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Planète : l'extraction de minerais en Afrique vue par Dillon Marsh

Nous avons découvert et souhaitons vous présenter le travail d'un photographe engagé, Dillon Marsh qui dans une vraie démarche artistique très réussie s'est intéressé à l'extraction de minerais sur le sol africain. Son travail, aussi original qu'utile, dénonce en images l'extraction des métaux et leur impact environnemental sur la planète terre.

 

Dillon Marsh : un artiste engagé et des photos saisissantes !

Dillon Marsh est un artiste de Cape Town (Le Cap en français) en Afrique du Sud, photographe de talent passionné et spécialisé dans les interactions entre les activités humaines et la nature environnante. Autrement dit un artiste engagé mais peu connu dans nos contrées, il a pourtant reçu plusieurs prix dont un Still Image Award de The Lumen Prize en 2022.

Récompense obtenue pour sa série de photographies « For What It's Worth » que l'on peut traduire en français par « tout ça pour ça » (même si la traduction littérale donne plutôt « pour ce que ça vaut »), celle qui justement nous a donné envie d'écrire cet article pour vous faire découvrir son travail.

Cette série de photos permet de se rendre compte des dégâts sur le sol terrien de l'extraction des minerais rares et des métaux, en grande partie extraits dans des mines sur le sol africain. Causant des dommages environnementaux de grande ampleur, dans le seul but de satisfaire les besoins de pays riches comme le nôtre.

Une démarche qui devrait d'ailleurs nous questionner à l'heure des mégabassines d'eau ou de l'extraction de Lithium pour passer au tout électrique, qui sera alimenté par des cathédrales de béton pour produire de l'énergie nucléaire certes décarbonée mais loin d'être propre (même si certains aimeraient le faire croire), mais ce n'est pas le sujet.

Pour imager dans une démarche artistique cet impact, Dillon Marsh a photographié différentes mines sur le continent africain et a ensuite cherché les données sur les quantités de métaux qui en avaient été extraites. Il a ensuite par informatique intégré dans les photos une boule représentant la quantité de métal extrait, qui permet de se rendre mieux compte de la quantité de terre arrachée et traitée par rapport à la quantité de minerais obtenu.

Ses photographies sont belles et artistiques, mais elles dénoncent aussi en silence les ravages de l'extraction de ces métaux rares sur un continent dont les habitants n'en voient pas la couleur, mais dont les populations locales doivent par contre en subir les conséquences environnementales néfastes.

Il y a pleins de photos que vous pourrez découvrir sur le site de Dillon Marsh (lien plus haut) mais aussi dans cet article de Creapills très complet et bien conçu. Car nous n'allons pas diffuser tout son travail, mais juste prendre quelques photographies issues de sa série ''For What It's Worth'' pour les mettre en perspective.

mines de cuivre de Palabora et de Springbock (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh
mines de cuivre de Palabora et de Springbock (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

mines de cuivre de Palabora et de Springbock (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

Commençons gentiment avec la mine de cuivre de Palabora au nord de Pretoria en Afrique du Sud, c'est tout simplement le plus grand trou artificiel creusé par l'homme dans le monde : 2 kilomètres de diamètre sur 762 mètres de profondeur dont a été extrait 4,1 millions de tonnes de cuivre (première photo).

Pour vous donner un élément de comparaison, le Meteor Crater en Arizona (USA) qui lui a été créé comme son nom l'indique par la chute d'une météorite, mesure 1.4 kilomètre de diamètre sur 190 mètres de profondeur.

Toujours en Afrique du Sud la mine de cuivre de Springbok est elle située dans la Réserve Naturelle Goegap, ce qui n'a pour autant pas empêché l'extraction de 6.500 tonnes de cuivre puisé dans son sol semi-désertique protégé (seconde photo).

mine de platine de Marikana à Rustenberg (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh
mine de platine de Marikana à Rustenberg (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

mine de platine de Marikana à Rustenberg (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

Passons à la mine de platine de Marikana à proximité de Rustenburg en Afrique du Sud, pays du photographe qui n'a pas eu besoin d'aller bien loin pour trouver l'inspiration. Cette mine est sans doute une des plus connue, malheureusement pour l'épisode de la grève des mineurs en 2012 violemment réprimée par la police locale et qui a coûté la vie à 34 ouvriers.

Une actualité qui a fait le tour des médias à travers le monde, et reste dans la mémoire collective comme le massacre de Marikana. Devinez pourquoi ces mineurs manifestaient ? Pour un meilleur salaire puisque la société Lonmin (entreprise minière britannique) qui exploitait la mine payait les mineurs l'équivalent de 400€ par mois.

Le cours du platine à l'été 2012 était d'environ 1150€ l'once (une once représente 28 grammes) soit un peu plus de 40.000€ par kilogramme. Voilà un éclairage bien tragique sur l'extraction de minerais sur le sol africain, à destination des pays riches et c'est d'ailleurs une compagnie anglaise qui l'exploitait. Mais il y a encore pire...

mines de diamant de Koffiefontein et de Kimberley (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh
mines de diamant de Koffiefontein et de Kimberley (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

mines de diamant de Koffiefontein et de Kimberley (Afrique du Sud) - crédit photos : Dillon Marsh

Jusqu'ici on se dit bon ok c'est pas terrible et cet épisode tragique ne représentent pas la globalité des exploitations, d'autant que la quantité de métaux extraits n'est pas ridicule non plus. Le cuivre est un métal très courant et bien utile dans notre quotidien, le platine est utilisé dans la plupart de nos appareils high-tech et nous en avons besoin.

Mais si vous pensez qu'offrir un bijoux orné d'un diamant c'est trop la classe, regardez bien les photos ci-dessus. Car ce sont les photos de deux des mines de diamant d'Hopetown toujours en Afrique du Sud, et elles sont éloquentes.

Combien de terre a été extraite du sol pour obtenir ces diamants presque invisibles une fois reportés par l'artiste sur ses photos ? Une quantité phénoménale !

Il est difficile de se rendre compte car ces mines ont permis d'extraire des millions de carats (unité de mesure des diamants), mais grâce à la mise en perspective des photos de Dillon Marsh c'est tout de suite beaucoup plus représentatif.

Sur la première photo vous avez la mine de Koffiefontein (7,6 millions de carats extraits) et sur la seconde la mine de Kimberley (14,5 millions de carats extraits), rebaptisée « Big Hole » qui était exploitée par une holding luxembourgeoise, De Beers (et oui c'est encore nous, pour faire de beaux bijoux à une poignée de riches européens).

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