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La défense des consommateurs est un travail à plein temps, car plus ça va et moins les entreprises ont de considération pour leurs clients. C'est du moins ce que semblent indiquer les derniers contrôles menés par la DGCCRF, nous vous faisons faire un petit tour dans le monde merveilleux du business.
La DGCCRF déjà si vous ne connaissez pas, c'est la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. Une source d'informations utile pour des sites d'actualités comme le nôtre, mais aussi un régulateur indispensable d'autant plus que les derniers rapports sont assez alarmants.
En effet, l'ère de l'expression « le client est roi » semble belle et bien révolue, car même si il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, beaucoup d'entreprises semblent avoir définitivement basculé dans un monde parallèle. Un monde où tous les coups sont permis pour tromper et flouer les consommateurs.
C'est en tout cas ce que laissent entrevoir les dernières enquêtes publiés par la DGCCRF, nous avons évoqué déjà l'industrie agro-alimentaire dans notre dernier article sur la shrinkflation, qui recensait des anomalies dans près d'un quart des usines et chez plus de 10% des distributeurs.
Mais nous sommes habitués puisque de toutes façons les multinationales de l'alimentation sont toujours dans tous les mauvais coups, comme les assurances et banques ou encore le secteur des énergies fossiles. Ce sont les grands méchants habituels qui ne pensent que rentabilité et profits, quitte à tout détruire pour arriver à leurs fins.
Mais le plus inquiétant c'est que les dernières enquêtes et rapports semblent indiquer que plus aucun secteur n'est épargné, car les entreprises semblent de moins en moins respecter les lois et leurs obligations. Vous avez dû entendre parler de l'obligation des fast-foods de ne plus utiliser de vaisselle jetable, encore assez peu respectée par exemple.
Le domaine des véhicules motorisés, qu'ils soient neufs ou d'occasion semble particulièrement touché et l'enquête de la DGCCRF révèle qu'environ deux tiers des établissements contrôlés présentent des anomalies. Alors d'ailleurs expliquons ce que sont des « anomalies » peut-être.
Tout dépend du domaine puisqu'elles sont différentes selon que l'on parle d'alimentation, de voitures ou de tourisme. Néanmoins en général elles tournent autour de problèmes récurrents et assez similaires : soit des problèmes de production pour optimiser le rendement, soit de communication et d'informations aux consommateurs.
C'est ce qui nous fait dire que beaucoup d'entreprises ont basculé dans une nouvelle ère, car la plupart de ces anomalies sont des défauts d'information ou des communications trompeuses, qui visent à mal informer les consommateurs pour vendre toujours plus et si possible plus cher.
Toutes ne sont pas gravissimes bien entendu et ne font pas l'objet de mesures rectificatives, ni de sanctions. Mais tout de même quand on arrive à des proportions de 60% des entreprises contrôlées qui ne respectent pas leurs obligations, peut on encore parler d'erreurs de bonne foi ?
Un autre exemple qui rejoint justement ces pratiques douteuses avec l'enquête sur les influenceurs qui pointe elle aussi du doigt 60% de cette profession. Nous avons déjà beaucoup écrit à ce sujet, et avions alerté pendant des années mais il aura fallu qu'une célébrité s'en mêle pour enfin faire bouger les lignes.
Nous évoquons donc sur ces deux derniers exemples des taux d'anomalies qui touchent plus de la moitié des entités dans certains secteurs et pourrions continuer à lister ceux qui déconnent à plein tube encore un moment. On ne peut plus évoquer des erreurs de bonne foi ou des inadvertances, du moins à notre avis.
Nous sommes bel et bien devant des secteurs d'activité entiers qui cachent et trichent volontairement, dans le but de maximiser leurs bénéfices au détriment des consommateurs et de leurs clients. De petites entreprises parfois sans doutes pour survivre tout simplement, jusqu'aux multinationales poussées par leurs actionnaires afin de faire toujours plus de profits.
D'ailleurs en général plus l'entreprise est grosse et puissante et moins elle a de valeurs morales et environnementales, comme nous l'évoquons régulièrement. Car elles ont trouvé la recette miracle, une arme fatale qui évite d'apporter de vraies améliorations à leurs produits et techniques de production, une magie qui s'appelle le marketing.
Le problème c'est que si l'on voit que ce type de contrôles sont d'une importance primordiale, la DGCCRF comme toutes les autres instances bénéficiant d'un certain pouvoir de dissuasion et de sanctions, ont de moins en moins de moyens pour mener à bien ces missions pourtant indispensables.
Les scandales se suivent, des EPHAD aux enfants tués par des pizza, mais rien ne change et certaines entreprises ne respectent plus rien ni personne. Des nourrissons aux personnes âgées en passant par la destruction de la planète, rien ne les arrête plus dans cette quête de la rentabilité et des profits.
Il faut dire aussi que les sanctions, quand il y en a, ne sont pas à la hauteur. La dernière en date c'est l'affaire du Laboratoire Urgo, épinglé pour avoir fait 55 millions d'euros de cadeaux aux pharmacies afin de s'assurer une bonne visibilité en officines entre 2015 et 2021 révèle 60 Millions de Consommateurs.
Pour cette pratique interdite par la loi, ils ont reçu un amande de 6.6 millions d'euros (alors qu'ils encouraient jusqu'à 27.5 millions d'euros d'amande). Soit moins d'un an de leur "budget cadeau", est-ce suffisant pour faire cesser ces pratiques ? À notre avis il y a peu de chances que ce soit vraiment entravant. (mise à jour de l'article avec cet exemple)
Les gouvernants de nos pays libéraux montrent leurs limites et les conflits d'intérêts entre politiques et intérêts privés atteignent des sommets. Nous pouvons pointer du doigt les méchants oligarques russes et d'autres pays autocratiques, mais nos démocraties sont malades aussi de ces copinages et de la corruption.
Nous devrions donc sans doutes tous commencer par balayer devant notre porte, des consommateurs qui ne s'informent pas assez et sont lobotomisés par le marketing. Aux dirigeants qui sont plus à l'écoute de lobbys surpuissants que du peuple, qui œuvrent en sous main pour faire passer les intérêts privés avant l'intérêt général.
Miser sur la responsabilité et les autocontrôles comme nous le faisons toujours plus, nous amène à ces situations et il va vraiment être grand temps de transformer ce système morbide qui porte les noms de « capitalisme », « consumérisme », « ultra libéralisme » ou encore « économie de marché ».
Autant de tumeurs qu'il va vite falloir éliminer si nous voulons rétablir un semblant des valeurs qui ont fait de notre pays celui des lumières, rappelons tout de même pour terminer et donner à réfléchir la devise de la France : liberté, égalité, fraternité !