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La listériose est une infection causée par la bactérie « listeria monocytogenes », elle est devenue un sujet de préoccupation majeur en raison de la multiplication des rappels de produits alimentaires qui concernent cette seule bactérie.
Ces dernières années, les consommateurs sont confrontés à une série de rappels de produits allant des fromages aux charcuteries, en passant par les légumes surgelés. Mais pourquoi assistons-nous à une telle recrudescence et quels sont les dangers encourus ?
Déroulé de l'article :
Nous souhaitions à la base écrire un nouvel article sur les rappels de produits qui est un de nos combats récurrents, et le restera tant que l'information aux consommateurs reste quasiment inexistante alors qu'elle devrait être obligatoire.
Nous avons découvert sur le site de l'INC un onglet qui répertorie tous les rappels de produits de moins de 1 mois et nous sommes dit que ce serait bien de le présenter. Sauf qu'en y regardant de plus près, nous nous sommes aperçus que beaucoup de rappels en cours concernent une contamination à la listeria monocytogenes.
Alors finalement c'est peut-être sur cette bactérie qu'il est important de s'informer en premier lieu, afin de comprendre d'où elle sort et ses dangers pour notre santé. Elle représente sur les 30 derniers jours plus de 20% de l'ensemble des rappels de produits (non alimentaires compris).
La listeria monocytogenes est une bactérie omniprésente dans l'environnement qui peut se retrouver dans le sol, la végétation, l'eau ou encore dans le tractus intestinal de certains animaux. Sa capacité à survivre et à se multiplier dans des conditions variées, y compris à des températures de réfrigération, en fait un agent pathogène redoutable pour l'industrie alimentaire.
Les produits les plus souvent impliqués dans les rappels sont ceux qui sont consommés crus ou peu cuits : les fromages à pâte molle, les charcuteries, les viandes crues (et hachées), les fruits de mer ainsi que les légumes crus mal lavés (y compris surgelés).
La veille de l'Institut National de la Consommation (INC) met en lumière la difficulté de contrôler cette bactérie tout au long de la chaîne alimentaire, ce qui entraîne de nombreux rappels de produits. Mais le danger est il réel pour nous, les consommateurs ?
La maladie associée à cette bactérie s'appelle la listériose, une infection grave qui peut avoir des conséquences assez dramatiques, notamment pour les populations à risque : femmes enceintes, nouveau-nés, personnes âgées et immunodéprimées.
Selon l'Institut Pasteur, l'infection peut entraîner des symptômes allant de la fièvre et des maux de tête à des complications plus graves, comme la méningite ou la septicémie. Chez les femmes enceintes, la listériose peut provoquer des fausses couches ainsi que des accouchements prématurés.
Heureusement la listériose reste une maladie rare même si elle présente un taux de mortalité élevé, puisque environ 20% à 30% des infections à la listériose peuvent être mortelles, surtout chez les personnes à risque.
Selon les données de l'Institut Pasteur, on estime que la listériose touche environ 2 à 3 personnes par million d'habitants chaque année en France. Ce qui nous donne donc entre 130 et 200 infections par an qui peuvent être imputées à cette seule bactérie, dont plus de 20% entraînent un décès (entre 25 et 40 décès par an même si le chiffre extrapolé reste à confirmer).
Listériose : quelles sont les personnes à risque ?
Les femmes enceintes : la listériose peut entraîner des complications graves pendant la grossesse, y compris des fausses couches, des accouchements prématurés ou des infections néonatales.
Les nouveau-nés : ils peuvent contracter l'infection de leur mère pendant la grossesse ou lors de l'accouchement.
Les personnes âgées : leur système immunitaire affaibli les rend plus vulnérables aux infections graves.
Les immunodéprimés : les personnes atteintes de maladies chroniques ou sous traitement immunosuppresseur sont aussi une population à risque.
Pour limiter les risques, il est crucial de respecter les règles d'hygiène alimentaire : bien cuire les aliments, éviter la consommation de produits crus pour les personnes à risque et bien respecter les dates de péremption.
Les industriels, quant à eux, doivent renforcer les contrôles tout au long de la chaîne de production et de distribution. Néanmoins la multiplication des rappels de produits peut aussi s'expliquer par une surveillance accrue, mais aussi l'apparition de méthodes de détection plus performantes.
Comme toujours il est difficile d'en savoir plus car l'omerta règne dans le milieu de l'agroalimentaire qui bénéficie de la complicité de nos dirigeants politiques, comme le dénonce régulièrement l'association de défense des consommateurs FoodWatch.
Malheureusement et malgré de réels dangers ainsi que des alertes depuis de nombreuses années, les rappels arrivent toujours trop souvent après consommation des produits infectés et l'information toujours trop difficilement accessible.
Par exemple sur les steak hachés rappelés pris en illustration ci-dessus, la fiche sur le site Rappel Conso qui recense les rappels de produits (il y en a plus de 13.000 en ce moment) indique que les produits contaminés ont été vendus entre le 03 et le 05 février.
Le rappel de produit a lui été émis le 11 février, après donc qu'ils aient été consommés puisque des steaks hachés vendus au rayon boucherie sont consommés sous deux ou trois jours tout au plus. Cet exemple même si sa portée est limitée à un seul point de vente, illustre parfaitement le problème autour des rappels de produits.
Car non seulement les steaks ont été consommés, mais en plus il est peu probable que les consommateurs en soient informés, puisque la loi n'impose au distributeur qu'un simple affichage en rayon et sur le site Rappel Conso.
Même si ils tombaient dessus par hasard en faisant leurs courses la fois suivante, ils n'auront droit à aucune compensation comme ça nous est arrivé il y a quelques mois avec du lait que nous n'avions heureusement pas encore consommé, mais qui ne nous avait pas été remboursé pour autant (8€ perdus et 6 litres de lait qui ont fini dans l'évier).
Alors si la sensibilisation des consommateurs et des mesures de prévention restent les meilleures armes pour lutter contre cette infection, malheureusement rien n'est fait pour améliorer l'information aux clients. Il est par conséquent urgent que nos autorités se saisissent enfin de la problématique des rappels de produits !
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