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Si l'été approche ce n'est pas encore l'heure des vacances pour les associations de consommateurs françaises, qui tentent de faire valoir nos droits et intérêts auprès de l'exécutif. Quels sont les sujets qu'elles ont soulevé ces dernières semaines, quels sont leurs impacts sur nos vies au quotidien ?
Faisons le tour des actualités importantes qui ont animé le moi de mai à travers notre revue de presse, pour se tenir informés de tous les sujets brûlants du moment.
En ce mois de mai 2024 il est vrai que, avec ses ponts sans doute, il y a eu moins de grosses actualités traitées par les associations de défense des consommateurs français.
Nous allons encore évoquer, peut-être enfin pour la dernière fois car la loi censée l'encadrer vient de paraître, la shrinkflation avec de nouveaux produits épinglés par l'UFC Que Choisir. Ce sera aussi l'occasion de faire le point sur le dispositif d'encadrement mis en place par le gouvernement.
Nous reviendrons ensuite sur la thématique du logement, autre sujet brûlant qui fait l'actualité depuis plusieurs semaines avec la CLCV qui dénonce le « scandale des APL » et demande au gouvernement de revoir sa copie.
Dans notre tribune enfin nous évoquerons la thématique environnementale et la liberté de la presse qui font l'objet d'actualités et révélations inquiétantes, largement traitées elles par la presse nationale.
S'il y a une multinationale de l'industrie agro-alimentaire qui fait parler d'elle ces derniers mois, c'est bien Nestlé qui non contente d'avoir commercialisé des eaux en bouteille qui n'auraient pas dû l'être, utilise toutes les cordes à son arc pour continuer à faire son " business as usual ".
C'est l'UFC Que Choisir qui révèle que plusieurs des produits distribués par la multinationale ont été victimes de shrinkflation : les céréales Chocapic et les croquettes Friskies pour chats, dont la quantité a diminué dans les paquets mais le prix lui a augmenté.
L'association de consommateurs épingle les céréales Chocapic dont les formats ont été revus à la baisse, le paquet de 430 grammes devenant un paquet de 375 grammes (-13%) et le paquet de 750 grammes devenant un paquet de 645 grammes (-14%).
Le problème c'est que leur prix lui a fortement augmenté, Que Choisir indique que le prix au kilo augmente de 37% pour le format 375 grammes et de 29% pour le format 645 grammes.
Des hausses spectaculaires alors que l'on nous annonce depuis des semaines des baisses de prix en rayon sur les plateaux télés, et que le prix des céréales Chocapic avait déjà flambé avant ces nouvelles augmentations.
Car L'UFC révèle également qu'entre avril 2022 et avril 2024, le prix de ces mêmes paquets de céréales avait déjà augmenté bien plus que la moyenne dans l'alimentation : de 35% pour le petit format et même de 43% pour le grand format.
Alors ça commence à faire beaucoup et du coup, ça commence à se voir aussi. Enfin pas tant que ça car la marque a bien pris soin de réduire son paquet en épaisseur pour qu'il fasse les mêmes dimensions en rayon, comme ça le consommateur n'y voit rien.
On note que le changement de format est néanmoins clairement affiché sur le paquet, mais aussi l'apparition d'un bon gros placard pour vanter le seul ingrédient français et du chocolat responsable (sans preuves selon l'UFC) de ces très onéreuses céréales.
Mais ce n'est pas tout car la marque Friskies commercialisée par Purina qui appartient elle aussi au groupe Nestlé a utilisé cette même pratique, juste avant que la loi ne l'interdise. Ce sont les paquets de croquettes au poulet pour chatons qui passent de 2 kilos à un conditionnement de 1,5 kilo, soit une belle réduction de 25%.
Leur prix au kilo lui par contre bondit avec une augmentation relevée de 26% à 67% selon les enseignes, qui n'ont donc peut-être pas encore toutes répercuté la hausse. Là encore, le rayon des aliments pour animaux n'avait pas été épargné par l'inflation ces deux dernières années.
La bonne nouvelle, c'est que le gouvernement a enfin publié l'arrêté pour encadrer la shrinkflation qui entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2024. On voit que malgré des cours de matières premières revenues à des standards habituels, ça n'empêche pas les marques de continuer à augmenter leurs prix (et pas qu'un peu chez Nestlé).
Alors cette loi anti shrinkflation n'interdit pas la pratique, ça aurait été trop beau, mais impose aux distributeurs d'indiquer aux consommateurs les changements de formats, soit sur les produits soit via un affichage à proximité.
Les industriels n'ont eux par contre aucune obligation d'information, de plus cet affichage n'est obligatoire que dans les grandes surfaces de plus de 400 m² et exclue donc les supérettes de centre-ville ainsi que les drives.
Nous ne pouvons que regretter que le gouvernement ait encore une fois été bien timide et ne sommes pas les seuls, puisque dans son billet hebdomadaire la présidente de l'UFC Que Choisir s'interroge également sur l'efficacité de ces mesurettes.
La mauvaise nouvelle c'est que l'industrie agro-alimentaire a déjà trouvé la parade avec une autre technique toute aussi discutable (mais légale), la cheapflation qui consiste à modifier la recette pour qu'elle revienne moins cher à fabriquer.
Elle consiste à réduire la quantité des ingrédients onéreux (viande, fromage, etc...) et à les remplacer par d'autres bas de gamme et plus accessibles (chapelure par exemple) pour réduire les coûts matières, mais le prix en rayon lui par contre est là aussi toujours en hausse après ces modifications.
Après l'alimentation passons à un autre poste de dépenses important avec le logement, qui est plus l'apanage lui de l'association CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) qui dénonce un scandale qui dure depuis 18 ans.
Alors nous sommes moins spécialistes de ce sujet, mais la CLCV reproche au gouvernement français d'avoir gelé l'augmentation de la part des APL dédié au paiement des charges énergétiques depuis 2006 pour faire des économies budgétaires, mais l'inflation sur ce poste de dépenses n'a pas cessé depuis et a même fortement augmenté ces dernières années.
En effet, selon l'association de consommateurs le prix de l'électricité a augmenté de 200% depuis 2006 et a pris 45% juste sur ces deux dernières années.
Le montant moyen des APL (Aides Personnelles au Logement) est de 219€ par mois en France pour l'année 2023, sa part dédiée aux charges énergétiques couvrait en 2013 en moyenne 42% des factures des foyers précaires.
Son augmentation ayant été très faible au cours de ces deux dernières décennies, elle ne couvrait plus que 18% du montant des factures énergétiques selon la CLCV pour l'année 2023 (le prix de l'électricité ayant encore augmenté début 2024).
Un pourcentage calculé après déduction des aides exceptionnelles et du bouclier tarifaire qui va donc encore baisser avec l'arrêt de ces dispositifs de protection, et les futures augmentations du prix de l'électricité et du gaz déjà programmées en secret.
Le fruit des économies voulues par le gouvernement français, une des premières décisions d'Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir en 2017 ayant été de réduire le montant des allocations de 5€ (en même temps qu'il supprimait l'impôt sur la fortune).
Une réforme datant de 2021 a également réduit le budget des APL de 1,2 milliards d'euros par an, et ce n'est sans doute pas fini vu l'état catastrophique des finances publiques et des dizaines de milliards d'économies que le gouvernement doit encore trouver, faute d'aller chercher de l'argent là où il y en a.
Le résultat est désastreux et participe de la crise du logement sans précédent que nous connaissons aujourd'hui, le taux d'impayés dans le logement social a augmenté de 3% des locataires présentant un impayé en 2020 à environ 25% en 2024 !
L'association de consommateurs CLCV a lancé une pétition et demande une hausse des allocations de 100€ par mois, pour revenir à une moyenne d'environ 30% des charges de logement qui pèsent sur les foyers les plus précaires.
Force est d'avouer qu'en ce mois de mai c'est plus la presse nationale qui a oeuvré pour nous informer de pratiques douteuses que les associations de consommateurs, alors faisons aussi une petite revue des actualités mises en lumière pas les journalistes.
Ce qui nous a marqué c'est le nombre de publications en forte augmentation sur la thématique environnementale, alors que nous devrions changer de paradigme pour survivre il semble que certains continuent de vivre dans un monde en déclin.
Ce qui est inquiétant c'est que parmi ces personnes on retrouve celles qui dirigent notre pays, qui n'hésitent plus à violer les lois de la république pour arriver à leurs fins, ou plutôt aux fins des lobbys qui semblent avoir pris le pouvoir en coulisse.
Nous ne savons pas si le projet est réellement utile ou non, mais l'exemple de l'Autoroute A69 est assez édifiant sur le mode de fonctionnement de nos institutions. La cellule investigation de Radio France, qui fait toujours de l'excellent travail, a révélé les zones d'ombres du projet de l'A69.
Le gouvernement vient de présenter son nouveau plan éco-phyto qui reprend grosso modo toutes les demandes de la FNSEA, à peine annoncé déjà décrié de toutes parts. Une tribune dans Le Monde signée par 400 chercheurs et 200 soignants dénoncent son danger pour la santé publique, comme à peu près toutes les associations de France.
Que dire de la pollution plastique, les négociations internationales sont noyautées par les lobbys industriels, dernier exemple en date avec les récentes négociations contre la pollution plastique à Ottawa (article de Franceinfo) pendant lesquelles près de 200 lobbyistes du pétrole ont milité pour éviter des décisions contraignantes.
La liberté de la presse aussi est attaquée de toutes parts, sous emprise des ultra-riches pour les uns et la pression des autorités françaises pour les autres.
La France n'est qu'au 21ème rang mondial du classement de Reporters Sans Frontières et seulement 31ème pour ce qui concerne l'indicateur législatif, pas de quoi faire rayonner le pays des lumières.
Le rédacteur en chef du journal Le Télégramme dénonce une pression inédite (article Franceinfo) depuis que 5 de ses journalistes ont été convoqués et entendus par la police en moins d'un an dans le cadre de leur travail.
Plusieurs autres publications seraient dans le même cas, avec de son point de vue la volonté des ministères régaliens de contrôler l'information (ce qui est particulièrement inquiétant).
Un autre article de Radio France suite à la publication du classement RSF 2024 évoque également la visite de policiers un soir dans la chambre d'hôtel d'une journaliste allemande, pour lui imposer d'effacer tous ses enregistrements.
Que penser de la situation autour du projet de l'autoroute A69 qui fait couler beaucoup d'encre, avec des entraves récurrentes à la liberté de la presse, une journaliste de France 3 qui essayait d'accéder au site à été violemment jetée au sol par les forces de l'ordre selon la rédaction.
Même constat, toujours dans un article de France 3 (Occitanie) de l'observatoire toulousain des pratiques policières, qui dépeint la volonté des forces de l'ordre d'empêcher les journalistes et observateurs de faire leur travail, alors que la loi les y autorise.
Comme vous pouvez le constater quasiment tous les liens pointent vers des articles des médias du service public, ils sont de plus en plus rares à encore essayer de nous informer sur ces pratiques.
Alors la reprise en main par l'exécutif qui souhaite réunir l'ensemble des médias publics dans une holding à travers une réforme menée par Rachida Dati au pas de charge et sans aucune concertation est elle aussi innocente qu'elle nous est présentée ? Nous pouvons en douter !
Une liberté menacée aussi en France ? Oui, récemment, selon le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement l'a dénoncé.
Il y a des atteintes aux droits, notamment sur le chantier de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, les journalistes sont exclus par endroits, ils ne peuvent pas travailler.
Les scandales et les révélations s'enchaînent en effet et font froid dans le dos, car quand les pouvoirs publics ne respectent plus la loi, comment demander aux citoyens de s'y plier et faire preuve d'autorité ?
Dans le dossier Nestlé, dont nous venons encore de voir les pratiques en début d'article, le gouvernement a choisi de garder le scandale des eaux contaminées secret et de se mettre hors la loi pour protéger la multinationale contre l'intérêt public qu'il est censé représenter.
Dans un article de France 3 nous apprenons, même si là encore ce n'est pas notre sujet d'expertise car ça concerne la chasse, que les préfectures émettent chaque année des dizaines d'arrêtés qui sont quasiment à chaque fois suspendus par la justice (31 arrêtés suspendus sur 37 émis en 2023).
Les préfets, qui représentent nos autorités dans les territoires, multiplient aussi les décisions contestables : autorisation de projets privés, méga bassines, interdictions de manifestations, etc... Leurs interdictions tout comme leurs autorisations sont régulièrement jugées illégales par la justice, n'est-ce pourtant pas leur rôle de faire respecter la loi ?
Nos forces de l'ordre n'ont plus aucune forme de liberté de jugement, elles semblent obéir aveuglément quand leur hiérarchie leur demande d'intimider le peuple qu'ils sont censés protéger. Même la justice qui est censée être indépendante commence elle aussi à céder aux injonctions politiques, pour punir les contre pouvoirs qui veulent faire respecter nos droits.
Ce ne sont que quelques exemples mais toutes celles et ceux qui lisent les actualités et prennent la peine de s'informer voient comme nous défiler ce type d'articles quasiment au quotidien depuis des mois, qui n'annoncent rien de bon pour l'avenir.
Certes nous sommes toujours dans une démocratie, sinon nous ne pourrions pas écrire un tel article sans être inquiétés. Bien que désormais nous n'en sommes plus si sûrs malheureusement, et essayons de faire attention aux mots utilisés.
Mais nous voyons bien cette lente glissade rampante au fil des années, vers une autre forme de pouvoir plus autocratique. Ce qui devrait nous inquiéter car n'ayons pas peur de le dire, nos libertés sont en danger !
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