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Quoi de neuf dans le milieu du greenwashing ? Nous soutenons une pétition pour interdire les écrans publicitaires dans l'espace public et nous mettons en lumière une tribune sur le traitement des événements climatiques de l'été dans les médias mainstream. Attachez vos ceintures, ça risque de secouer un peu.
Nous avons lu deux tribunes intéressantes ces derniers jours, nous souhaitions y réagir et leur apporter notre soutien car elles sont d'utilité publique. Ce sont des sujets que nous évoquons régulièrement dans nos articles, entre marketing et greenwashing il est temps de faire enfin bouger les lignes !
Commençons par la tribune contre les écrans publicitaires publiée sur le site web de Franceinfo, elle est adressée au président de la république française par un collectif d'associations mené, entre autres par Greenpeace et "Résistance à l'agression publicitaire" que nous ne connaissions pas mais on aime beaucoup.
Il faut préciser que plusieurs demandes en ce sens sont restées lettre morte, début 2020 une première tribune parue dans le JDD et signée par 160 personnalités demandait l'interruption de la prolifération des écrans publicitaires, sans succès.
Cette même année, l'ADEME dans un rapport estimait la consommation d'un écran publicitaire de 2 mètres carrés à 2000 kW par an, soit la même consommation énergétique qu'un foyer français (hors chauffage et production d'eau chaude). Autrement dit un seul écran publicitaire consomme autant sur un an qu'un foyer moyen.
Que dire de la désormais célèbre Convention Citoyenne pour le Climat, qui elle aussi proposait dès 2020 une mesure d'interdiction des écrans publicitaires. La proposition a bien entendu été écartée par le gouvernement dans sa loi climat et résilience, vous avez dit greenwashing ?
Cet été c'est la RTE, gestionnaire du réseau électrique français dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 » qui demande à son tour la disparition progressive des écrans publicitaires, afin notamment d'économiser l'énergie. Elle estime que leur nombre était d'environ 9.000 en 2019, un chiffre en augmentation de 20% par an selon le rapport (soit plus de 15.000 en 2022).
Pendant ce temps là nos ministres nous demandent de la sobriété et nous conseillent de couper le Wi-Fi, le traditionnel en même temps qui demande des efforts aux particuliers pour éviter de fâcher les géants du marketing publicitaire (dont le groupe français Publicis, numéro trois mondial).
Comme cette nouvelle tribune risque de ne pas suffire à faire sortir le gouvernement de son immobilisme, une pétition en ligne est disponible sur GreenVoice pour toutes celles et ceux qui en ont marre d'être importunés par des spots publicitaires dans l'espace public et les vitrines de magasins.
Cette autre tribune sur le traitement médiatique pointe les écueils du journalisme, elle intervient alors même que nous sommes nombreux à avoir fustigé le traitement des canicules et de la sécheresse dans les journaux télévisés des médias mainstream. Ceux qui justement appartiennent pour grande partie aux milliardaires français, le fruit du hasard ?
Nous avons apprécié l'action d'un collectif citoyen relayée dans un article de Reporterre, cet été un journal télévisé n'a pas hésité à illustrer une période de canicule par des images de personnes mangeant des glaces dans la joie et la bonne humeur. TF1 et M6 sont sans surprise les champions, mais même le journal de France 2 a été pris la main dans le pot du réchauffement climatique.
Pour en revenir à la tribune c'est un collectif de plus de 500 journalistes et rédactions de journalistes qui l'a signée initialement ou vient de la signer. Elle propose la mise en place d'une charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique que vous pouvez consulter en ligne, elle est composée de 13 recommandations.
On y retrouve notamment les aspects d'une meilleure information sur le climat et la biodiversité, la justice fiscale, la mise en œuvre de plus de pédagogie et d'une meilleure représentation des ordres de grandeur. Mais aussi la mise en lumière des pratiques du greenwashing et une plus grande indépendance éditoriale des rédactions par rapport à leurs propriétaires.
On en revient donc à notre point de départ et malheureusement ce n'est pas gagné car désormais 80% des médias mainstream sont aux mains d'une poignée de milliardaires. Les premiers exemples d'interventions intempestives ne se sont d'ailleurs pas fait attendre, mais c'est une autre histoire.
Précisons que nous ne sommes pas journalistes pour notre part, nous réagissons en tant que citoyens engagés sur ces sujets. Nous essaierons également d'être plus optimistes quand à l'avenir et aux solutions disponibles comme le demande la charte, mais nous avons en vérité peu d'espoirs que notre société change de paradigme tant l'argent corrompt les êtres humains.