des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Chaque mois nous vous proposons de découvrir les principaux sujets évoqués par les principales associations de consommateurs françaises, sous la forme d'une revue de presse.
Comme nous sommes en décembre il sera forcément question des repas pour les fêtes de fin d'année, mais le gros sujet restera la santé avec de nombreux problèmes révélés par les associations de premier plan.
Il est principalement question de santé en ce mois de décembre, puisque les grosses associations ont traité le sujet sous différents angles : l'augmentation des mutuelles pour la CLCV, la désertification médicale et ses incidences pour l'UFC Que Choisir.
FoodWatch de son côté explique comment les multinationales de l'agro-alimentaire comptent vous faire banquer pour composer votre banquet de fêtes, soyez en avertis car tous les coups sont permis !
Nous évoquerons aussi le logement et reviendrons plus généralement sur la progression de la précarité et des inégalités dans notre édito, car tout est lié et autant vous le dire, en cette fin d'année nous nous sommes lâchés (néolibéraux s'abstenir).
L'association de consommateurs CLCV explique et dénonce la hausse du coût des mutuelles, qui devraient être en augmentation de 10% en 2024 pour les assurés.
Ce n'est pas avec de telles hausses que la vraie inflation, c'est à dire celle subie par les moins bien lotis (et pas celle calculée par les autorités), va enfin s'arrêter.
Ce surcoût pour les citoyens français qui vont voir flamber leurs assurances de mutuelle santé est en grande partie dû à la baisse des remboursements par l'assurance maladie imposées par le gouvernement.
Nous les avons en partie évoquées dans nos précédentes revues de presse, c'est notamment dû à la baisse des remboursements sur les soins dentaires de 10% et autres économies exigées par Bercy.
C'est selon la CLCV une économie de 600 millions pour le budget de l'état, auxquels il faut ajouter encore 800 millions d'autres déremboursements. Hors, ces 1.400.000.000€ (1,4 milliards d'euros) économisés d'un côté, quelqu'un doit les payer.
Comme prévu ce sont les citoyens français qui vont passer à la caisse, via une augmentation de 10% de leur mutuelle santé et pour les plus pauvres qui n'en ont pas, le seul choix restant à savoir renoncer à se faire soigner.
Mais ce n'est qu'un début car les professionnels ont déjà annoncé que le tarif des mutuelles devrait ainsi augmenter de 10% par an jusqu'en 2028, soit une augmentation du tarif de 40% en 4 ans, au fur et à mesure que l'état fera des économies sur notre santé.
Après tout c'est vrai, la santé c'est secondaire et pas très important, nous sommes tous d'accord sur ce point non ?
lire le communiqué de la CLVC (08/12/2023)
L'UFC Que Choisir continue de dénoncer les mauvaises pratiques de la médecine et des médicaments, malheureusement certains de leurs articles sont réservés aux abonnés du site, ce qui est toujours regrettable sur de tels sujets.
Notamment un article sur les conflits d'intérêts entre formation des médecins et laboratoires pharmaceutiques qui nous semble être d'intérêt public et que nous aurions aimé consulter, sans cracher au bassinet.
L'association pointe également du doigt les pratiques tarifaires des spécialistes (gynécologues, ophtalmologues et pédiatres), qui pratiquent des dépassements d'honoraires (secteur 2).
L'enquête menée par Que Choisir confirme que leurs tarifs n'ont pas grand chose à voir avec la charge de travail ou l'équipement nécessaire, mais à la présence ou non de professionnels au tarif conventionné (secteur 1).
En effet, le tarif des spécialistes ne dépend pas du nombre de professionnels de secteur 2 par rapport au nombre de patients dans une zone donnée, mais de la présence ou non d'une offre de secteur 1.
En gros, quand il n'y a pas de possibilité pour les patients de voir un spécialiste au tarif conventionné, tous les professionnels de secteur 2 pratiquent des tarifs très élevés. Même si ils sont nombreux à se partager la même clientèle avec des tarifs homogènes, ne permettant pas de faire jouer la concurrence.
Par contre, dès que des spécialistes de secteur 1 s'installent dans une zone, les tarifs pratiqués par ceux de secteur 2 (donc avec des dépassements d'honoraires) baissent significativement : jusqu'à 30% selon la spécialité.
lire le communiqué de Que Choisir (13/12/2023)
L'UFC signe aussi deux articles sur les médicaments, sur les ruptures qui s'amplifient malgré les annonces du gouvernement qu'elle accuse de vouloir plutôt essayer de cacher les ruptures en jouant sur les chiffres, plutôt que d'obliger les laboratoires à agir.
L'autre sur les nouveaux médicaments sur la liste noire du magazine spécialisé Prescrire, à éviter même si ils sont autorisés. Ce sont principalement les médicaments de traitement du rhume qui ont été d'ailleurs évoqués dans les médias, nous vous laissons lire l'article pour le détail.
Enfin, l'association FoodWatch spécialisée dans le secteur de l'alimentation fait un zoom sur les produits spécialement conçus par l'agro-industrie pour les fêtes, et comme on pouvait s'en douter ce n'est pas beau à voir.
Plutôt que de mettre les petits plats dans les grands, les marques préfèrent tout miser sur un marketing bien huilé pour vous faire banquer sur les achats qui composeront votre banquet de fêtes.
Toutes leurs techniques sont de sortie : shrinkflation (Labeyrie), fausses promotions et formats spéciaux plus onéreux, produits soit disant du terroir pleins d'additifs ou d'huile de palme, emballages surdimensionnés à moitié vides (Ferrero), etc...
Bien placés en rayon pour vous tenter et vous faciliter la vie, nombre de ces produits festifs sont de la poudre aux yeux, et même parfois de vraies arnaques car vendus beaucoup plus chers que d'habitude.
Foodwatch prend par exemple le cas des jus de citron : dans un magasin Intermarché un flacon de jus de citron de Sicile à base de concentré (marque Delicemer) est positionné dans le rayon des saumons fumés et fruits de mer. Sauf qu'il est vendu 3 fois plus cher qu'un vrai jus de citron 100% Bio du rayon traditionnel.
Même constat avec le jus de citron Bio de la marque Bjorg vendu au même prix que les jus de citron pur. À ceci près que le leur est composé de 30% de jus de citron, de 70% d'eau et d'additifs pour relever son goût (huile essentielle, correcteur d'acidité).
Même constat toujours avec les petits pots de confiture d'oignon ou de figues placés à côté des foie gras et pour résumer de tous les produits « spécial fêtes » mis en avant dans les grandes surfaces, quasiment systématiquement plus onéreux que les produits équivalents vendus toute l'année.
Pire encore la terrine aux noix de Saint-Jacques à la bretonne de la marque Guyader ne contient pas de Saint-Jacques et n'a rien de bretonne, un sans fautes dans le domaine de la tromperie et notre favori pour remporter la casserole d'or FoodWatch 2023 !
Vous payez les jolis emballages spécialement conçus pour vous attirer dans leurs filets, autrement dit le marketing intensif des marques appartenant pour la plupart à des multinationales cupides, mais en aucun cas de bons produits de fêtes.
Nous pourrions continuer ainsi longtemps car FoodWatch dénonce aussi du foie gras aux nitrites (Larnaudie), du pain d'épices sans miel (Brossard), du panettone (Ciro), des macarons (Labeyrie) et des feuilletés apéritifs à l'huile de palme (Blini), etc...
Le pire c'est que toutes ces techniques sont légales et autorisées par nos lois, les consommateurs n'ont qu'une seule solution pour s'en protéger (toute l'année) : prendre le temps de lire les ingrédients et comparer les prix !
lire l'article de FoodWatch (12/12/2023)
Après les classiques, alimentation et santé sans même parler de la fiesta des lobbies qui vient de prendre fin à Dubaï, l'autre levier pour continuer à creuser les inégalités est bien entendu le logement.
Oxfam dénonce la financiarisation du secteur et le désengagement de l'état et donne des chiffres qui en disent long : les 10% des français les plus riches détiennent près de la moitié des biens immobiliers en France (44%).
Mieux encore 3,5% des ménages détiennent la moitié du parc locatif (50%), autrement dit 1 locataire sur 2 reverse son loyer à un de ces 3,5% pauvres petits propriétaires qu'ils ne faudrait surtout pas stigmatiser.
L'ONG a calculé qu'à elles seules 3 niches fiscales du secteur du logement auraient coûté 11 milliards d'euros d'argent public ces 12 dernières années (près de 1 milliard par an), une somme qui aurait permis de construire 70.000 logements sociaux !
Le résultat est que pour les 25% des moins aisés, la part du budget consacrée au logement est deux fois plus élevée que pour les 25% les plus riches. Mais on ne parle pas de logements similaires, vous l'aurez compris (studio ou villa, il faut choisir).
Oxfam pointe la responsabilité de l'état qui se désengage privilégiant ainsi les acteurs privés, qui comme pour les crèches ou les maisons de retraire ne visent qu'à faire des profits bien entendu.
La multiplication des niches fiscales pour attirer les investisseurs privés est également pointé du doigt, ils n'investissent pas pour de bonnes raisons mais uniquement dans le but de gagner de l'argent, mais sur le dos de qui au final ?
lire l'édito d'Ofxam (04/12/2023)
Au final, les économistes, les lobbyistes et nos dirigeants ont beau essayer d'allumer des contre feux pour expliquer pourquoi les ménages n'arrivent plus à s'en sortir et comment la précarité progresse.
La réponse est sous nos yeux, il suffit de regarder les profits des grands groupes privés qui augmentent chaque année. Au bout de la chaîne, c'est toujours la même caste qui s'enrichit et elle ne semble jamais en avoir assez.
C'est l'ensemble du système néolibéral qui œuvre d'un seul homme pour que l'argent rentre plus dans certaines poches que dans les autres, quitte à détruire la planète et à ce qu'il y ai toujours plus de pauvreté.
Une caste cupide et égoïste, imbus d'elle même et cynique qui agite des chiffons rouge pour essayer de cacher ce qui pourtant saute aux yeux si l'on s'informe un peu. Mais au final à quoi ça leur sert d'avoir 8 maisons, 2 jets privés et 3 yachts ?
Est-ce vraiment si important de posséder plus que l'on ne peut même utiliser, pour qu'ils soient prêts à tout détruire pour arriver à leur fin ? Quelle est cette drôle de maladie dont ils sont atteints pour n'avoir plus aucune humanité et des dollars pleins les yeux.
Même quand ils font un petit geste, ils ne peuvent pas s'empêcher d'en profiter pour faire leur publicité au passage, désintéressés vous dites ?
Je me souviens des bourgeois français en train de se pavaner devant les caméras de télévision en début d'hiver, car ils ont donné quelques miettes aux Restos du Coeur en train de s'effondrer.
Le tout relayé dans les médias bien entendu qui ont souligné la générosité de ces donateurs bienfaiteurs, les multimilliardaires au chevets des Restos ont sorti le carnet de chèque (pour la photo), pensez à bien les remercier surtout.
Le propriétaire multimilliardaire du groupe LVMH et sa famille déclarent répondre à l'appel de l'association par une "contribution d'urgence". Le fils aîné de Bernard Arnault se rendra mardi dans les locaux des Restos avec la ministre des Solidarités, Aurore Bergé.
Mais pourquoi les Restos du Coeur s'effondrent, c'est sans doute la question à laquelle les journalistes devraient répondre plutôt que de commenter l'actualité. À cause de la guerre en Ukraine, de la pandémie de COVID ou à cause de l'inflation organisée par ces mêmes donateurs pour augmenter leurs profits ?
De s'effondrer parce que leur système néolibéral pousse toujours plus de gens dans la pauvreté et vers les banques alimentaires, car augmenter les salaires risquerait de (potentiellement) nous faire rentrer dans l'infernale boucle prix/salaires selon eux.
De s'effondrer car ces généreux donateurs pratiquent l'optimisation fiscale à grande échelle pour éviter de devoir participer à la solidarité nationale, car ils bénéficient de généreuses aides de l'état qui elles progressent bien plus vite que l'inflation, etc...
De s'effondrer car les allers-retours entre secteur public et secteur privé est devenu la norme de tout bon politique occidental (vive la démocratie), comme le révèle l'enquête « les portes tournantes » de l'Observatoire des Multinationales.
Non seulement c'est de leur faute si la précarité progresse, mais en plus ils viennent jouer les Zorro devant les caméras dès qu'ils le peuvent pour faire croire qu'ils sont généreux et se soucient des plus précaires, quelle honte.
Alors la réalité est peut-être plus complexe que notre vision de ce monde, mais même si c'est le cas il nous semble que nous avons là les bases de ce qu'il faudrait changer pour que notre civilisation survive.
Pour mieux comprendre ce système nous vous conseillons de regarder le reportage de l'émission 42 diffusée sur Arte (et YouTube) nommé : les riches menacent ils la démocratie ? (alerte spolier : la réponse est oui).
Car il est bien question désormais de l'extinction de notre espèce, ni plus ni moins. Nous aimerions vous dire que ce n'est qu'une théorie du complot de plus mais il n'en est malheureusement rien, c'est la triste réalité du monde dans lequel nous vivons.