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Les anglicismes ont le vent en poupe, véhiculés par les grandes sociétés américaines et repris par nos élites, petit à petit ils font leur nid dans notre quotidien. Tous ne sont pas inutiles, mais de plus en plus de termes anglophones s'imposent, alors même que leurs équivalents français sont plus courts et simples à utiliser.
Il est peut-être temps d'y réfléchir, pardon de « brainstormer » cette tendance du « franglais » à outrance, qui commence à poser problème alors même que notre langue est une des plus parlées au monde.
Les anglicismes et autres expressions anglophones pullulent depuis quelques années dans la langue française courante, ils sont parfois plus simples à utiliser que les expressions françaises. Mais de nos jours c'est devenu une sorte de manière de se distinguer, de faire croire que l'on maîtrise un langage soutenu alors qu'il n'en est rien.
Pour nous il y a une règle simple pour définir si un anglicisme est utile ou pas : quand un anglicisme est beaucoup plus court que l'expression en français, il peut être utile. Mais inversement et logiquement quand l'anglicisme est plus long que le terme dans la langue de Molière, il n'a aucun intérêt et l'utiliser est signe d'une ambition de renvoyer une image fausse de soi.
Ce n'est pas un hasard si ce sont les pseudo-élites qui sont les plus promptes à les utiliser au quotidien : médias, politiques, patrons d'entreprises, milieu de la finance, etc... Le pire est donc que ce sont nos dirigeants et sources d'informations qui jouent le jeu des pays anglophones et affaiblissent la langue française.
Des anglicismes nous en utilisons pleins nous mêmes, notamment dans le domaine de la high-tech (hautes technologies) dominée par les sociétés américaines. Certains autres nous semblent utiles car ils sont bien plus courts et concis que l'expression ou le terme en français, comme « starter kit » au lieu de « coffret de démarrage » par exemple (kit étant aussi un anglicisme).
Le but n'est pas ici de mener la bataille des défenseurs de la langue française, déjà perdue depuis longtemps à notre avis, mais il ne faudrait pas non plus virer dans un franglais permanent avec des expressions du quotidien anglicisées alors que ces traductions sont souvent plus longues que leurs équivalents en français.
Car il ne faut pas confondre un langage technique ou des expressions courtes qui résument parfaitement des expressions bien plus longues en français, dont on comprend l'utilité et sont courantes en anglais il est vrai, voir même parfois n'ont pas d'équivalent dans notre langue avec des anglicismes purement stylistiques.
« best-seller » qui veut dire « succès »
« body building » pour « musculation »
« briefing » remplaçable par « réunion »
« challenge » alors que le français « défi » est bien plus concis
« checker » pour « vérifier » mais aussi « check list » pour « pense-bête »
« consulting » qui se traduit par « conseils »
« en live » ou en français « en direct »
« escape game » qui pourrait se dire « jeu d'évasion »
« vintage » qui se traduit en français par « rétro »
« remake » pour « adaptation »
Nous pourrions continuer ainsi longtemps mais le but n'est pas de faire une liste, juste d'essayer de convaincre quelques lecteurs qu'il n'est pas utile de vouloir tout angliciser pour faire genre. La langue française est une des plus répandues dans le monde, soyons en fiers et utilisons là comme il se doit.
Car si ça peut paraître anodin, la linguistique est un véritable outil de « soft power » au service des états et elle participe au rayonnement d'un pays à l'international mais aussi de son emprise. Par exemple dans les provinces ukrainiennes occupées par les russes, la langue officielle est immédiatement remplacée.
Vous pouvez lire cet article de Michel Feltin-Palas intitulé : « les anglo-maniaques, idiots utiles de l'impérialisme américain » pour mieux comprendre les enjeux et pourquoi nous devrions éviter d'utiliser des anglicismes inutiles partout et tout le temps.
Mais ce n'est pas mieux du côté des start-up (ou « jeune pousse innovante ») françaises, qui souvent mettent en avant des produits fabriqués en France, mais utilisent un nom anglophone. On peut comprendre que le but soit d'être identifié à l'international, pour y vendre plus facilement ses produits ou services.
Mais encore faut il comprendre en un ou deux mots quelle est l'offre proposée, par exemple il y a quelques mois nous avons testé l'innovation française "Blue". Si vous n'avez pas lu notre test et ne connaissez pas cette start-up, vous n'avez aucune idée de ce qu'ils proposent, que vous soyez francophone ou anglophone.
Ce n'est qu'un exemple et il en existe pleins d'autres, mais le pire dans tout ça c'est que ces entreprises font ça pour se donner une image internationale et haut de gamme, alors qu'en vérité dans les pays étrangers le nec plus ultra est au contraire d'avoir un nom de marque française.
Il n'y a qu'à regarder le nom des licornes, ces fameuses start-up de la « French Tech » : Ankorstore, Back Market, Contentsquare, Exotec, Payfit, Shift Technology ou encore Spendesk. Comment faire rayonner les jeunes entreprises françaises si tout le monde pense qu'elles sont américaines ?
Il faut dire que notre président avec sa « start-up nation » et nos ministres sont les premiers à utiliser de nombreux anglicismes dans leurs discours et interventions, comme nous le disions en début d'article ce sont nos élites qui font le plus de mal à notre langue et c'est bien dommage.
Mais ça n'a rien détonnant dans un pays où les lobbys (cabinets d'influence), cabinets de consulting (conseils) et autres think-tank (groupe de réflexion) ont pris le pouvoir, un monde dans lequel les élites passent de postes publics aux entreprises privées comme on change de chemise et finissent par être complètement déconnectés de la réalité, ça s'appelle le pantouflage (un mot français).
Le dernier exemple en date est frappant avec Eléonore Leprettre, élue Modem qui était la cheffe de cabinet de Marc Fesneau alors chargé des relations avec le parlement. Ce dernier vient d'être nommé ministre de l'agriculture, dans le même temps son ancienne cheffe de cabinet a rejoint le lobby des pesticides (Phytéis), quid du conflit d'intérêt ? Voir l'article de Ouest France.