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Actualités : on a jeté un oeil aux commerces de proximité en ligne

Intrigués par des reportages à la télé faisant la part belle aux petites boutiques de centre-ville se mettant au e-commerce puisque, confinement oblige les marchands de produits non essentiels sont fermés, et par la communication du gouvernement qui apporte ses recommandations pour les aider.

Nous avons voulu apporter notre pierre à l'édifice et leur apporter plus de visibilité pour nous aussi soutenir les commerces de proximité.

Malheureusement force est de constater que cette soit disant solution miracle pour sauver les petits commerces s'annonce comme un flop retentissant puisqu'ils sont invisibles et/ou bien trop peu à avoir franchi le pas de la vente en ligne, on vous explique pourquoi.

 

Une offre trop complexe :

Nous avons pris comme base la page du ministère de l'économie qui conseille les petits commerçants désireux de se lancer dans la vente en ligne, très complet ce petit dossier visible ici liste des solutions avec de nombreuses entreprises et sites spécialisés dans la vente en ligne qui offrent leurs services gratuitement ou à prix réduit aux commerces de proximité le temps du confinement.

Offres qui redeviendront vite payantes dès que ce dernier sera fini et comme de manière générale les services de e-commerce ne sont pas donnés on comprend que beaucoup de petits commerçants hésitent à se lancer dans l'aventure.

D'autant que l'autre paramètre est que ce n'est pas simple si l'on a pas des bases en e-commerce, nous évoquons ce point puisque nous avons fait de la vente en ligne il y a quelques années et ça demande un temps considérable pour mettre en place une boutique qui tient à peu près la route, même quand on maîtrise bien l'outil informatique.

Il existe des solutions clés en main qui permettent de gagner du temps il est vrai mais même avec une boutique pré-installée qu'il suffit de remplir ça demande un temps fou, ne serait-ce que pour tout paramétrer : créer les fiches produits et calculer les prix de vente, insérer des visuels ou des photos de qualité et standardisés, mettre en place un système de paiement et une offre de livraison, etc...

Pour résumer c'est compliqué et si il y a une offre de lancement pendant laquelle vous ne payez pas ou peu, le temps que vous arriviez à créer une boutique qui ressemble à quelque chose le confinement sera déjà terminé et pour continuer l'aventure il faudra cracher au bassinet.

Le dernier problème est que le référencement (SEO) qui est le nerf de la guerre pour que vos éventuels clients vous trouvent, est un travail à long terme qui demande de grandes connaissances, on n'arrive pas en première page de Google comme ça en claquant des doigts mais nous  allons développer dans la partie suivante.

e-commerce-de-proximite
crédit image : publicdomainpictures - mohamed mahmoud hassan

Une offre trop dispersée :

Comme il existe de nombreuses solutions pour se lancer dans le e-commerce avec des boutiques clés en main qui facilitent leur mise en place, il existe également plusieurs places de marchés ou market-places sur lesquelles un e-marchand peut vendre ses produits.

Et là encore ça coince puisque nous avons voulu tenter l'expérience sur les sites conseillés par le gouvernement, censés aider les petits commerçants à vendre leurs produits en ligne pour conserver une activité durant le confinement et écouler leurs stocks.

Le problème c'est que ce sont pas moins de 8 places de marchés spécialisées dans le commerce de proximité qui sont proposées aux éventuelles boutiques intéressées : Epicery, Ma Boutique En Ville, Ma Ville Mon Shopping, Mon petit E-Commerce, Mon Commerçant Chez Moi, petits commerces, Teekers et Wishibam.

Résultat les quelques courageux commerçants souhaitant tenter l'aventure se retrouvent dispatchés sur au moins 8 places de marchés qui proposent plus ou moins la même chose, réduisant d'autant leur visibilité sur les moteurs de recherche pour les consommateurs qui voudraient les soutenir.

Comme évoqué en début de paragraphe nous avons essayé les 8 places de marché spécialisées et le résultat est sans appel : 0 e-commerces de proximité trouvés pour la ville de Mer (41500) qui fait environ 6.000 habitants et 0 e-marchands enregistrés à Blois (41000) qui compte près de 45.000 habitants et est la plus grande ville du département.

Mis à part une petite offre disponible dans les très grandes villes donc tout ça n'a aucun intérêt ni pour le marchand qui voudrait profiter des offres de lancement spécial confinement et qui va passer des jours et des jours à mettre en place une boutique en ligne invisible.

Ni pour les consommateurs qui souhaitent soutenir les commerces de proximité en leur donnant la priorité puisque même si certains ont fait le nécessaire il est quasiment impossible de les retrouver sans passer des heures à les chercher.

La dernière solution est d'ouvrir une ou plusieurs boutiques en ligne sur les grandes places de marché habituelles mais peu d'entre elles disposent d'un système de géolocalisation pour référencer les e-marchands de proximité.

Le propre du e-commerce étant de vendre au plus grand nombre à travers la France, l'Europe voir même dans le monde entier donc forcément la notion de commerce de proximité en prend un coup, sans parler de la concurrence extrême faisant rage sur ces gros sites de vente en ligne.

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crédit image : pixabay - simplu27
Conclusion :

Résultat de cette grande opération de communication la seule option valable pour les commerçants de proximité est d'ouvrir une boutique sur une grosse place de marché comme Cdiscount, eBay ou Rakuten qui sont toutes trois citées dans le dossier gouvernemental.

Et là en effet ils vont avoir de la visibilité puisque tous ces sites brassent des millions de visiteurs chaque mois, enfin pas tout à fait car là aussi pour arriver à placer ses produits en tête des résultats de recherche internes ce n'est pas si simple.

Mais bon avec une boutique clés en main proposant la mise en ligne automatique sur les grandes places de marché cela donne une plus grande visibilité donc c'est de loin la meilleure solution, mais qui commence à représenter un budget non négligeable sans garantie de résultat.

Et si les critères sont définis ainsi entre visibilité et simplicité alors nous nous demandons pourquoi le gouvernement ne recommande pas Amazon.

Le géant américain attire tous les mois à lui seul quasiment autant de visiteurs que le cumul des trois sites cités ci-dessus et a un taux d'engagement (nombre d'acheteurs / nombre de visiteurs) largement supérieur, comme expliqué dans le classement 2020 des sites e-commerce par fréquentation.

Au final donc pour nous qui sommes experts de la consommation en ligne, la meilleure solution qui s'offre aux commerces de proximité désireux d'écouler leur stock en ligne le temps du confinement n'est pas mise en avant dans le dossier du gouvernement, mais aussi complexe et coûteuse sans garantie de résultat.

Pour ce qui est de la localisation il faut avouer que eBay et Rakuten ont l'intérêt d'avoir ce service à disposition et permet aux visiteurs de cibler des commerçants de proximité, ils pourraient être un bon compromis mais la concurrence sur ces places de marché est insoutenable pour des petits marchands.

Voilà pour cette news que nous aurions voulue plus joyeuse mais pour avoir testé nous avons vite compris que c'est voué à l'échec pour toutes les raisons citées ci-dessus, en tant que consommateurs nous n'avons pas réussi à trouver un seul commerce de proximité.

Et en tant que spécialistes du e-commerce nous avons peur que les petits marchands qui souhaiteraient tenter l'expérience se retrouvent face à un mur car on ne s'improvise pas e-marchand comme ça en deux ou trois semaines, c'est un énorme travail qui demande des connaissances solides et une certaine maîtrise de l'outil informatique.

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crédit image : pixabay - mohamed_hassan
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