des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Les associations de consommateurs et ONG ont un rôle primordial, elles vérifient les nouvelles réglementations et contrôlent les professionnels, pour alerter et nous protéger au quotidien.
Une fois par mois nous relayons dans notre revue de presse les sujets brûlants évoqués par les principales associations françaises, pour comprendre les enjeux et les décisions qui impactent directement notre quotidien.
En ce début d'année 2024 nous avons sélectionné plusieurs sujets qui nous tiennent à cœur et ont fait l'actualité, à commencer par le bonus réparation lancé il y a un an et pour lequel nous pourrons faire un premier bilan.
Nous évoquerons aussi l'inflation bien entendu puisque le début d'année est synonyme de nombreuses hausses de tarifs, mais aussi des frais bancaires et de publicités dans l'espace urbain avant de terminer avec notre édito.
C'est parti pour notre revue de presse des principaux sujets soulevés par les associations de consommateurs et ONG françaises au mois de janvier, avec tous nos vœux de bonheur !
C'est à la CLCV (Consommation, Logement, Cadre de Vie) qu'a été confié un observatoire du fonds réparations, que nous avons évoqués à travers plusieurs articles sur son aspect consommation (bonus réparation) depuis son lancement fin 2022.
Les réserves que nous avions émises semblent se confirmer après une première année d'activité : pas assez de réparateurs agréés, des aides insuffisantes, un ministère qui change d'avis et ses paramètres sans arrêt, etc...
Nous n'allons pas refaire toute l'histoire mais le bilan de la première année est sans appel : la CLCV calcule que le bonus réparation couvre en moyenne 17% du coût d'une réparation (soit 23€ pour un coût de réparation de 136€).
Mais dans le même temps l'association constate une hausse des coûts de réparation de 10% à 15% pour les équipements les plus réparés, vous voyez le problème ?
La CLCV indique que le fonds n'est finalement intéressant que pour faire réparer les lave-linge et lave-vaisselle, les réfrigérateurs et congélateurs. Mais qu'il n'est pas suffisant pour les grille-pain, bouilloires ou presse agrumes.
Autrement dit, l'association conseille plutôt d'acheter un appareil de petit électroménager neuf plutôt que de le faire réparer, car le bonus n'est pas assez attractif. C'est tout de même assez inquiétant et souligne ce que nous pressentions lors de son lancement, les manques que nous avions identifiés dès le début confirment qu'il a été mal conçu et précipité.
Alors la hausse du bonus réparation initialement prévue à l'été 2023 puis finalement décalée au début d'année 2024 permettra peut-être en partie d'améliorer une situation bien loin des attentes.
Sous réserve que les professionnels n'en profitent pas pour augmenter leurs tarifs, car si le bonus couvre 17% du prix mais que ce dernier augmente de 15%, il ne reste plus grand chose pour le consommateur qui va préférer acheter un appareil neuf !
D'autant plus si il faut faire 70 ou 80 kilomètres en voiture aller-retour pour aller chez un trop rare réparateur agréé, alors qu'ils peuvent se faire livrer un grille-pain neuf le lendemain à domicile pour 30€.
lire le communiqué de la CLCV (04/01/2024)
Début janvier nous écrivions un article sur l'inflation réelle attendue en 2024, qui semble être bien supérieure aux 2,4% ou 2.6% scandés par le gouvernement et les économistes libéraux.
En effet, sur une dizaine de hausses annoncées ou prévues en 2024 sur les dépenses contraintes, toutes sont supérieures à ces 2,6% avec certaines qui frôlent ou dépassent même encore la barre des 10% (énergies, mutuelles).
Nous évoquions aussi le fait que l'on n'est pas comme on aimerait nous le faire croire en jouant sur les mots dans une dynamique de déflation, car l'inflation ralentit certes mais continue encore et toujours.
D'autant plus qu'elle est calculée par rapport aux tarifs de l'année passée, donc quand nous sommes sur une inflation continue sur plusieurs années, on parle d'un pourcentage calculé sur des prix qui ont déjà augmentés avant.
Justement l'UFC Que Choisir confirme cet état de fait avec son tableau de l'inflation sur les produits de grande consommation sur deux ans. Le constat est sans appel, en 2 ans ils ont déjà augmentés de 24,8% !
Autrement dit un panier de courses qui vous coûtait 100€ en janvier 2022, vous coûte déjà 124,80€ en janvier 2024 et on attend encore une augmentation d'environ 3% pour l'alimentation (les négociations étant en cours).
Au final donc le prix global du panier moyen va encore augmenter de plus de 3€ dans les mois à venir (soit environ 128€), et non pas baisser puisque pour vous berner les médias mainstream parlent souvent d'une « baisse de l'inflation ».
Les augmentations les plus spectaculaires sur 2 ans reviennent à l'épicerie sucrée (+34%), le rayon traiteur (+32%) et les aliments pour animaux (+29%). Au pied du podium on retrouve les charcuteries (+28%), les produits laitiers (+27%) et le poisson (+27%).
Plus généralement, l'association de consommateurs indique que l'inflation est assez similaire en fonction des marques choisies puisqu'elle est de 27% sur les marques distributeurs contre 25% sur les marques nationales.
lire l'article de l'UFC Que Choisir (08/01/2024)
Finalement, le seule hausse annoncée qui était dans les clous de l'inflation prévue par les organismes gouvernementaux officiels (INSEE), à savoir celle des tarifs bancaires qui était censée être de 2,4% sera finalement de 3%.
C'est l'association CLCV qui nous donne ce chiffre à travers son enquête sur les tarifs bancaires, les hausses s'étaleront finalement de 1,8% à 6,9% selon le type d'opérations : package de gestion de compte, cartes bancaires, retraits, virements, etc...
Mais le chiffre global des hausses de frais concernant la tenue de comptes est bien annoncée de +3% pour 2024 par la CLCV, et c'est loin d'être le seul reproche que l'on peut faire à nos banques.
Car si l'on regarde d'un peu plus près on note que le bilan 2023 des pratiques bancaires fait par la DGCCRF indiquait avoir relevé 22% d'anomalies sur les pratiques de frais bancaires des banques contrôlées.
Ce sont les commissions d'intervention et frais d'irrégularités de fonctionnement prélevés par les banques aux personnes qui se retrouvent à découvert, ces frais non justifiés n'étant jamais à l'avantage des particuliers bien entendu.
Même pratiques pour les dossiers de surendettement et regroupements de crédits, avec un taux d'anomalie de 35% constaté par la DGCCRF, qui appelle à amplifier la surveillance du secteur bancaire !
Dans la même veine, l'UFC Que Choisir dénonçait elle aussi la tarification pratiquée par les banques sur les découverts avec des forfaits d'intérêts débiteurs sous 400€ de découvert non réglementés et très onéreux pour les français(e)s en difficulté.
L'association révèle qu'une personne avec 400€ de découvert pendant une semaine doit payer 1,30€ d'agios (tarif réglementé), alors qu'une personne à découvert de 1€ pendant 1 jour devra payer un forfait allant de 7€ à 16€ selon la banque (tarif non réglementé).
Non contentes de financer allègrement les énergies fossiles et autres secteurs destructeurs de notre environnement, les banques françaises ont cette fâcheuse tendance à faire leur beurre sur le dos des plus précaires, et ce n'est pas à mettre à leur crédit !
Si notre domaine d'action concerne principalement la consommation, nous ne pouvons pas dissocier le travail des associations de celui d'autres ONG car tout est lié et il faut prendre le système dans son ensemble.
L'année dernière nous avions eu le droit à un décret censé interdire la publicité sur mer (ou plutôt à proximité des plages) qui s'est au final contenté de l'encadrer pour éviter qu'elle ne soit trop envahissante.
2024 ne débute pas mieux puisque l'association Agir pour l'environnement dénonce un nouveau cadeau fait par le ministère de la transition écologique au lobby de la publicité.
En effet, un décret paru le 31 décembre 2023 autorise l'affichage de publicités éclairées (par projection ou transparence) dans les communes de moins de 10.00 habitants ne faisant pas partie d'une unité urbaine de plus de 100.00 habitants.
Selon l'ONG ce décret concerne 1048 communes qui hébergent plus de 4.000.000 de français(e)s, soit un beau marché à prendre pour les publicitaires qui pourront s'en donner à cœur joie pour les inciter à surconsommer, de jour comme de nuit.
Vous avez une carte des communes concernées par ces affichages publicitaires élaborée par l'ONG environnementale pour voir si vous êtes concerné(e)s, ce sont principalement des communes collées aux grandes villes.
Encore un bel exemple du fossé qui sépare le discours politique sur la transition écologique qui se veut défendre l'intérêt public, et la réalité des décisions prises par le gouvernement français qui tranche quasiment systématiquement en faveur de l'intérêt de groupes privés à but purement lucratif.
lire le communiqué d'Agir pour l'environnement (02/01/2024)
Ce cadeau honteux fait au lobby publicitaire par le ministre de la Transition écologique le dimanche 31 décembre 2023 illustre la duplicité d'un ministre parlant de sobriété, tout en stimulant l'un des principaux outils promouvant la surconsommation : la publicité !
Ce début d'année 2024 débute de la même manière que les années passées, voir les décennies et finalement depuis que les lobbys ont réussi à faire passer les intérêts privés avant l'intérêt commun auprès des politiques français, européens et un peu partout à travers le monde.
Ce n'est plus le peuple qui est souverain, mais bel et bien les plus riches qui imposent leur loi à travers les lobbys et le recrutement d'anciens politiques, les chantages et autres techniques de pression pour que les décisions prises aillent toujours dans leur sens plutôt que dans celui des citoyens lambda.
Les chiffres sont sans appel, alors que les banques alimentaires sont en grande peine car la précarité progresse à vitesse grand V, à l'autre bout de la chaîne les grandes entreprises et leurs actionnaires voient leurs fortunes croître comme jamais.
Les seules entreprises du CAC 40 avaient établies en 2022 un record des dividendes reversées à leurs actionnaires s'établissant à 80,1 milliards d'euros, ce qui fait en numéraire 80.100.000.000€ tout de même.
Comme prévu le record à de nouveau été battu en 2023 avec 97,3 milliards d'euros de dividendes reversées par les entreprises du CAC 40 (source : Le Dauphiné) aux actionnaires de nos plus grandes entreprises (dont près de 50% sont d'ailleurs des fonds d'investissement étrangers).
Pour vous donner un élément de comparaison le budget de l'éducation nationale qui forme l'ensemble de nos enfants était lui de 81,7 milliards d'euros pour l'année 2023, celui du ministère de l'intérieur de 34,8 milliards (source : budget.gouv).
Alors que les prix des carburants à la pompe ont explosés ces deux dernières années, c'est sans surprise Total Energies qui détient la palme de l'entreprise la plus généreuse avec 18 milliards d'euros (18.000.000.000€) reversés à ses actionnaires en 2023.
En seconde position, encore sans surprise on retrouve une banque que nous avons évoquées plus haut avec la BNP Paribas qui a elle reversé la coquette somme de 9,7 milliards d'euros à ses actionnaires en 2023.
Enfin le groupe de luxe appartenant à l'homme le plus riche du monde, LVMH s'est fendu d'un joli chèque de 7,1 milliards d'euros pour récompenser le travail acharné de ses fidèles actionnaires. Elle n'est pas belle la vie des ultra riches ?
Précisons d'ailleurs que les aides de l'état aux entreprises privées augmente en moyenne de 7% par an depuis plusieurs décennies, atteignant selon le calcul de chercheurs lillois au moins 167 milliards d'euros d'argent public fléchés vers le secteur privé en 2023 (article de Médiapart réservé aux abonnés).
Vous pouvez également lire le dossier Allo Bercy édité par l'Observatoire des Multinationales qui décortique bien les mécanismes d'aides aux grandes entreprises, qui nous coûtent le double du budget de l'éducation nationale chaque année.
L'état français préfère financer les entreprises privées, souvent d'ailleurs les grandes entreprises du CAC 40, sans leur demander de contreparties plutôt que d'améliorer les services publics.
Car dans le même temps le système social est attaqué de toutes parts par le gouvernement qui a lancé une grande cure d'austérité, enfin surtout pour les moins aisés : recul de l'âge de départ à la retraite, baisse des remboursements de santé, durcissement des aides au chômage, hausse des taxes sur les énergies, etc...
Un article de France 3 nous explique justement comment la France à perdu 90.000 lits d'hôpitaux en 20 ans. Jusqu'à quel point nos services publics devront ils s'effondrer pour que les actionnaires puissent se payer de luxueux joujoux futiles ?
Un article de Franceinfo décortique lui la future hausse des prix de l'électricité de 10% prévue début février 2024, entièrement imputable à de nouvelles taxes souhaitées par le gouvernement alors que la CRE (Commission de Régulation de l'Energie) avait au contraire proposé une baisse de 0.35% du tarif réglementé.
L'UFC Que Choisir demande un gel des tarifs du prix de l'électricité, qui a déjà augmenté de 30% en 2023. Avec la nouvelle hausse voulue par l'état français (augmentation des taxes) de 10% au 1er février, la hausse serait alors de +39.3% en 1 an !
Bien loin du joli discours servi par le président de la république lors de son intervention télévisée, l'association de consommateurs dénonce cette décision qui impactera directement le pouvoir d'achat des français(e)s.
Il nous semble que le temps est venu de dire stop à ce système néolibéral qui profite uniquement à une poignée de privilégiés, détruit la planète et précipite toujours plus de travailleurs dans la précarité.