des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Les actualités s'enchaînent et ne se ressemblent pas, d'un côté l'exécutif s'attaque frontalement aux associations de défense de l'environnement. De l'autre, il répond favorablement à la plupart des demandes de l'industrie agro-alimentaire et pétrolière qui ne veut pas se passer du plastique.
De quoi se poser des questions sur la politique menée par la France, alors que l'on nous promet encore une sécheresse record cet été (entre autres catastrophes naturelles). Nous faisons le point sur les dernières actualités, pour essayer d'y voir plus clair.
Alors nous n'allons pas donner notre avis ni sur certains projets routiers ou ferroviaires qui font polémique, ni sur la dissolution du collectif « les Soulèvements de la Terre ». Car nous ne sommes pas assez renseignés sur ces enjeux, qu'ils soient au niveau local ou national et même international.
Mais si l'on regarde un peu les actualités on se rend compte sans avoir de connaissances spécifiques qu'il y a tout de même deux poids deux mesures. Nous songions déjà à écrire un article sur le projet de consignes sur les bouteilles en plastique, mais au final c'est l'accumulation d'actualités étonnantes qui nous ont décidés à écrire sur le sujet. Passons les en revue.
Reprenons donc les choses dans l'ordre car il y a d'abord un projet contre lequel sont vent debout les collectivités locales et les maires, qui assurent déjà le ramassage et le recyclage des bouteilles en plastique via les bacs jaunes de tri sélectif que nous avons tous chez nous ou presque.
Une filière désormais bien en place mais remise en question par le gouvernement, sous couvert d'écologie justement. Mais comme souvent les associations de consommateurs révèlent la vraie raison cachée sous la belle communication officielle, c'est qu'il y a de l'argent à se faire donc les industriels et multinationales de l'agro-alimentaire militent pour récupérer le marché.
La décision finale n'a pas encore été prise, mais nous ne serions pas étonnés que le gouvernement pro business et consumériste français leur accorde sans broncher ce nouveau privilège. Sauf que, non seulement nous autres consommateurs devront désormais payer une consigne à l'achat de chaque bouteille plastique mais aussi financer les automates de récupération.
Mais en plus mécaniquement cela ferait augmenter la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères (taxe foncière), car avec ou sans bouteilles plastiques dans les bacs jaunes la main d'œuvre pour leur ramassage reste la même. Hors, c'est pour bonne partie l'argent issu de la revente des bouteilles plastiques collectées qui finance ces salaires et les équipements nécessaires au tri sélectif.
Les citoyens seront donc doublement perdants, les collectivités locales le seront tout autant. Mais par contre les multinationales de l'agro-alimentaire augmenteront leurs profits, elle n'est pas belle la vie ? Bref, encore un projet à contre sens de l'histoire qui, si il devait voir le jour, serait un nouveau coup dur pour notre pouvoir d'achat. Ne serait ce que l'envisager est déjà une absurdité !
Les pots de yaourts par contre eux ne sont toujours pas recyclés, même si la filière est en cours de création. Comme ça doit moins rapporter là par contre ça ne se bouscule pas au portillon pour gérer leur collecte et leur recyclage, l'écologie du point de vue des profits n'est jamais une bonne nouvelle pour les consommateurs.
Source : article de l'UFC Que Choisir (le 01/03/2023)
L'autre actualité et celle qui nous a finalement convaincus de prendre le clavier, enfin l'accumulation de mauvaises nouvelles du moins, c'est le dernier décret gouvernemental qui rallonge encore la liste des exceptions pour les fruits et légumes qui peuvent être vendus sous emballages plastiques.
On avait annoncé en grandes pompes l'interdiction du plastique servant à emballer les fruits et légumes début 2023, une grande nouvelle pour les pauvres concombres étouffés dans un étui plastique à même la peau. Mais c'était sans compter sur la puissance des lobbys du plastique, qui ont pesé de tout leur poids pour contester l'interdiction.
Ils ont remporté la bataille auprès du Conseil d'état et le nouveau décret d'application vient d'être publié par le gouvernement. Le résultat est sans appel : 29 fruits et légumes sont exemptés et pourront continuer à être emballés dans du plastique, ainsi que 100% des fruits et légumes conditionnés au format 1,5 kg et plus, ou encore 100% de ceux vendus mûrs (prêt à consommer).
Autrement dit voilà une loi qui n'aura servi à rien, ou à pas grand chose car on aurait largement plus vite fait de vous lister les fruits et légumes qui ont désormais l'interdiction d'être emballés dans du plastique que ceux qui peuvent continuer à l'être. Mais dormez tranquilles on a interdit les pailles et les cotons tiges, la planète est sauvée.
Source : article de BFM TV (le 21/06/203)
Encore une victoire éclatante de l'industrie mortifère du plastique, à base de pétrole donc soutenue par les producteurs d'énergies fossiles (coucou Total) et l'industrie agro-alimentaire, qui semblent gagner tous les arbitrages auprès du gouvernement français.
On sait pourtant désormais car c'est documenté, vous pouvez par exemple consulter le dossier de l'Université de Toulouse sur le sujet qui date de 2020, que la décomposition des plastiques en micro et nanoparticules représente un danger pour la faune, la flore et la santé des êtres humains. Mais les dividendes reversées aux actionnaires restent plus importantes que notre santé, toujours !
Nous pourrions rajouter les emballages dans l'alimentation de manière plus générale, car justement FoodWatch et Zero Waste France viennent de lancer une pétition contre 5 marques de l'agro-alimentaire dont certains emballages sont surdimensionnés et menacent de les assigner en justice. Citons les : Côte d'Or (chocolats), Krema (bonbons - groupe Carambar), Daco Bello (fruits à coque), Herta (charcuteries) et Rana (pâtes).
Encore un sujet qui est connu et décrié depuis des décennies, pour lequel sont faites des annonces quand une association ou un grand média en fait sa une, mais pout lequel rien ne change jamais. Nous avons toujours des paquets de chips, de lardons ou de fruits secs à moitié vides qui n'ont qu'une seule et unique utilité : tromper les consommateurs.
Source : pétition FoodWatch et Zéro Waste France (27/06/2023)
vidéo de Foodwatch et Zero Waste France accompagnant la pétition
L'état français a choisi son camp et ce n'est pas celui de la vie, c'est celui des industriels quitte même à criminaliser les défenseurs de l'environnement pour arriver à ses fins, ou comment notre démocratie entre réellement cette fois dans l'ère de l'autoritarisme.
Peu importe que l'on crève et que l'on détruise la planète, tant que l'argent coule à flots il ne faut surtout rien changer. Ou plutôt le faire à la marge avec de grandes annonces dans les médias, puis en vidant les mesures de leur substance en sous main à chaque fois que les puissances économiques et financières le demandent.
Comme nous l'évoquions en introduction, si l'on met en parallèle les actualités : d'un côté la réforme des retraites, la réforme de l'assurance chômage, la réforme du RSA, etc... De l'autre le tapis rouge déroulé à Elon Musk, aux chefs d'état controversés qui ont du pétrole, le refus catégorique de taxer les superprofits, le capital et les dividendes, les arbitrages du gouvernement, etc...
Il y a tout de même qu'on veuille le voir ou que l'on préfère porter des œillères, un schéma qui se dessine clairement. On s'attaque aux aides sociales et aux services publics pour rediriger les économies réalisées vers les très grandes entreprises et le CAC40, qui demandent et reçoivent toujours plus d'argent public sans suivi ni contreparties.
C'est d'ailleurs parfaitement expliqué dans un article de LVSL signé par l'économiste Maxime Combes, que nous ne pouvons que vous conseiller de lire.
Encore une bonne raison de pointer du doigt la responsabilité des lobbys et le copinage entre politiques et multinationales, donc de militer pour leur interdiction. Et par lobbys nous incluons les cabinets de conseils, think tanks et autres fondations qui sont les différentes tentacules d'une même toile d'influence qui pèse directement sur les décisions jusqu'au plus haut niveau de l'état.
La « macronie » est l'aboutissement de la prise de pouvoir par les puissances économiques qui s'adjugent les richesses produites sans partage, une politique qui mène l'humanité à sa perte. Un article de Franceinfo (mai) résume la situation : la HATVP a fait les comptes, ils ont trouvé pas moins de 16 membres du gouvernement concernés par des conflits d'intérêts, un bien triste record !
Et ce sont juste ceux en place à l'heure actuelle, car c'est encore pire pour les anciens membres des précédents gouvernements macronistes. Vous pouvez également consulter la nouvelle enquête de l'Observatoire des Multinationales qui explique comment par dizaines, les anciens membres de l'exécutif deviennent lobbyistes après leur mandat.
NDLR : article mis à jour le 29 juin avec l'enquête de l'OdM