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Tiamat : les batteries Sodium-Ion révolutionnaires inventées par le CNRS

Nous vous contons l'histoire d'une invention française de premier ordre, révolutionnaire car capable de réduire notre dépendance aux métaux et terres rares nécessaires à la transition énergétique.

Une thématique abordée chaque semaine dans les médias, qui comme nos politiques pourtant ne semblent pas s'intéresser aux batteries Sodium-Ion inventées par le CNRS. Une invention d'avenir peu aidée, alors que leur potentiel est immense.

 

Tiamat : les batteries Sodium-Ion révolutionnaires du CNRS

Les batteries Sodium-Ion (ou Na-Ion) inventées en France par le CNRS nous permettent de s'affranchir du lithium et du cobalt, des métaux rares difficiles à extraire de terre et à recycler mais indispensables pour stocker l'électricité.

Des batteries plus durables et écoresponsables, déjà car le sodium est un excellent conducteur électrique mais surtout un élément abondant dans l'eau de mer qui en contient près de 11 grammes par kilo.

Attention de ne pas le confondre avec le sel de cuisine (chlorure de sodium) dont le métal sodium est extrait, mais c'est un produit naturel et disponible en grande quantité sur notre planète.

Tiamat Energy est une entreprise spin-off du CNRS, autrement dit c'est une société indépendante créée pour produire à l'échelle industrielle et commercialiser les batteries Sodium-Ion inventées par l'institution française.

Les batteries Tiamat Energy ont une durée de vie de 10 ans et se rechargent en 5 minutes seulement, contre plusieurs heures pour les batteries actuelles.

Autant vous dire que ça fait beaucoup d'avantages : une batterie plus rapide à recharger et qui dure plus longtemps mais qui ne coûte pas plus cher que les batteries au lithium, « on achète » comme dirait l'autre.

Sauf que justement leur batterie Sodium-Ion 18650, un format largement répandu dans les objets électriques portatifs ou sans fil a été inventé fin 2015 et arrive à peine sur le marché.

Un seul tournevis électrique sans fil en est équipé, il est en vente depuis fin octobre dans certains magasins Leroy Merlin sous la marque Dexter.

Un marché immense, si l'on s'en donne les moyens !

Alors même si d'autres produits devraient rapidement être équipés de batteries Sodium-Ion, elles ne représenteront qu'une infime part du marché à moyen terme alors qu'elles ont un potentiel quasiment illimité.

Tiamat Energy annonce qu'elle devrait être en mesure de produire d'ici 2025 plus de 500.000 batteries Sodium-Ion par an, c'est bien mais reste ridicule par rapport à son potentiel à notre avis.

Ses applications sont nombreuses : outillage portatif, voitures électriques et même le stockage des énergies renouvelables qui est la principale limite pour qu'elles deviennent une réelle source d'indépendance énergétique.

Des trottinettes et scooters électriques, des chariots élévateurs et même un bus ont déjà été équipés avec succès de batteries au Sodium-Ion, prouvant que des appareils plus imposants peuvent être alimentés en énergie par ces batteries respectueuses de l'environnement.

Voilà typiquement le genre de projets qu'il faudrait aider au niveau français et européen, plutôt que de faire des lois pour autoriser les géants de l'extraction minière à défoncer nos sols à la recherche de terres et métaux rares !

Nous faisons référence au « green deal » européen que l'Observatoire des Multinationales a qualifié d'ensanglanté, faisant la part belle aux industries minières justement.

La technologie Sodium-Ion ne doit par contre pas permettre de fabriquer des armes et des munitions de guerre, et c'est peut-être finalement son principal défaut aux yeux de nos dirigeants.

Une invention française révolutionnaire, mais après ?

Alors bien entendu, vous l'aurez compris ce type d'inventions ne plaît pas trop aux fournisseurs d'énergies fossiles, aux fabricants de batteries polluantes et autres sociétés qui puisent toutes ces ressources dans la terre en détruisant tout sur leur passage.

C'est sans doute pour cette raison que Tiamat est obligé de se débrouiller seul ou presque pour développer l'industrialisation de son invention. Ils ont fait une levée de fonds de 100 millions d'euros en 2023, alors avec des fonds régionaux il est vrai.

Mais sérieusement 100 millions d'euros à ce niveau là, est ce suffisant pour créer un leader mondial dans le domaine des batteries ? Sans doute pas vu que l'on investi des milliards dans les batteries au Lithium !

Alors comment se fait il que nous ayons là une invention française révolutionnaire digne de la transition énergétique dont on nous rabat les oreilles à longueur d'année, mais que l'état ne les aide pas vraiment à devenir le leader mondial de cette technologie ?

Nous n'avons pas les réponses à notre niveau, mais on se pose la question. Le chef de l'état français a pourtant rendu visite à Tiamat fin 2019 (lire article ici), il a donc connaissance de ce projet depuis au moins 4 ans.

Quid des voitures électriques, alors que le gouvernement français a largement financé des projets de méga usines de batteries au Lithium dans le nord de la France en 2023 ?

photo d'un scooter électrique alimenté par une batterie Sodium-Ion (crédit image : Tiamat Energy)

photo d'un scooter électrique alimenté par une batterie Sodium-Ion (crédit image : Tiamat Energy)

Des investissements urgents, avant que la Chine ne s'impose !

N'aurait il pas été plus intelligent et un meilleur investissement de mettre ces milliards d'euros d'argent public dans la création d'une filière de batteries Sodium-Ion 100% françaises, capables d'alimenter le marché européen de véhicules électriques ?

Batteries de voitures électriques, solutions de stockage d'énergies renouvelables, voilà une technologie capable de changer (un peu) le monde et de soulager la terre de l'extraction de terres et métaux rares.

Alors après, sans doute que le lobby du CNRS est moins puissant et vociférant que ceux des industries qui n'ont pas intérêt à voir se développer ce type de solutions, mais en vérité nous supposons car n'en savons pas beaucoup plus que vous.

Dommage aussi que cette innovation n'ait pas ou très peu été relayée dans les grands médias et mise en avant par les autorités françaises, alors qu'elle mérite pourtant d'être connue et aidée pour devenir incontournable dans nos produits du quotidien.

Bref, nous verrons comment ça évoluera dans les années à venir mais c'est une étape importante qui a été franchie avec succès. Dommage qu'elle ne soit pas aidée suffisamment pour se développer rapidement, car nous avons tout le nécessaire chez nous.

En effet, nous avons la technologie mais aussi la principale usine de production mondiale de sodium en Isère, avec l'usine électrochimique de Plombières.

Comme par hasard, selon Wikipédia (lien sur le sodium en début d'article) la Chine vient de se lancer dans la production de sodium à grande échelle, avec plusieurs usines récemment ouvertes aux quatre coins du pays.

CATL, le principal concurrent chinois de Tiamat commence à équiper des véhicules électriques avec des batteries Sodium-Ion, allez lire l'article de tom's guide à ce sujet pour plus d'informations.

Alors si dans quelques années on apprend que la Chine est devenue le numéro 1 de la batterie Sodium-Ion et qu'ils commencent à inonder le marché, nous ne pourrons nous en prendre qu'à nous mêmes.

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