des astuces et conseils pour vous aider à mieux consommer au quotidien !
Deuxième édition de notre nouveau rendez-vous mensuel pour évoquer les actualités importantes du mois, mais toujours du point de vue des consommateurs bien entendu.
Quelles sont les thématiques et problématiques soulevées par les associations de consommateurs et ONG en octobre ?
Nous vous proposons de faire le tour des principaux sujets soulevés au cours des dernières semaines et d'en faire le récapitulatif.
Ensuite, nous écrirons notre édito pour exposer notre point de vue, essayer de compléter ces informations et décrypter ce qu'elles nous enseignent sur notre société et sur son évolution.
Comme toujours, enfin depuis le mois dernier mais ce sera le cas chaque mois, débutons par voir quels sont les principaux sujets qui ont été évoqués par les associations de consommateurs durant ce mois d'octobre 2023.
Ils sont assez éclectiques puisque nous allons évoquer les soins dentaires, le démarchage téléphonique ou encore le nucléaire. Mais commençons notre revue de presse par une belle victoire des associations de consommateurs.
Le temps judiciaire est toujours assez (voir trop) long, puisque cette victoire des associations de consommateurs intervient trois ans après le début de cette sombre histoire.
Nous évoquons la période des pandémies de COVID en 2020 et les nombreuses annulations de vols par les compagnies aériennes. Sauf que ces dernières pour soulager leurs finances ont décidé qu'elles ne rembourseraient pas les voyageurs et éditeraient des avoirs à la place.
Une pratique dénoncée par les associations de consommateurs, mais pourtant entérinée par le gouvernement français à l'aide d'une ordonnance datée du 25 mars 2020.
Sauf que ce texte ne respectait pas la législation européenne en vigueur, face à la surdité du gouvernement et la mauvaise volonté des compagnies aériennes, la CLCV et l'UFC Que Choisir n'ont eu d'autre choix que de le contester devant le Conseil d'état.
Ce dernier a (enfin) tranché dans une décision rendue le 13 octobre 2023, le Conseil d'état a décidé d'annuler cette ordonnance pour « excès de pouvoir » !
Les consommateurs pourront donc demander le remboursement des vols annulés en 2020 pour des raisons sanitaires, comme ça aurait dû être le cas depuis le début.
L'autre grand sujet traité par les deux grandes associations de consommateurs françaises, c'est l'énergie nucléaire et surtout le coût payé par les consommateurs car nous n'entrerons pas ici dans le débat climatique qui l'entoure.
Le gouvernement français a décidé unilatéralement de construire de nouveaux réacteurs, dans le même temps il tente de fusionner l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) avec l'IRSN (Institut de Radioprotection) pour accélérer le mouvement.
Une décision jugée dangereuse par les acteurs du secteur eux même et à laquelle s'opposent de nombreuses associations, dont l'UFC Que Choisir.
Alors c'est un sujet assez complexe, mais en gros vous avez l'IRSN qui apporte son expertise sur les dangers et les améliorations à apporter aux réacteurs, etc... Puis l'ASN qui décide de ce qui doit être fait, en s'appuyant sur les travaux menés par L'IRSN.
Le gouvernement veut fluidifier ce binôme qui a pourtant fait ses preuves, faisant peser une grosse pression (politique) sur le seul décisionnaire et risque de rompre l'équilibre nécessaire en matière de sûreté nucléaire selon l'UFC Que Choisir.
L'association pointe du doigt deux dangers, un ralentissement de l'activité de ces deux entités le temps de la réorganisation déjà, mais surtout le manque de moyens dont elles disposent pour mener à bien leurs missions.
En effet, le parallèle avec le Canada est assez criant puisque ce pays dispose d'un effectif de 670 personnes pour assurer la sécurité de 19 réacteurs. La France se contente de 550 personnes pour sécuriser ses 56 réacteurs nucléaires !
La CLCV aussi s'intéresse à l'énergie nucléaire, mais plus à son aspect financier pour les consommateurs et dénonce elle aussi les décisions de notre gouvernement, qui fixe les prix sans même consulter les associations de consommateurs.
Dans son dernier communiqué elle s'attaque aussi à une grande décision qui vient d'être prise au niveau européen, pour réguler le marché de l'électricité.
Un accord célébré comme une grande victoire française, mais qui ne permettra pas de faire baisser le prix de l'électricité pour les particuliers selon le CLCV.
Ne vous réjouissez donc pas trop vite, car l'association explique que cet accord n'aura pas ou peu d'impact pour les particuliers, et qu'il ne concerne que les industriels. En même temps, on n'en attendait pas moins du gouvernement français.
Cette décision ne change donc pas grand chose pour nous autres consommateurs, et la CLCV continue comme elle le fait depuis plusieurs semaines de dénoncer le tarif de 61€ par mWh envisagé par le gouvernement français.
Soit environ le double du tarif appliqué aux Etats-Unis et qui ne viserait, toujours selon l'association, qu'à satisfaire les nombreux opérateurs alternatifs, la fameuse libre concurrence virtuelle qui coûte toujours plus cher aux consommateurs.
Autre sujet d'actualité dont s'est emparée l'UFC Que Choisir, c'est le démarchage téléphonique car plusieurs décisions politiques ont été prises ces dernières années pour essayer de mieux l'encadrer.
Sans succès selon l'association qui révèle que bien au contraire, les français(e)s sont désormais de plus en plus souvent importunés aussi sur leurs smartphones.
Le résultat de leur enquête est sans appel : 72% des français seraient démarchés au moins une fois par semaine, 38% le seraient même tous les jours !
Outre les appels, le démarchage passe aussi par les SMS, 49% des personnes sondées affirment recevoir au moins 1 SMS chaque semaine et 17% tous les jours.
Au final, selon l'étude de Que Choisir, 48% des français estiment être plus dérangés par le démarchage téléphonique que l'année passée. L'association évoque même le terme de « harcèlement », c'est bien ça de harceler les pauvres gens ?
Ce qui questionne donc sur l'efficacité des nombreuses mesures prises par le gouvernement pour encadrer ce fléau ces dernières années. Comme souvent après les grandes annonces dans les médias, on se rend compte que ça ne change rien à notre quotidien.
Pourquoi donc continuer de refuser de tout simplement interdire le démarchage alors que c'est la solution qui semble s'imposer, puisque 97% des français se disent irrités par cette pratique commerciale (dont 77% sont même très agacés).
Tant que nous abordons le sujet des décisions arbitraires de notre gouvernement, remettons en une couche sur le pouvoir d'achat des français, qui continue de s'éroder même si le ministre de l'économie jure aux grands dieux que ce n'est pas vrai.
Comme d'habitude, les nouvelles mesures d'austérité économique prises par le gouvernement s'attaquent directement au pouvoir d'achat des plus démunis. Un choix dénoncé par l'UFC Que Choisir.
Après l'annonce que nous avions évoqué dans notre édito du mois dernier de doubler le reste à charge sur l'achat des boites de médicaments, c'est au tour des remboursement de soins dentaires d'être rabotés.
La prise en charge passant de 70% à 60%, soit 10% de plus qui ne seront plus remboursés par l'assurance maladie. Celles et ceux qui ont une mutuelle devront donc payer cette baisse de remboursements l'an prochain par le biais d'une augmentation du coût de leur mutuelle.
Et puis les pauvres qui n'ont pas de mutuelle eux, renonceront toujours plus à se faire soigner. Le décret est paru le 12 octobre, et appliqué depuis le 15 octobre comme le confirme cet article sur le site de AMELI.
Chacun(e) se fera son propre avis sur ces actualités relayées ou dénoncées par les associations de consommateurs.
Nous notons néanmoins qu'elles ont toutes un point commun : les décisions de notre gouvernement qui semble décider de tout en concertation avec les lobbies, sans se soucier des consommateurs français.
Ce qui nous amène à une autre information que nous n'avons pas vraiment appréciée, relayée dans un article de Franceinfo.
Elle relate tout simplement l'abandon par les instances européennes de leur projet de réforme du règlement REACH, mais c'est quoi cette réglementation ?
Le règlement REACH répertorie et évalue la présence de substances chimiques dans les produits du quotidien : jouets, maquillage, produits d'entretien, etc...
Son rôle est de réguler la présence de produits chimiques dangereux dans la plupart des produits que nous utilisons au quotidien, mais in fine qui se retrouvent dans l'air que l'on respire, dans l'eau que l'on boit et dans la nourriture que nous absorbons.
Ce sont tous ces produits qui polluent notre environnement et nous rendent malade : bisphénols, parabens, phtalates ou encore les fameux PFAS, également appelés « polluants éternels ».
Alors que la révision du règlement REACH devait permettre de restreindre massivement l'usage de tous ces produits néfastes de l'industrie chimique à l'horizon 2023, elle a été tout simplement enterrée par la Commission Européenne.
Une nouvelle victoire des lobbys industriels, qualifiée même par un membre de la commission européenne de « sacrifice de la santé publique sur l'autel de la compétitivité des entreprises ». C'est beau le néolibéralisme ! (ça c'est de nous par contre).
La révolution Reach n'aura donc pas lieu, les dirigeants européens ayant décidé, selon les mots d'un responsable de la Commission européenne à franceinfo, de sacrifier la santé publique sur l’autel sacré de la compétitivité des entreprises.
Dernier sujet que nous souhaitions aborder, plus joyeux puisque nous venons d'apprendre que la SNCF met fin à son partenariat de cashback post achat par abonnement.
Une pratique que nous avions dénoncée au mois d'avril 2023, et qui nous avait valu des menaces de poursuites judiciaires.
Nous n'allons donc pas remettre une pièce dans la machine, vous savez ce que nous en pensons et plusieurs médias ont écrit à ce sujet, tout comme l'UFC Que Choisir dans un article d'actualité.
L'annonce a également fait les gros titres de la presse, mais eux aussi après la bataille. Nous vous en avons sélectionné deux, mais il y en a d'autres et nous vous conseillons tout particulièrement l'enquête de Franceinfo qui est très détaillée.
lire l'article de 20 Minutes du 16/10/2023
lire l'enquête de Franceinfo du 18/10/2023
Mais il reste des milliers de boutiques en lignes et autres sites de réservations de services qui utilisent encore cette pratique pour "arrondir leurs fins de mois" : Boulanger, Cdiscount, Expédia, FNAC et Darty, La Redoute, Yves Rocher, etc...
C'est comme pour les régies publicitaires condamnées, tout est bon pour rentabiliser sur ces sites cupides qui ne pensent qu'à faire rentrer de l'argent dans leurs caisses, quitte parfois même à flouer leurs lecteurs et lectrices.
On pourrait dire que ces sites sacrifient les consommateurs sur l'autel de leur rentabilité, c'est tout aussi moche !
Ce qui nous amène donc à l'importance de toutes ces associations de consommateurs, environnementales et d'autres secteurs, qui sont avec les journalistes d'investigation les seuls en capacité de mener ces enquêtes.
Un travail indispensable pour révéler les techniques commerciales douteuses des multinationales et grandes entreprises, mais aussi les décisions politiques passées parfois en catimini au parlement mais qui sont rarement en notre faveur, etc...
Car les petites structures comme la nôtre sont exposées à de grandes entreprises ultra puissantes, prêtes à tout pour que leurs pratiques restent inconnues du grand public. Hors, comme beaucoup, nous n'avons pas les moyens financiers de nous défendre.
Il faut donc faire des choix, parfois renoncer à dénoncer certaines pratiques, toujours faire très attention aux mots que l'on utilise quand on essaye malgré tout de le faire.
D'autant plus que certaines techniques peuvent être tout à fait légales, mais pas pour autant bien reluisantes. Le problème c'est qu'elles ont toutes la même cible, les consommateurs et toujours le même objectif : faire des profits sur leur dos !
Il faut protéger les lanceurs d'alertes mais malheureusement, là encore, les décisions du gouvernement français à travers divers projets de loi, vont plutôt dans le sens inverse.
Car finalement, qu'est ce que c'est un média, un syndicat, une ONG et autre organisation de ce type ? C'est ce que que l'on appelle les "contre-pouvoirs", et ils sont indispensables à une démocratie !