Conso : acheter reconditionné, c'est juste une histoire de génération ?

Cela fait déjà plus de 20 ans que nous sommes entrés dans le 21ème siècle, hors parmi nos préoccupations de ces deux dernières décennies le dérèglement climatique et les pollutions qui commencent à se faire sentir sur notre quotidien s'imposent comme un sujet incontournable pour la plupart d'entre nous.

Alors nous allons nous intéresser justement à l'électronique reconditionnée qui depuis une dizaine d'années se développe avec une offre qui s'est grandement étoffée durant la dernière décennie. Comment les différentes générations perçoivent ce nouveau mode de consommation, quelle est son évolution ?

Nous répondons à ces questions grâce à un sondage récent sur cette thématique qui nous en dit plus sur comment l'âge impacte nos décisions, puis élargirons le débat aussi à nos autres habitudes de consommation qui elles aussi devront évoluer, avec d'autres batailles à mener !

Une décennie de reconditionné, quelle est son évolution ?

Le baromètre de Smaaart sur l'achat de produits reconditionnés, de l'électronique principalement puisque c'est dans ce domaine qu'œuvre la petite entreprise française, s'intéresse aux différences de comportement d'achat en fonction des générations.

Il nous semble intéressant à l'aube de l'année 2025, de regarder comment les différentes générations ont adopté (ou pas encore) les appareils électroniques de seconde main. Car ça fait désormais une grosse dizaine d'années que des entreprises spécialisées proposent des smartphones et ordinateurs reconditionnés.

Notre classement des sites les plus fiables lui est mis à jour chaque année depuis 2017, c'est un sujet que nous évoquons ici aussi depuis de nombreuses années. Ce qui n'est par contre pas le cas de tant d'autres acteurs qui sont arrivés ensuite, avec de gros moyens publicitaires quand ils ont compris qu'il y avait de l'argent à se faire là dessus (aussi).

Bref, ce n'est pas le sujet mais à notre avis la clé pour bien acheter reconditionné, faire confiance à des acteurs spécialisés qui veulent donner une seconde vie à des produits pour éviter que l'on continue de détruire l'environnement pour en extraire toujours plus de matières premières, plutôt qu'à ceux qui y ont vu une opportunité de s'en mettre plein les poches au passage.

La bonne nouvelle que l'on peut tirer du baromètre Smaaart paru début décembre 2024 et réalisé en collaboration avec l'IFOP, c'est que les jeunes générations sont les plus engagées dans cette transition de nos modes de consommation.

Quel engouement pour le reconditionné selon la génération ?

En effet, 55% des personnes appartenant à la génération Z (nés entre 1995 et 2010) ont déjà adopté le smartphone reconditionné. Parmi les motivations on retrouve l'impact environnemental pour 28% des sondés, même si bien entendu l'aspect économique est également un moteur non négligeable.

La génération Y également appelée les Millenials dont je fais moi même partie (nés entre 1980 et 1994) et la génération X (nés entre 1960 et 1979) envisage elle d'opter pour le reconditionné mais n'a pas encore toujours sauté le pas. Ils se disent environ 44% à envisager l'achat un smartphone reconditionné, contre seulement 23% pour les ordinateurs remis en état.

Ce qui est un peu étonnant, car il est bien plus simple de changer un processeur ou autre composant défectueux ou ayant subi des dommages (surchauffe notamment) sur un ordinateur que sur un smartphone. Par conséquent, la longévité d'un ordinateur sera meilleure que celle d'un smartphone.

Enfin et sans surprise, la génération des Baby Boomers (nés entre 1940 et 1959) biberonnée par la société de consommation néolibérale pour la plupart d'entre elle, a bien plus de mal à se mettre au reconditionné et seuls les achats neufs faits dans un magasin terrestre sont gages de qualité.

Ils sont néanmoins selon le sondage de l'IFOP tout de même 25% à se dire intéressés par l'électronique reconditionnée, mais ils lui demandent d'avoir une longévité au moins égale (voir même supérieure au neuf) ce qui est bien entendu impossible.

Là où le bas blesse par contre, c'est que pour que certains achètent reconditionné il faut aussi que d'autres achètent du neuf avant bien entendu, mais aussi et surtout que les appareils ne terminent pas leur vie au fond d'un placard.

Hors le sondage évoque toujours une grande difficulté à revendre ses smartphones et ordinateurs d'occasion après l'achat d'un nouveau modèle, sauf pour la génération Z qui a déjà pris l'habitude de le faire.

Vous pouvez d'ailleurs aussi consulter ce petit article de la CLCV qui répond aux questions courantes sur le tri et le recyclage des équipement électriques et électroniques, pour mettre à mal les affirmations erronées que nous entendons encore trop souvent.

Les habitudes évoluent, mais d'autres batailles sont engagées !

L'autre aspect intéressant de ce sondage est qu'il a aussi interrogé les participant(e)s sur leur rapport au matériel informatique qui a été reconditionné en entreprise, le résultat de l'étude est sans appel car 67% des actifs plébiscitent l'utilisation d'ordinateurs reconditionnés sur leur lieu de travail.

Pour résumer donc et sans vraiment de surprise, notre intérêt pour le reconditionné comme pour les différentes problématiques environnementales est aussi une histoire de génération, il est difficile de modifier ses habitudes de consommation (même quand elles sont dévastatrices) et ça prend du temps.

Car nous aurions sans doute finalement des résultats similaires aussi pour l'alimentation, le logement ou les loisirs avec les jeunes générations qui intègrent dans leurs décisions l'impact environnemental mais sont aussi plus contraintes par un budget limité.

Alors que les plus anciennes, qui ont malheureusement été élevées par le marketing mensonger des marques ont elles bien du mal à renoncer à la société de surconsommation, même si on sait maintenant qu'elle mène à l'extinction de notre espèce.

Les choses évoluent, mais assez lentement et on perçoit que la résistance vient surtout finalement du milieu de la finance et des multinationales qui veulent que ce qu'ils ont mis des décennies à installer pour se gaver, continue encore et toujours quitte à tout détruire sur leur passage.

Ils n'auront néanmoins pas d'autre choix que de s'adapter car d'ici une ou deux générations, nous serons enfin une majorité de consommateurs et consommatrices à intégrer dans nos décisions d'achats leur impact sur l'environnement, et espérons le aussi bientôt l'aspect social.

Car quand on voit la facilité qu'ont les sites de vente en ligne chinois de produits bas de gamme à pénétrer le marché et atteindre les jeunes générations avec leurs techniques de vente agressives, la prochaine bataille que nous devons mener et avons déjà elle aussi engagée ici, sera celle du Made in France et des achats en circuit court.

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