certains produits laitiers et l'huile d'olive (sous conditions), les compléments alimentaires ainsi que les biocides (produits dangereux pour la santé ou l'environnement).

Les produits en vrac doivent respecter des exigences d'étiquetage spécifiques définies par les autorités, mais qui sont bien moins nombreuses que pour les produits préemballés, même si la réglementation est susceptible de changer à l'avenir.

Pour chaque produit le magasin doit indiquer sur l'affichage sa dénomination de vente (nom du produit), son prix au kilo ou au litre et la présence d'allergènes pour les produits alimentaires. Ils n'ont donc pas l'obligation d'indiquer leur provenance ni non plus les informations nutritionnelles.

À ces mentions obligatoires s'ajoutent les précautions d'emploi pour les produits d'entretien et d'autres éventuelles obligations d'affichage sectoriels pour la sécurité. C'est la cas pour les cosmétiques et les produits chimiques.

Les magasins qui proposent de la vente en vrac doivent enfin impérativement suivre des normes strictes en matière d'hygiène et de sécurité alimentaire pour assurer la qualité et la conservation des produits.

Selon le réseau Vrac & Réemploi cité dans un article de l'association CLCV à ce sujet, l'hygiène peut justement faire défaut dans les supermarchés qui n'ont pas une équipe dédiée et formée à l'entretien des distributeurs et silos.

Une situation en voie d'amélioration malgré tout, toujours selon le réseau des professionnels du secteur. Soit en sous-traitant la maintenance, soit en utilisant un système de silos prêts à l'emploi (on ne rempli pas un silo avec des sachets, on change des silos préremplis à chaque fois).

Les consommateurs sont censés avoir l'autorisation d'apporter leurs propres contenants pour se servir, à condition qu'ils soient agréés pour le contact alimentaire, propres et secs.

Mais pas vraiment dans les faits puisque si ce devait être à la base l'avantage principal de la vente en vrac, une autre loi autorise les commerçants à imposer leurs propres contenants aux consommateurs pour des raisons de pesée (tare).

Beaucoup de supermarchés se contentent encore pourtant de proposer des sachets qui ne sont ni réutilisables ni compostables, la promesse de ce point de vue n'est donc pas totalement tenue (et ce n'est pas la seule).

Les avantages et les inconvénients de la vente en vrac

La vente en vrac a des avantages et des inconvénients, avec aussi quelques d'aberrations qui devront être gommées si l'on souhaite vraiment (et on peut en douter) développer cette forme de commerce pour satisfaire les consommateurs demandeurs.

Déjà car à notre avis les supermarchés ne jouent pas le jeu, selon une étude de l'ADEME parue en 2021 si les produits Bio vendus en vrac sont moins cher que le préemballé, les magasins spécialisés proposent des tarifs plus avantageux que les mastodontes de la grande distribution.

C'est encore pire pour les produits conventionnels, qui sont vendus plus chers en vrac que préemballés dans toutes les enseignes ! La plupart des supermarchés ne respectent pas la loi, car ils ne proposent pas de contenants réutilisables.

Un autre problème est l'abandon par les consommateurs de sachets de produits en vrac à la caisse ou en rayon, car le professionnel pour des raisons d'hygiène n'a pas la possibilité de reverser leur contenu dans le distributeur pour les remettre en vente.

Les avantages de la vente en vrac :

• Moins de gaspillage : les consommateurs peuvent acheter la quantité exacte dont ils ont besoin, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire avec une approche plus personnalisée des achats.

• Réduction des déchets : la vente en vrac contribue à la réduction des emballages superflus, réduisant ainsi les déchets à usage unique et plastiques.

• Consommation d'énergie : la production d'emballages consomme de l'énergie, et en réduisant la demande on peut réduire la consommation d'énergie associée.

Les inconvénients de la vente en vrac :

• Accessibilité : les magasins en vrac ne sont pas aussi répandus que les supermarchés traditionnels qui eux ne proposent qu'une petite sélection de produits, ce qui peut rendre leur accès difficile pour certains consommateurs.

• Praticité : certains consommateurs peuvent trouver inconfortable d'apporter leurs propres contenants ou de manipuler des produits en vrac.

• Hygiène : l'entretien de bacs et contenants de produits en vrac doit être transparent et mis en avant, notamment pour les grandes surfaces qui n'ont pas d'équipes spécialisées dans l'entretien du matériel de vente en vrac.

• Transport : les produits en vrac peuvent nécessiter plus d'emballage pendant le transport pour éviter la contamination ou les dommages, ce qui peut réduire ses avantages environnementaux.

Un développement qui s'accélère, des améliorations à apporter

Une enquête de la DGCCRF parue elle en 2020 faisait ressortir de nombreux manquements : sur l'entretien du matériel, le manque d'informations aux consommateurs, sur le pesage et les contenants, etc...

Force est de constater que 4 ans plus tard ça n'a pas vraiment évolué, pas de quoi nous donner envie de s'y essayer.

Les supermarchés mettent en place quelques produits en vrac histoire de dire qu'ils en proposent et faire joli, mais sans vouloir le développer pour autant. Les lobbys industriels de l'agro-alimentaire n'étant jamais bien loin derrière non plus, pour éviter que les comportements changent.

Pourtant les grandes surfaces de plus de 400 mètres carré auront à partir de 2030 l'obligation de consacrer au moins 20% de leur surface de vente aux produits en vrac (rayon fruits et légumes inclus).

Elles n'auront donc pas d'autre choix que de s'adapter et de développer la vente en vrac, qu'elles le veuillent ou non et que ce soit pour des raisons pratiques ou bassement financières.

Ce n'est pourtant pas si compliqué, car au final la vente en vrac on la trouve sur tous les marchés de France et dans la plupart des magasins de proximité dédiés aux métiers de bouche dans lesquels il est d'ailleurs aussi tout à fait autorisé d'apporter ses propres contenants (sac à pain, boite pour ses tranches de jambon ou filets de poisson, etc...).

Pour le moment les consommateurs et consommatrices qui souhaitent privilégier la vente en vrac ont tout intérêt à changer de crèmerie, vous pouvez consulter la carte des magasins de vente en vrac sur le site dédié CartoVrac, il en existe plus 2.400 en France.

En résumé, la vente en vrac présente des avantages environnementaux, permet de réduire les déchets et de choisir la quantité de produits achetés. Cependant, elle peut également présenter des inconvénients en termes d'accessibilité et de commodité.

Si en plus on peut douter de l'hygiène et qu'il n'y a pas non plus l'avantage du prix auquel on est en droit de s'attendre, il est alors assez logique que le secteur peine à se développer et à conquérir les consommateurs.

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