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Bonus réparation : trouver un réparateur labellisé

Depuis 2022, le Bonus Réparation s’est imposé comme un des principaux leviers de la politique française pour réduire le gaspillage. Pensé dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (loi AGEC), il permet de faire réparer ses équipements électriques et électroniques à moindre coût.

L’objectif est d'encourager la réparation en prolongeant la durée de vie de ces appareils pour réduire les déchets électroniques. Mais entre un démarrage poussif et la difficulté à trouver des réparateurs labellisés, il commence tout juste à s'imposer comme une alternative utile pour les consommateurs.

Alors justement, revenons sur ce dispositif qui va bientôt fêter ses 3 ans, mais aussi et surtout voyons comment trouver facilement un réparateur labellisé à proximité de chez soi, afin de pouvoir bénéficier des réductions du Bonus Réparation.

Déroulé de l'article :

 

Bonus Réparation : une réduction du prix des réparations

Depuis 2022, le dispositif Bonus Réparation fait partie des outils phares de la politique française de lutte contre le gaspillage. C'est une des nombreuses actions issues de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), ce bonus vise à encourager la réparation plutôt que le remplacement des appareils du quotidien.

L’idée est simple : si un appareil électrique ou électronique tombe en panne et n'est plus sous garantie, une aide financière permet aux consommateurs de le faire réparer à moindre coût. Cette aide, c'est le Bonus Réparation qui vous permet de bénéficier d'une ristourne sur le prix de la réparation, à condition qu'elle soit faite par un réparateur agréé.

Ce dispositif repose sur un fond dédié, ce sont les fabricants qui contribuent à son financement par le biais de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP). Ils doivent verser une contribution à un éco-organisme (ecosystem) et s'assurer de la disponibilité des pièces détachées pendant 5 à 10 ans selon la catégorie des produits.

L'avantage pour les consommateurs est qu'il n'y a aucun dossier à remplir, ni avance à faire : le réparateur applique directement la réduction sur la facture, puis se fait rembourser par l'éco-organisme qui gère le fond. Le montant du Bonus Réparation varie selon la nature de l’appareil et/ou le type de panne, elle est comprise entre 15€ et 60€.

Nous suivons ce Bonus Réparation depuis son lancement fin 2022, après un démarrage poussif et des tergiversations politiques, il commence à trouver son public. Comme nous l'avons vu en début d'année 2025, le bilan du Bonus Réparation confirme sa montée en puissance, grâce à l'ouverture des réparations aux écrans de smartphones notamment.

En effet, ce sont 900.000 réparations qui ont bénéficié du bonus en 2024, il a permis en moyenne de réduire la facture de 23% pour les consommateurs. Pourtant et malgré ces chiffres en hausse, moins de 20% du fond dédié a été utilisé, il reste donc encore de la marge pour que la réparation devienne la solution privilégiée au remplacement par un produit neuf.

Notamment car la réparation doit être réalisée par un professionnel labellisé "QualiRépar", un label validé par les autorités qui a été confié à des organismes de certification indépendants. Un gage de qualité qui garantit que le réparateur respecte un cahier des charges strict, notamment sur la transparence, la traçabilité et l’origine des pièces détachées utilisées.

Mais c'est là que le bas blesse, car le label même si il a été revu depuis son lancement, reste onéreux et complexe à obtenir pour les petites structures et artisans réparateurs. À la fin de l'année 2024, il y avait 1.250 réparateurs agréés sur l'ensemble du territoire. Alors une question se pose, comment les trouver ?

👉 à lire aussi : le Bonus Réparation Textile

le Bonus Réparation fait baisser le coût des réparations © ecosystem

le Bonus Réparation fait baisser le coût des réparations © ecosystem

Comment trouver un réparateur labellisé QualiRépar ?

Pour bénéficier du Bonus Réparation, il ne suffit pas de faire réparer son appareil n’importe où. Le réparateur doit impérativement être labellisé QualiRépar, un label attribué par un organisme indépendant reconnu par l’état. Ce label garantit que le professionnel dispose du savoir-faire nécessaire, d’un accès à des pièces détachées certifiées et qu’il applique une tarification transparente.

Pour aider les consommateurs à trouver facilement ces professionnels, l’ADEME a mis en ligne une carte interactive officielle sur le site longue vie aux objets (voir ci-dessous). Cette plateforme recense l’ensemble des réparateurs agréés en France et permet de les localiser en quelques clics.

L’outil est simple à utiliser : il suffit d’indiquer son code postal ou de naviguer sur la carte pour afficher les ateliers à proximité. On peut également filtrer les résultats en tapant comme mot clé le type d’appareil à réparer : électroménager, smartphone, matériel audio, outils de bricolage, etc...

Chaque réparateur labellisé a une fiche qui répertorie le nom de l’entreprise, ses coordonnées, les catégories d’appareils qu’elle prend en charge et la possibilité de bénéficier du Bonus Réparation. Mais comme nous le rappelions dans nos articles précédents, si vous devez faire 25 kilomètres à l'aller et autant au retour pour bénéficier d'un bonus de 15€, il perd de son intérêt.

Nos constatations démontrent qu'il reste toujours difficile de trouver des réparateurs labellisés partout sur le territoire, et pour toutes les catégories de produits (notamment l'électroménager). Le nombre de réparateurs agréés en 2025 n'est communiqué ni par le gouvernement, ni par ecosystem qui gère le dispositif. Nous sommes loin du compte puisque lors du lancement du dispositif, 1.500 réparateurs devaient être agréés dès 2023, il y en avait 1.250 répertoriés fin 2024 selon l'observatoire de la CLCV.

C'est toujours le point faible du dispositif, les promesses ne sont pas tenues en la matière. Néanmoins nous pouvons comprendre les réparateurs qui doivent non seulement payer la labellisation, mais aussi s'imposer des démarches pour respecter les mesures de transparence sur l'origine des pièces détachées, puis faire les demandes de remboursement des bonus attribués à leurs clients auprès des éco-organismes (sans avoir la certitude d'être remboursés).

Ce réseau est encore en expansion et le dispositif va tout juste célébrer ses trois ans d'existance, ce qui reste assez récent mais le réseau de réparateurs labellisés est la clé pour rendre les réparations accessibles et un réflexe pour les consommateurs. 

Un levier concret pour l'économie circulaire

Derrière ce dispositif se cache un enjeu environnemental majeur. Chaque année, les français jettent plusieurs millions d’appareils facilement réparables. En soutenant la réparation, chacun(e) contribue directement à la réduction des déchets et à la préservation des ressources naturelles.

Selon les chiffres communiqués par les éco-organismes, la barre des 2 millions de réparations devrait être atteinte d'ici la fin de l'année 2025. Le gouvernement vise à atteindre 12 millions d’appareils réparés d’ici 2027, avec un budget de 410 millions d’euros mobilisé. Il faudrait donc pour tenir l'objectif ambitieux, encore multiplier par 5 le nombre de réparations dès l'an prochain.

Ces résultats montrent que la dynamique est lancée, mais la couverture territoriale reste à travailler et l'accent sur l'obtention du label et l'accompagnement des professionnels qui fait toujours défaut, doit faire l'objet de toutes les attentions. Pourquoi ne pas utiliser une partie de ce budget, puisqu'il est sous utilisé, pour aider les artisans à financer et obtenir le label par exemple ?

Mais le Bonus Réparation n’est pas seulement une aide financière, c’est aussi un symbole fort de la transition vers une économie plus durable et circulaire. Grâce à la carte de l’ADEME et au maillage croissant des réparateurs QualiRépar, le dispositif devient chaque année un peu plus accessible et au final, c'est ça que nous choisiront de retenir.

Le réflexe de réparer, longtemps délaissé, retrouve ainsi toute sa place dans nos modes de vie et notre quotidien. C’est un geste à la fois économique, écologique et citoyen, une bonne habitude qui s'est (comme tant d'autres) perdue ces dernières décennies au profit d'un système capitaliste qui nous conduit droit dans le mur.

Car construire en Chine et importer par porte-container est plus rentable pour les marques, mais faire réparer plutôt que racheter c'est aussi soutenir des emplois qualifiés non délocalisables, participer à la revitalisation des centre-ville et finalement, soutenir l'économie et notre modèle social français !

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